Lettre de mise au point à Monsieur François Hollande, Président de la République de France !

Excellence Monsieur le Président de la République, comme tous les observateurs de la vie politique française, nous avons appris votre élection à la Magistrature suprême en France le 6 mai 2012. Nous en prenons acte et vous adressons nos vives félicitations.

Tout comme vous, nous sommes porteurs des valeurs socialistes, je veux parler de la justice sociale, de l’égalité des hommes en droit et en dignité humaine, de la République comme cadre civilisé d’épanouissement du sujet social.

Mais à la différence de vous, nous sommes issus de peuples et de pays qui ont une valeur marchande aux yeux de votre peuple. Nous appartenons à des peuples et nations qui ont été faits victimes d’un déni de leur humanité et de leur place dans l’histoire des Nations, ce qui leur a valu et leur vaut d’être traités par le peuple auquel vous appartenez, comme une marchandise ordinaire, un objet quelconque dans le commerce, comme la cravate ou la chaussette que vous portez.

De ce seul point de vue, vous n’êtes pas le socialiste que nous sommes et vous ne le serrez jamais.

Mais ce n’est pas là, l’objet de cette correspondance que nous avons voulu vous adresser pour mettre les points sur les "i" avant que vous ne cherchiez à vous prendre pour celui que vous n’êtes pas et que vous ne serez jamais à nos yeux.

Cela dit, la Révolution Permanente vous prie de retenir et de ne jamais oublier que personne en Afrique et tout particulièrement en Côte d’Ivoire, ne compte sur vous, pour restaurer la Dignité bafouée de nos peuples.

Ce préalable clarifié, je voudrais appeler votre attention sur deux faits.

Premièrement, votre arrogance fétide contre le Président GBAGBO alors qu’il était un Président en exercice et vous, n’étiez qu’un simple homme politique en France ; cette insulte à ce digne fils de l’Afrique que vous avez traité de tous les noms, reste un affront que nous entendons laver pour que plus jamais, le mépris du Chef Africain ne soit votre partage en France.

Deuxièmement, votre adhésion au projet de meurtre et d’assassinat de Chefs d’Etat africains initié par Nicolas Sarkozy en 2011 comme une réponse à la déconfiture économique en France, reste un lourd passif qui vous met exactement au même niveau que ce brigand que vous avez tout de même battu à la loyale.

Mais vous vous présentez depuis peu comme l’homme du changement en proclamant que ce changement se ferait maintenant.

Nous osons donc espérer que vous avez pu changer avec l’assassinat de Mouammar Kadhafi et le meurtre manqué suivi de la déportation de Laurent GBAGBO, et que ce qui vous a fait changer aujourd’hui, ne vous oblige pas à poursuivre dans la voie du mépris et surtout du banditisme international qui semble être devenu la valeur cardinale autour de laquelle la France politique promet pour demain, le salut à la France citoyenne.

Mais peu cela nous importe. Que vous ayez changé ou pas, vous ne serez traité par la Révolution Permanente que comme un ennemi repentant et à tout le moins, comme un homme de bonne foi qui a été trompé et qui demande pardon.

C’est pourquoi, la présente mise au point nous semble indispensable. D’abord, pour que vous n’ayez pas la tentation de vous prendre pour l’Administrateur de l’Afrique parlant français et le propriétaire de la Côte d’Ivoire défigurée et truandée par la France. Ensuite, pour vous dire que les temps ont changé et que la moindre erreur, le moindre écart diplomatique, la moindre posture agressive trouvera une riposte immédiate et à due concurrence de la part des dignes fils de l’Afrique que nous sommes.

Mieux, nous avons pris l’option ne pas nous contenter de riposter à vos ingérences agressives et à vos immixtions désobligeantes dans la vie de nos Nations. Nous insistons aussi pour dire que les coups d’Etat et les rébellions conduites par renégats interposés trouveront également leur lot de consolation français. Lisez bien cette phrase.

Excellence Monsieur le Président, étant des peuples souverains, évoluant dans le cadre de rapports diplomatiques avec votre pays, soyez convaincu que tout comportement français maladroit en Côte d’Ivoire ou ailleurs en Afrique sera sanctionné sans état d’âme, sur le fondement de la Réciprocité comme principe diplomatique.

Cela veut dire, que si vous nous respectez, nous vous accordons le même respect. Si vous nous agressez, nous vous agressons aussi. Peut-être, pas à arme égale, mais les résultats seront les mêmes.

Cela veut dire aussi, que ce que vous avez semé en Côte d’Ivoire, attendez-vous à le récolter.

Excellence Monsieur le Président de la République, vous êtes un Français et vous comprenez le français. Vous comprendrez donc aisément que la Révolution Permanente, consciente que vous ne pouvez pas renier la France en Côte d’Ivoire, vous propose trois petites choses :

1. Mettez-vous à l’écart lorsque nous allons entamer la phase opérationnelle de la restauration de la République et de la Loi en Côte d’Ivoire. Ce problème va être réglé à guichet fermé entre Alassane Ouattara et nous. Ne vous y mêlez pas. Vous comprenez ce que cela veut dire ;

2. Oubliez l’idée que la France doit nuire à l’Afrique pour rayonner à l’International. C’est un projet idiot qui va vous coûter excessivement cher. Ceux qui avant vous ont été porteurs d’un tel projet ont bénéficié de circonstances favorables. Aujourd’hui, poursuivre dans cette voie n’est que pure vanité. Aucun peuple au monde, fût-il petit, ne peut plus être vaincu et géré militairement. La défaite de la coalition occidentale en Afghanistan face aux Talibans devra achever de vous convaincre. Et ce sont ces projets idiots d’invasion contreproductive de peuples souverains qui sont en train de vous appauvrir tous. Si vous avez des besoins, posez-nous vos problèmes dans l’humilité et de façon civilisée, nous allons vous aider.
3. Vous n’êtes que le Président de la France et vous connaissez les frontières de la France. Entre personnes cultivées, je pense que nous nous comprenons.

Pour le reste, je vous souhaite un quinquennat sous le sceau de la sagesse, du respect des autres, du respect des frontières de la France.

Je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président, Camarade socialiste, en l’Assurance de ma très distinguée considération.

A Très bientôt.

Hassane Magued

Thu, 10 May 2012 03:52:00 +0200

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