Politique nationale / Bureau politique du Pdci-Rda : Les jours de Banny sont comptés dans le parti

Photo : DR
Depuis quelques semaines, le Pdci-Rda est traversé par une crise interne. Des voix non statutaires, ni emblématiques dans le parti ont appelé à la tenue d’un congrès pour la désignation d’un nouveau candidat. Les adversaires du Président Bédié mettent en avant son âge avancé du point de vue statutaire. Au niveau politique et de la stratégie, ils estiment que Bédié ne mène pas une bonne politique, à même de fovoriser le retour au pouvoir du parti. Dans l’entourage de N’Zueba, après des hésitations, Charles Konan Banny a fini par être pointé du doigt comme l’instigateur et le bénéficiaire de la contestation. Alors qu’il pensait pouvoir avancer masqué, l’ex-Premier ministre a été obligé d’assumer plus ou moins l’activisme et la critique acerbe de certains de ses partisans, dont le plus en pointe et le plus clinquant est Tiburce Koffi. Certes, il est reproché à Charles Konan Banny de n’avoir pas encore lui-même assumé en affirmant qu’il est bel et bien candidat à la candidature au sein du Pdci-Rda, mais le natif de Yamoussoukro n’en pense pas moins chaque matin en se rasant. L’ambition de l’ancien patron de la BCEAO est de ravir la présidence du Pdci-Rda à Henri Konan Bédié. Charles Konan Banny exclut toute idée de candidature indépendante. Il ne fera rien en dehors du Pdci, en dehors de la maison du père. Outre le souci de la défense de l’héritage du père qui le maintient dans le Pdci, l’ex-premier ministre observe déjà ce qui arrive à des candidats sans appareil fort comme Gnamien Konan, Jacqueline Oble ou autres, dont le charisme et les compétences peuvent pourtant être une réalité. S’il obtient l’investiture du plus vieux parti, CKB pense qu’il sera alors facile au nom des Accords de Marcoussis et de Pretoria dont le Pdci est signataire, de faire inscrire son nom sur la liste des candidats. Bien entendu si l’homme réussit un tel hold-up parfait, il paraîtra fort difficile à Alassane Ouattara, ainsi qu’à Laurent Gbagbo lui-même de lui barrer la route du Palais présidentiel. Puisque malgré l’échec à la Primature de celui qui reproche à Bédié d’avoir cassé le canari, et refuse que le risque soit encore pris de lui confier encore le canari, le peuple saura applaudir l’audace et la capacité de réussir à liquider au sein du Pdci, un Bédié qui semblait si bien maîtriser l’appareil du parti. Voilà le grand chelem que veut réussir Charles Konan Banny. Henri Konan Bédié qui semblait très sûr et serein commence désormais à douter et à se poser des questions. La trahison et le double jeu étant des choses réelles en politique, la maison Bédié veut se prémunir contre les nouveaux Judas. Après donc les huées et injures contre Charles Konan Banny, (qui après avoir joué les militants sages, disciplinés, et même humble aux côtés de Bédié, sort la lourde artillerie), le camp Bédié n’exclut pas d’adresser un blâme et même une suspension à Charles Konan Banny. Car tant que le ver est dans la maison du père, il peut faire mal au fruit. Pour leur part, les hommes de Charles Konan Banny sont prêts à jouer leur vatout. Certes leur champion est moins âgé que Bédié mais ils savent bien que Laurent Gbagbo est plus jeune que lui. Banny avait voulu attendre son tour quand il quittait la Primature. Mais voici que trois ans après il n’y a pas encore eu d’élection. Selon la maison Banny la responsabilité de Bédié et du Pdci est établie sur la question de la non-tenue de la présidentielle. Si Banny ne bouge pas pour cette présidentielle en cours, qui n’arrive pas depuis, il devra encore attendre cinq nouvelles années ou même plus, pour espérer être le porte-étendard de la maison du père. C’en est trop pour lui. De plus les hommes de Banny sont convaincus que Bédié n’est pas en très excellente santé. Tout cela fait donc que l’ex-gouverneur de la BCEAO est prêt à affronter les hommes de N’Zueba. L’ex-premier ministre a une bonne occasion de montrer qu’il n’est pas un simple velléitaire se cachant derrière quelques activistes pas très connus pour semer trouble et désordre au sein de la maison du père. Ca passe ou ça casse !
Charles Kouassi

Wed, 14 Jul 2010 04:51:00 +0200

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