REPORTAGE / Assises de la Banque africaine de Développement en Côte d’Ivoire : Abidjan est fin prêt pour accueillir les différentes délégations

Photo : DR
Abidjan dans l’ambiance des assises de la BAD…
L’heure est aux derniers réglages de quelques aspects techniques. Mais déjà, les Abidjanais sont dans l’ambiance des assises de l’institution. A quelques jours, la capitale économique ivoirienne se met peu à peu aux couleurs de la Banque. La présence des panneaux publicitaires dans la ville, des spots publicitaires à la télévision et à la radio ainsi que les insertions dans la presse écrite, indiquent bien l’importance de l’événement d’Abidjan et surtout indiquent l’arrivée probable des représentants des 77 pays dont 53 pays africains et 24 pays non africains. Ces signes sont bien perceptibles à partir du pont De Gaulle où plusieurs drapeaux flottent dans les cieux. A l’exception du pont Félix Houphouët-Boigny où aucun drapeau n’était visible hier. Toujours est-il que, pour ces assises, le grand nettoyage de la ville d’Abidjan se poursuit. Ainsi des baraques situées sur le long des voix censées être empruntées par les participants aux assises de la BAD sont détruites. Jusqu’à hier, le complexe hôtelier Hôtel Ivoire continuait de faire sa mue. Hormis le Palais des congrès de l’Hôtel Ivoire et la partie réception servant au dortoir réhabilités, les travaux se poursuivent. Du côté de la voie d’accès à la salle de tennis, rien n’indique que cette partie de l’hôtel Ivoire sera ouverte avant la tenue des assises. Toujours est-il que les travaux actuels n’auront aucun impact sur les assises. Mais bien au contraire, ces travaux participent d’une vision futuriste à faire d’Abidjan un pôle touristique.

Un pari à portée de main… pour la Côte d’Ivoire
Plus rien n’empêchera la tenue des assises de la Banque africaine de Développement à Abidjan, en terre ivoirienne. A moins qu’un cataclysme se produise. Car, tout est mis en œuvre pour parer à toute éventualité. Au plan de l’hébergement, tous les complexes hôteliers répondant aux normes internationale, ont été réquisitionnés. A ce jour, ce sont près de 1350 chambres qui ont été réservées pour la circonstance, aux hôtes de la Côte d’Ivoire, indiquait le ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré, en sa qualité de président du Comité d’organisation des assises d’Abidjan. Côté sécuritaire, rien n’a été omis. Des dispositions pratiques prises sont telles que les grandes artères ainsi que les communes environnantes, depuis l’Aéroport international Félix Houphouët Boigny, sont surveillées par des agents de sécurité postés à des points stratégiques. Idem pour la commune du Plateau où les taxis wôrô-wôrô sont interdits. Ces mesures concernent également les taxis compteurs dont les stationnements prolongés sont interdits. Désormais, dans cette commune, les personnes n’ayant à ne rien faire, ne sont plus les bienvenues. La Sorbonne du Plateau, espace dédié à la libre pensée, est quasiment quadrillée par des hommes en armes. Objectif : éviter qu’il y ait des débordements. Un tour d’horizon hier dans cette partie du centre des affaires du District d’Abidjan, amène à la conclusion que les autorités ivoiriennes tiennent vraiment à la tenue des assises de la Banque africaine de Développement. Vu que dans une certaine mesure, elles participent à la préparation du retour de l’institution sur ses anciennes installations au bord de la Lagune Ebrié. Dès lors, l’on comprend aisément les raisons profondes qui ont amené le chef de l’Etat Laurent Gbagbo à se battre pour obtenir le report de la marche du RHDP, en allant rencontrer les présidents du RDR et du PDCI-RDA.

