Politique nationale / Gbagbo de retour hier : Rhdp, Affi, Koulibaly et Tagro tremblent

Le chef de l’Etat n’a pas fait de déclaration. A l’accueil, outre des membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre Guillaume Soro, on a noté la présence du Président du FPI. Présent au départ du chef de l’Etat le ministre Désiré Tagro parti cette semaine à Ouaga, n’a pas été aperçu hier à l’aéroport. Mamadou Koulibaly, attendu à Abengourou pour une cérémonie ce matin, était également absent. Le chef du Parlement ivoirien fera-t-il son apparition aujourd’hui dans l’Indénié, toujours avec sa barbe de protestation ? Depuis Casablanca le chef de l’Etat avait reçu un dossier en béton sur tout ce qui se passait dans le pays, et en particulier sur les débats au sein de son parti. L’on avait appris que Laurent Gbagbo envisageait à son retour de rencontrer les uns et les autres pour écouter les différentes positions exprimées au sein du parti. Si l’arrivée du chef de l’Etat rassure, elle suscite toutefois nervosité et inquiétude chez les principaux protagonistes du débat en cours au sein du FPI. Les adversaires de Mamadou Koulibaly, au delà des reproches faits sur la forme et le moment de la sortie du Président de l’Assemblée nationale se demandent s’ils peuvent durablement faire l’économie du débat sur le fond des questions soulevées. Le fait de penser que sur le principe et le fond, Laurent Gbagbo peut être en phase avec la question de la lutte contre la mal gouvernance, contre la corruption, et la moralisation de la vie publique, donne déjà des sueurs froides. Mais dans le Koulibalyland, on se refuse à crier victoire, puisque le chef de l’Etat à un agenda que personne ne maîtrise. Surtout l’on se demande si la barre n’a pas été mise trop haut, en demandant la tête de Désiré Tagro et en indexant personnellement le ministre de l’Intérieur. « Tout cela fait partie des questions de gouvernance. Le président de la République peut bien refuser la démission du ministre de l’Intérieur si celui-ci la propose. Demander donc qu’il démissionne, ne veut pas dire qu’on est contre lui », tente de calmer un Koulibaly-boy. Mais il n’y a pas que le FPI qui guette les faits et gestes du chef de l’Etat. Après avoir applaudi Mamadou Koulibaly, l’opposition commence désormais à douter et à se poser des questions : « Est-ce qu’après Tagro, et le FPI, le Monsieur propre du parti au pouvoir ne va pas s’en prendre à nous ? On se souvient de ses sorties contre Venance Konan et Tiburce Koffi. Est-ce que Gbagbo ne prépare pas une opération mains propres contre des cadres de l’opposition », se demandent des cadres du RHDP ? Comme pour le prochain match des Eléphants, chacun a les doigts croisés depuis l’arrivée du chef de l’Etat hier. Et tout le monde prie pour qu’il ne se retire pas quelques jours à Yamoussoukro…

Avec le partenariat de L’Intelligent d’Abidjan / Par Charles Kouassi