Relations franco-ivoiriennes / Laurent Gbagbo, hier à l’ouverture d’un établissement français : ‘’Les relations entre la France et la Côte d’Ivoire ne sont pas des relations ordinaires’’

La réhabilitation de l’établissement qui enregistre déjà 400 élèves inscrits, n’a pris que 8 mois. Tout a été possible, a expliqué Ahoua Don Mello, Directeur général du Bureau National d’Etudes de Développement Technique, grâce à la volonté du gouvernement ivoirien qui a entièrement financé les travaux, mais surtout avec le soutien de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire. Comprenant 12 bâtiments entièrement rénovés, le groupe scolaire Jacques Prévert dispose de deux centres informatiques. Une innovation de taille dont l’objectif est de permettre aux élèves de suivre les cours, pour des problèmes d’empêchement, à partir d’une connexion Internet. Appréciant l’acte posé par l’Etat de Côte d’Ivoire, l’ambassadeur Jean Marc Simon, a mis cela sur le compte de la coopération. Pour l’ambassadeur, l’important aujourd’hui est de regarder le présent. Mieux, il invite les Ivoiriens à demeurer dans cette logique de la coopération dont un des fondements est la réouverture des écoles françaises. Le président Laurent Gbagbo, l’invité surprise de cet événement, n’est pas resté muet. Il a fait part de son attachement à la coopération entre son pays et la France. «Je regrette de n’avoir pas été là pour l’ouverture du lycée Blaise Pascal. C’était une question d’emploi du temps. J’étais vraiment très occupé. Aujourd’hui, je reviens de Gagnoa. J’ai tenu à être là ce matin parce que M. l’ambassadeur vous l’avez compris, vous l’avez souligné. C’est un moment symbolique et les symboles il faut les souligner pour que ceux qui ont des oreilles entendent et que ceux qui ont des yeux voient. Nous avons assisté, comme vous l’avez dit rapidement à une rupture de digue les années passées surtout en 2004. Les digues étant rompues tout peut arriver », a déclaré le chef de l’Etat. Pour lui, ce qui était important à faire, c’était de faire en sorte que n’importe quoi n’arrive. «Je crois que nous avons réussi à faire tout pour que cela n’arrive ». Allusion faite aux événements de novembre 2004 qui ont conduit à la destruction des écoles françaises. Pour le président de la République, il faut tourner la page et penser à l’avenir. «Et si je suis captivé aujourd’hui sur le futur, c’est parce que je ne veux plus qu’il y ait des ruptures de digue demain. Je veux que l’Afrique que nous bâtissons aujourd’hui soit bâtie sur du solide, mais surtout sur du vrai. C’est pourquoi j’ai l’air brouillon, j’ai l’air tatillon, mais je pense que les relations entre la France et la Côte d’Ivoire ne sont pas des relations ordinaires. (…) Ce sont des relations qui datent de longtemps qui ont marqué la culture de ce pays sur la manière de penser, la manière d’être, la manière de vivre », a précisé Laurent Gbagbo. Non sans inviter le représentant de Nicolas Sarkozy en ces termes : «Je veux qu’on bâtisse sur du solide Mr l’ambassadeur, je veux qu’on aille de l’avant, je veux que l’Afrique soit reconstruite sur du solide et je ferai tout ce que je peux pour que cela soit ainsi ». Selon le chef de l’Etat, les établissements scolaires sont des lieux de reconstruction par excellence. C’est pourquoi, dira-t-il, ‘’quand on veut reconstruire des relations, il faut construire d’abord des établissements scolaires. Parce qu’on ne peut pas demander à un couple français de venir travailler en Côte d’Ivoire dans le public ou dans le privé s’il n’y a pas un endroit où mettre les enfants. C’est pourquoi nous avons décidé de refaire les écoles qui ont été détruites, nous avons fait Blaise Pascal, et il n’y a pas que des français ici. Il y a tout le monde, vous l’avez vu. Aujourd’hui quand je regarde le Lycée français, je me dis que de chemin parcouru’’. Au cours de cette cérémonie, le président de la République a déploré le traitement fait aux jeunes patriotes qui ont défendu la République. «Pendant cette crise, on a beaucoup brocardé les patriotes que j’aime beaucoup parce que je pense que quand il y a une crise, il y a des résistances que j’admire beaucoup et j’ai fait beaucoup de chapitres sur eux », s’est-il indigné. Conformément à la tradition, la remise de clés de l’établissement rénové, a été précédée d’une cérémonie de libation par les chefs de terre de Cocody. Cérémonie au cours de laquelle, les chefs des villages ont réitéré leur volonté de cession de l’espace qui a servi à la construction du Groupe Scolaire Jacques Prévert. Aussi ont-ils fait des doléances relatives aux conflits fonciers
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan/ Par Honoré Kouassi
Wed, 01 Sep 2010 03:37:00 +0200
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