Un vrai sommet d’opportunités d’affaires pour la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est en voie de tenir son pari. Celui de réussir cette importante rencontre qui va permettre de redonner confiance aux partenaires extérieurs. L’arrivée annoncée ce samedi de Donal Kaberuka, président de la BAD, mettra en confiance, certains actionnaires qui hésitent encore à prendre la destination Abidjan ou qui attendent les derniers jours. La réussite des assises d’Abidjan est aussi l’affaire de la France, actionnaire de l’institution, ayant donné son accord à Donald Kaberuka, pour son second mandat à la tête de l’institution panafricaine. Elle sera aussi présente au cours des assises. Aussi ces assises constitueront-elles un effet déclencheur pour l’avenir de l’économie nationale. Des organisations commerciales sont annoncées à Abidjan, en l’occurrence le Directeur général de l’organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy dont la présence a été confirmée. A côté de celui-ci, l’épouse du Président Nelson Mandela arrivera dans la capitale économique ivoirienne le mardi 25 mai. Celle-ci participera à un dîner-gala dédié aux femmes leaders. La seule fausse note de l’événement pourrait être le délestage, ainsi que la saison des pluies, qui crée quelques perturbations au niveau des transports et de la circulation. Mais, l’on apprend que les FDS seront déployées pour réguler la circulation.

Honoré Kouassi

Panel / Choix d’Abidjan pour abriter les Assemblées annuelles de la BAD :
Ce qu’en pensent des Abidjanais

Des Ivoiriens sont unanimes sur les enjeux des assisses de la 45è assemblée annuelle de la Banque Africaine de Développement. Ci-dessous leurs réactions :

M. Danon: «C’est une très bonne chose »
«C’est une très bonne chose que les assemblées annuelles de la Bad se tiennent en Côte d’Ivoire.

Zanh Assi, Employé du Crou de Cocody : «Grâce à la Bad, les gens auront confiance en nous »
«C’est un heureux événement pour la Côte d’Ivoire en l’occurrence pour tous les Ivoiriens. Nous avons vécu des moments difficiles. L’économie était à la traîne. Alors la réunion annuelle que fera la Bad à Abidjan est un signe fort pour la relance des activités économiques et pour l’image de notre pays, qui a été salie par la guerre. Grâce à la Bad les gens auront plus confiance en nous et sauront par la même occasion que la Côte d’Ivoire est une destination sûre, une destination pour les affaires ».

Ouattara Anzoumana, Biologiste : «C’est une opportunité, il faut la saisir»
«On pourrait penser qu’à l’issue de ces assises, il y aura de bonnes décisions pour notre pays, pour que la Bad revienne définitivement en Côte d’Ivoire. C’est une institution très importante et qui joue un rôle capital dans le développement d’un pays notamment la Côte d’Ivoire. C’est également une opportunité que cette institution nous offre, il ne faut pas que nous passions à côté de la plaque, cela ne doit pas être fortuit. La Bad ne travaille pas seule, elle sera accompagnée par plusieurs institutions financières. Nous saluons toutes les actions des leaders politiques pour que ces assises se déroulement dans la paix. »

Toussaint Kouamé, fonctionnaire: ‘’Le retour de la BAD va redonner confiance aux investisseurs’’
«Ce n’est pas mal pour l’économie ivoirienne et pour la stabilité de la Côte d’Ivoire qui connait une crise politico-militaire. C’est tant mieux pour le retour de la paix. c’est un bon signe que la Bad tienne ses assises à Abidjan. Economiquement c’est bien. Ce retour va redonner confiance aux investisseurs. Je souhaite que cela s’achemine vers le retour de l’institution à Abidjan.. Il y a longtemps que la BAD est en Côte d’Ivoire. Elle a été délocalisée parce qu’il y a eu une situation difficile. Ce retour ouvrira beaucoup de perspectives à l’économie ivoirienne.

