juin 3, 2023

Répression du sit-in de la CPC / Touré Mamadou : ‘’C’est un mauvais signal’’

Photo : DR
La Coalition pour le changement (CPC) avait, le 11 avril dernier au cours d’une Assemblée générale extraordinaire, décidé de tenir un sit-in devant l’ONUCI le 6 mai 2010. Deux jours avant cette date, le préfet de police a demandé aux responsables de ce mouvement d’annuler cette manifestation. Consciente qu’un sit-in n’est pas anticonstitutionnel, la Coalition pour le Changement a refusé de revenir sur sa position. Hier jeudi 6 mai donc à 7 heures, plusieurs milliers de personnes étaient postés devant le siège de l’ONUCI, jusqu’à ce que des gendarmes viennent leur dire de quitter les lieux étant donné que leur manifestation n’était pas autorisé, parce que ne respectant pas les règles. A savoir, le dépôt de prévis de 72 avant le jour ‘‘j’’. Devant le refus des manifestants de reculer, les Forces de l’ordre les ont repoussés paisiblement jusqu’au carrefour Boribana. Les jeunes de la CPC sont restés postés là près de 3 heures de temps, attendant un mot d’ordre de leur leader afin d’en découdre avec les gendarmes qui seront ensuite renforcés par des éléments de la Crs. Après un coup de fil de Touré Mamadou à 11 heures, les protestataires ont fait mouvement vers Sebroko, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire ‘‘ONUCI, tu es là pour quoi ? ’’, ‘’ ONUCI, tu es là pour participer à la mascarade’’. Et comme il fallait s’y attendre, les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. C’était la débandade. Pendant que certains manifestants se sont retrouvés à Adjamé, d’autres se sont refugiés dans des cours voisines. La circulation a été quelque peu perturbée par endroits. Le secretaire général à l’organisation de la CPC, Drabo Ousmane, a été arrêté et conduit à la préfecture de police et une dizaine de personnes ont été blessées. Les Forces de l’ordre ne se sont pas limitées au jet de gaz lacrymogènes. Elles ont non seulement bloqué toutes les voies d’accès à Sebroko, mais ont procédé également à des contrôles de routine de toutes les personnes qui venaient du côté du siège de l’ONUCI. La manifestation ainsi tuée dans l’œuf, le président de la CPC a animé un point de presse au Golf hôtel, au cours duquel il a dénoncé cette situation qu’il juge illégalle. « Avant-hier, le secretaire général et le secretaire adjoint à l’organisation ont été entendus à la préfecture de police près de 4 heures 30 de temps sur les motivations du meeting. Ils se sont vus dire que notre manifestation était interdite, car ne respectant pas donc les procédures notamment d’autorisation préalable. Au cours des échanges, nous avons informé l’autorité qu’en Côte d’Ivoire, nous n’avions pas besoin d’autorisation préalable, mais plutôt d’information. Nous avons dit qu’il leur revenait, s’il estimait que le sit-in présentait des menaces graves sur la paix sociale, de nous signifier son interdiction en nous donnant les motivations. Ils ont promis nous rappeler hier(mercredi 5 mai : ndlr). Mais, jusqu’à minuit, nous n’avons eu aucun appel de la préfecture de police. On a donc tiré la conclusion que notre sit-in devait se tenir, puisque nous l’avons voulu pacifique. (…) Nous dénonçons cette atteinte grave aux libertés publiques », a regretté Touré Mamadou. Pour qui les Forces de l’ordre à travers la réppression ont démontré que le régime Gbagbo est loin d’être démocratique. « Pour nous, c’est un mauvais signal pour tous ceux qui veulent lutter dans les prochains jours pour l’exercice de leur droit démocratique », a-t-il indiqué. Faisant allusion à la marche qu’organisent les jeunes du RHDP le 15 mai prochain. La CPC n’entend pas rester en si bon chemin. Elle envisage d’organiser, dans les jours à venir, un meeting au cours duquel un carton rouge sera décerné à Gbagbo pour le tenir responsable de la non tenue des élections. Pourquoi Touré Mamadou n’était pas sur les lieux de la manifestation ? Le président de la CPC a répondu que « malheureusement, nous étions en train de venir quand le secrétaire à l’implantation, Fofana Amara, qui était sur le terrain, nous a fait comprendre que la police avait commencé à lancer des gaz lacrymogènes et que c’était une chasse. Nous avons donc replié ici (Golf hôtel : ndlr) pour faire la conférence et annoncer des actions futures».
Touré Abdoulaye

Fri, 07 May 2010 06:08:00 +0200

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