Respect du 31 octobre 2010 / Alafé Wakili : ‘’A deux mois, il y a encore des problèmes’’

Photo : DR
Votre livre, « Instants de Vies », qui est sorti en 2009, porte notamment sur le thème sensible de l’identité ivoirienne. Un thème sensible puisqu’il est à l’origine de la crise qui a secoué votre pays et on a justement vu à Agboville, votre ville natale, une manifestation d’une centaine de personnes qui manifestaient contre leur radiation de la liste électorale et comme beaucoup de personnes, elles estiment qu’elles sont discriminées à cause de leurs noms à consonance nordiste. Au regard de ces éléments, est-ce qu’on peut dire finalement que la question de l’identité ivoirienne est réglée ?

Elle n’est pas réglée. Les problèmes se posent toujours avec les contestations qui sont normales, a priori, et qui connaissent peut-être quelques dérapages et quelques dérives qu’il faut arriver à contrôler, afin que l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre 2010 soit maintenue. La question n’est pas résolue, c’est pourquoi il y a eu beaucoup de reports durant le processus électoral. Il faut souhaiter que les dérives et dérapages qu’on pourrait constater puissent être résolus et éviter que cela ne nous entraîne dans d’autres situations dramatiques.

Comment, justement, régler cette question ?

Beaucoup ont souhaité que les problèmes de fond soient réglés après l’élection présidentielle, mais on voit bien qu’avant même que l’élection ait lieu, il faut bien clarifier la question identitaire, savoir qui est Ivoirien et qui ne l’est pas. Il y a débat aujourd’hui, parce qu’il y a une catégorie de personnes qui, peut-être à juste titre, estime que certains ne méritent pas de figurer sur la liste électorale parce qu’ils ne sont pas des Ivoiriens. Il y a des dérives, parce qu’il y a d’autres qui sont bel et bien Ivoiriens qui estiment qu’il serait injuste qu’on leur dénie leur qualité de citoyens. Donc ils manifestent, ils essaient de faire respecter leur droit. Résoudre la question signifie qu’il faut prendre du recul, éviter d’indexer, prêter la bonne foi aux uns et aux autres et observer les choses de façon sereine, dans la tranquillité. Il faut éviter les anathèmes, comme on le constate, mais il faut bien solder cette question, avant ou après les élections. L’idéal serait de régler la question avant…

Pensez-vous que ces élections pourraient avoir lieu le 31 octobre prochain ?

C’est souhaitable. Nous avons encore quelques difficultés, parce que tout n’est pas réglé. Des gens manifestent, il y a des contestations. Est-ce qu’on ne se rendra pas compte qu’on a mis cinq ans à régler beaucoup de choses sans avoir réglé l’essentiel, alors qu’on est à deux mois et il y a encore problème ? Il faut souhaiter que la sagesse finisse par habiter les uns et les autres et qu’une solution soit trouvée pour apaiser la situation avant le 31 octobre

Retranscrit par Olivier Dion

Thu, 19 Aug 2010 03:15:00 +0200

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