Yao Antoine : ‘’C’est un honneur pour notre pays’’
«C’est un honneur pour notre pays, si on tient les assises de la BAD en Côte d’Ivoire. Puis que la BAD a été délocalisée. Et puis, on a eu la chance que les assises se tiennent chez nous, je crois que c’est un honneur pour le pays. C’est un début du retour de l’institution en Côte d’Ivoire»
6- Mme Maza, commerçante : «Nous en avons besoin pour nourrir nos enfants»
«Le retour de la BAD arrange tout le monde. Depuis qu’ils ont quitté la Côte d’Ivoire, mon magasin ne marche plus. Air Afrique aussi est parti. Alors que les deux étaient nos gros clients. Depuis leur départ, on a tous les problèmes aujourd’hui. C’est pour quoi je prie tous les jours pour qu’ils reviennent. Les politiciens peuvent faire leurs palabres, mais je demande que la BAD revienne. Parce que nous en avons besoin pour nourrir nos enfants»

Guirathé Hervé, agent à la CIE : «Il faut remettre à César, ce qui est à César»
«C’est un choix évident pour moi. Parce que la Bad était en Côte d’Ivoire, et c’est à cause des évènements, notamment la guerre, qu’elle a été délocalisée en Tunisie. Alors que la Bad fasse ses assises ici c’est normal. Il faut remettre à César ce qui est à César. Et il y a aussi que nous possédons la majorité des actions de la Bad, donc c’est logique que les assisses se fassent à Abidjan, son siège est ici, elle ne doit pas aller ailleurs.»

Adou Roméo, sans emploi: «L’organisation de ces assises à Abidjan est une bouffée d’air pour les Ivoiriens»
«Nous étions dans une situation de ni paix ni guerre, ce qui faisait que les affaires ne marchaient plus, la misère grandissait et tout était bloqué. L’arrivée de la Bad, déjà par l’organisation de ses assises à Abidjan est une bouffée d’air pour les Ivoiriens. Parce que c’est une preuve que l’économie de ce pays ira de plus belle. La Côte d’Ivoire redeviendra la vitrine de l’Afrique. Parce qu’avec l’arrivée de la Bad, tous les regards seront portés sur elle. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Et je suis convaincu que ces assises auront des lendemains meilleurs. La Bad reviendra en Côte d’Ivoire ! »

Kouadio Kouassi, agent de banque :
«C’est un soulagement pour la Côte d’Ivoire »
«C’est une bonne initiative pour les Ivoiriens. Parce qu’avant la crise, la Bad a été délocalisée d’Abidjan, et beaucoup d’Ivoiriens y travaillaient. Le départ de cette institution a non seulement terni l’image de notre pays mais, cela a augmenté le taux de chômage. Plus rien ne marchait. Alors si la Bad cherche à revenir, c’est un soulagement pour la Côte d’Ivoire et ses habitants. Il y aura à nouveau de l’emploi. Et je souhaite que ces assises se déroulent bien pour que le retour de la Bad soit effectif ».

Kassi Pacôme, informaticien : « Ça ne me dit rien… »
«Ça ne me dit rien du tout. Cela ne va rien apporter à la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ne sont pas des travailleurs. Ils n’aiment pas entreprendre tous seuls. En d’autres termes ils ne travaillent pas pour que l’économie se porte mieux. Alors même si la BAD revient, cela ne va pas échanger les habitudes des Ivoiriens. Nous avons un pays qui est riche sans la BAD. Malheureusement, nous n’exploitons pas ces richesses. Est-ce que ce sont les services que les gens vont acheter durant les trois jours qui vont faire redémarrer les choses ? Non. Pour qu’un pays se développe, il faut que les gens travaillent et s’entendent. Il y a des pays qui n’ont pas d’institutions financières comme la BAD mais qui sont riches et qui s’en sortent. Donc, je ne vois pas en quoi la venue de la BAD peut relancer l’économie ivoirienne. C’est nos propres efforts qui vont relancer les choses»

Réalisé par Honoré Kouassi et Paule Aléa T

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan

Fri, 21 May 2010 08:32:00 +0200

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