Perspectives économiques / La Côte d’Ivoire sort de la zone rouge

Ouattara table sur une croissance de 8% en 2012

L’année 2011 a été marquée par plusieurs voyages et missions du chef de l’exécutif ivoirien, de son Premier ministre et du ministre de l’Economie et des Finances. Il s’agissait à travers ces divers déplacements entrepris par les autorités de rassurer la communauté des bailleurs de fonds et leur expliquer que la page de la crise postélectorale est définitivement tournée. Toute chose qui a valu à la Côte d’Ivoire, des appuis financiers extérieurs inestimables, lui permettant de relever le niveau de l’économie affectée par la crise. En fin d’exercice 2011, la croissance a atteint les 5,8%. En 2012, le Président Ouattara table sur une croissance de 8% ; voire plus, soit 11% si les moyens le permettent. Le chef de l’Etat ivoirien se fonde sur la prévision de l’expansion économique en 2012 qui bénéficierait d’une part, de l’effet de rattrapage sur 2011 et d’autre part, de l’impact des actions vigoureuses initiées par le gouvernement.

Des raisons d’espérer,… La Côte d’Ivoire tient le bon bout

Il y a bien des raisons d’espérer une croissance de 8%, voire plus en 2012, comparativement à l’année qui s’achève dans 24 heures. Au cours de celle-ci, le gouvernement a fait plusieurs abattements au titre des impôts. En ce qui concerne les mesures de soutien aux entreprises et personnes physiques, l’on retient, entre autres, la suspension au titre de l’année 2011 du paiement de la taxe sur les véhicules et de la taxe sur les bateaux de plaisance; la suspension de la patente des véhicules de transport au titre de l’année 2011; la réduction de moitié du montant de la patente commerciale au titre de l’année 2011; la réduction à hauteur de 25% au moment du règlement, du montant de l’impôt sur le revenu foncier et/ou de l’impôt sur le patrimoine foncier dus au titre de l’année 2011; l’exonération à hauteur de 25 % de la cotisation d’impôt synthétique au titre de l’année 2011; l’annulation des arriérés d’impôt général sur le revenu mis en recouvrement avant le 1er janvier 2010; l’annulation de l’impôt foncier au titre de l’année 2011 pour les contribuables dont les immeubles ont subi des dommages ou destructions du fait de la crise postélectorale, d’un montant égal au moins à 500.000 FCFA pour les habitations et 5 000.000 de FCFA pour les entreprises; l’annulation des arriérés d’impôt synthétique exigibles au 30 avril 2011. Quoi qu’exceptionnelles, ces mesures n’ont en rien altéré la capacité de mobilisation de ressources, au plan national. A preuve, les services de collectes de taxes (recettes) ont fait des prouesses considérables. Au niveau des impôts, l’on enregistre une recette de 809 milliards en huit (8) mois, représentant une plus value de près de 100 milliards de FCFA. Des performances qui confortent le gouvernement dans sa vision de créer les conditions de la croissance. En 2012, l’Etat compte sur toute sa capacité de mobilisation de ressources pour satisfaire ses besoins en financement. Le budget 2012, adopté lors du dernier conseil des ministres (Ndlr : mercredi 28 décembre 2011) en témoigne. Sur la prévision de 3160 milliards de FCFA, la contribution intérieure ( ?) est de 2505,8 milliards de FCFA, soit 79,3% du PIB. Quant aux ressources extérieures, elles sont de l’ordre de 654,3 milliards de FCFA, comprenant les échéances rééchelonnées, les annulations de dette, les appuis budgétaires ainsi que les projets et programmes. Comme on le voit, en 2012, la Côte d’Ivoire sera face à son propre destin.

Atteindre coûte que coûte le point d’achèvement du PPTE

La mobilisation des ressources intérieures remet en selle la poursuite des réformes devant permettre d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). C’est un impératif pour le chef de l’Etat et son ministre de l’Economie et des Finances. Car, désormais, la Côte d’Ivoire n’a plus à tendre la main mais doit compter sur elle-même. Pour éviter un assèchement financier, au risque de s’endetter sur le marché financier, la Côte d’Ivoire est obligée d’achever toutes les réformes, conformément au programme économique conclu avec les partenaires. Ce qui lui permettra son admissibilité au PPTE. Et par ricochet, lui permettre de bénéficier des ressources dont a besoin le pays pour atteindre un niveau de développement considérable. Vu que le PPTE, c’est entre 400 et 500 milliards de FCFA par an pendant plusieurs années. «Ces ressources nous ouvrent les portes; elles sont une étape primaire nécessaire. Parce qu’elles permettront à l’Etat d’avoir une marge de manœuvre aussi bien au niveau budgétaire qu’au niveau de la trésorerie publique. Si cette marge est bien utilisée, le secteur privé accompagnera le processus de relance. Motivés aussi par l’utilisation judicieuse du gap dégagé grâce aux ressources PPTE, des bailleurs de fonds comme la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement (AFD) et bien d’autres partenaires au développement viendront nous assister par le biais des appuis budgétaires, des prêts souverains octroyés à l’Etat ou par le financement du secteur privé», expliquait Charles Koffi Diby, dans un entretien. L’importance pour un pays comme la Côte d’Ivoire à atteindre le point d’achèvement du PPTE, selon l’argentier ivoirien, c’est d’être crédible vis-à-vis des institutions de Bretton Woods. «Notre éligibilité nous permettra de redorer le blason de notre pays et d’inspirer confiance aux partenaires bilatéraux, multilatéraux et privés», a renchéri l’argentier.

Honoré Kouassi in L’intelligent d’Abidjan

Fri, 30 Dec 2011 12:36:00 +0100

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