Réconciliation nationale : LE PEUPLE KROUMEN EXIGE LE DÉSARMEMENT DES DOZO ET DES ALLOGÈNES

Le général de corps d’armée, Kassaraté Tiapé Edouard, ambassadeur plénipotentiaire de Côte d’Ivoire près le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Cap-vert, est rentré d’une mission de paix et de réconciliation nationale dans le sud-ouest du pays. Expressément commandée par le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, cette mission qui a commencé le samedi 29 septembre dernier, a consisté, pour le messager de la République, à recueillir les préoccupations des populations des localités visitées. Dans ces régions, tous affichent leur détermination à aller à la paix. Toutefois, les autochtones kroumen qui disent souscrire résolument dans le slogan du « vivre ensemble », cher au Président Ouattara, en appellent à son émissaire sur une condition sine qua non pour la paix et la réconciliation véritable. A savoir, le rappel à l’ordre des « dozo » ou de tous ceux qui se font passer pour les membres de cette confrérie du nord du pays. Qui, se pavanent en armes et érigent des barrages partout où bon leur semble dans les villes et villages du sud-ouest. De la même manière, le peuple kroumen, dans toute sa diversité, demande au général Kassaraté d’intercéder auprès du Président de la République ainsi que des autres plus hautes autorités du pays afin que les allogènes et autres allochtones qui vivent sur leurs terres puissent être dépossédés des armes à feu qu’ils détiennent, alors qu’ils n’en ont pas le droit.

Reçu avec sa notabilité au grand complet au chef-lieu de sous-préfecture à Djouroutou dans le département de Tabou, le patriarche Klé Gagné Alain, chef du canton Patokola regroupant deux tribus de 17 villages, a, en guise de réponse au message délivré par le général Kassaraté, exposé ce qui suit : « Nous saisissons la main tendue du Chef de l’Etat dont nous percevons parfaitement les œuvres de développement. Cependant, dites au Président Alassane Ouattara de mettre de l’ordre chez nous. Car, certains de nos frères avec qui nous cohabitions pacifiquement par le passé, se sont transformés en dozo. Ils érigent, de ce fait, des barrages, rackettent et terrorisent les populations,» tant dans les chefs-lieux de département, de sous-préfectures que dans de gros villages. Cette préoccupation a été, à quelques nuances près, soulevée par les Kroumen qui affirment que dans certaines localités, les autochtones assistent, impuissants, à des opérations de contrôle d’identité et de rafle par des forces mixtes Frci – dozo et Burkinabé. Autre préoccupation. Les Kroumen, cette fois-ci soutenus par leurs frères des autres régions de la Côte d’Ivoire ainsi que des membres des pays de la communauté Cedeao, ont aussi exprimé à leur illustre hôte, des revendications se rapportant au désenclavement de la région. En effet, si deux ou trois villages sur une centaine ont le privilège de se voir traverser par des poteaux électriques non mis en réseau, les autres localités villageoises ne connaissent pas encore le bonheur de l’électricité. Pendant toute la durée de sa mission, le général ambassadeur Edouard Tiapé Kassaraté a eu très souvent recours à des groupes électrogènes. « Les localités des Kroumen sont des oubliées du développement et nous nourrissons beaucoup d’espoir avec le Président Alassane Ouattara pour nous sortir du trou », font-ils savoir. Comme entrave au développement de la région, s’ajoute l’état défectueux des pistes villageoises. Le tronçon de route Djouroutou – Karié, long de plus de 50 kilomètres, est hors d’usage. C’est pourquoi, pour accéder à son propre village, l’ambassadeur Kassaraté a dû empreunter une moto. L’homme qui avait à sensibiliser ses parents n’a reculé devant aucun obstacle pour répandre son message de paix dans les faubourgs les plus reculés.

Au nombre des problèmes relevés par les Kroumen, se trouve la vacance de l’administration centrale dans la sous-préfecture de Grabo. En effet, le sous-préfet de la localité, décédé, n’a toujours pas encore été remplacé. Et l’intérimaire qui n’est autre que son homologue de Djouroutou, lui, se trouve démuni. Son véhicule de commandement qui a été emporté, selon lui, par les Frci, lors des évènements de la crise post-électorale, n’a, jusqu’à ce jour, pas été retrouvé ni remplacé. Et c’est avec les moyens du bord que le représentant du Chef de l’Etat et du gouvernement parcourt tous les jours les pistes pour accomplir sa mission.

Landry Kohon

Envoyé spécial in FRATERNITE MATIN

Thu, 18 Oct 2012 02:14:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy