Scrutin du dimanche 31 : Pourquoi la proclamation des résultats coince

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APRÈS LES DÉCLARATIONS de foi d’Auguste Miremont et de Youssouf Bakayoko de communi- quer les résultats locaux de l’élec- tion présidentielle aux popula- tions depuis dimanche et lundi, rien n’a été fait jusqu’à hier. De- puis l’on s’interroge sur la position de la CEI à passer des communiqués à la télévision annonçant aux populations que les résultats doivent leur être donnés dans quelques instants, à 15 h et fina- lement dans le courant de la jour- née du mardi 2 novembre 2010. D’annonce en annonce, la CEI tient à immobiliser les Ivoiriens sur des résultats qu’elle sait pourtant indisponibles pour l’instant. En vérité la CEI est confrontée à une grande difficulté de paiement de primes aux agents qu’elle a recru- tés pour l’organisation de l’élec- tion présidentielle. Si Auguste Mi- remont l’a signalé sur le Plateau de la nuit électorale de la télévision nationale, le dimanche dernier, en rassurant que l’argent destiné à cette tâche devait être disponible le mardi 2 novembre 2010, les choses semblent ne pas être enco- re réglées. Les agents électoraux de la CEI qui tiennent à rentrer en possession de leur pécule, ne veu- lent lâcher aucun matériel sans un sous. Dimanche nuit, ce fut la pa- nique au sein de la CEI. Il a fallu, au niveau d’Abidjan, appeler le préfet Sam Etiassé au secours dans la nuit du dimanche 31 oc- tobre au lundi 1er novembre à 5h. Le préfet d’Abidjan a dû négocier avec les fonctionnaires des dix communes et les quatre sous- préfectures d’Abidjan pour obte- nir d’eux le matériel électoral qu’ils avaient confisqué. Joint hier au téléphone, le préfet d’Abidjan a reconnu être intervenu dans le différend opposant la CEI aux agents électoraux, pour avoir été celui-là-même qui a mis à la dis- position de ladite commission tous les fonctionnaires qui mani- festaient. « C’est moi qui ai mis à la disposition de la CEI les fonc- tionnaires présents dans les bu- reaux de vote. C’était normal que je vienne leur parler en leur don- nant la garantie que la CEI devait payer leurs prestations le mardi 2 novembre. Cela a décanté la si- tuation et je m’en réjoui pour avoir rendu service à mon pays », s’est-il justifié. Si le préfet d’Abid- jan croit avoir tout régler depuis le dimanche nuit, ses fonctionnaires semblent n’avoir rien compris. Puisque hier la situation demeurait encore en l’état. Dans la commu- ne de Cocody des documents of- ficiels, de bureau de vote de l’élection présidentielle n’avaient été restitués à la CEI. Et selon nos sources, Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs qui avaient pro- mis de libérer le pécule de ces agents n’avaient pas encore res- pecté leur engagement au mo- ment où nous quittions les locaux de notre rédaction. En vérité si les ‘’QG’’ des différents candidats détiennent les rapports de leurs re- présentants qui les déclarent gagnants, comme nous l’entendons par-ci et par-là, la CEI peine enco- re à rentrer en possession de tous les documents officiels pouvant lui permettre de communiquer des ré- sultats crédibles. Ainsi la date du mercredi 3 novembre 2010 qu’el- le s’est donnée pour donner les ré- sultats officiels de l’élection pré- sidentielle pourrait ne pas être res- pectée. Attendons de voir.

Avec l’Intelligent d’Abidjan / Par Huberson Digbeu

Quand des agents électoraux tentent de prendre en otage tout un pays

Ils sont pour la plupart des fonctionnaires qui ne veulent rien com- prendre. Ils veulent leurs primes ou rien. Après des échanges avec le préfet d’Abidjan, ils sont encore campés sur leur position. En difficulté, la CEI qui donne l’air de n’avoir rien prévu dans ce sens continue de tenir les Ivoiriens devant le petit écran avec des an- nonces d’espoir. Pour des primes allant de 25 à 50 000 F CFA, tou- te la Côte d’Ivoire est tenue en captivité par ses fonctionnaires. Qui pourtant pouvaient attendre la CEI à un carrefour. Celui du deuxième tour si possible ou celui des législatives. Des fonction- naires sont bien décidés à en découdre avec la CEI que leur com- portement vis-à-vis de la nation est semblable aujourd’hui à ce- lui d’une rébellion. En attendant qu’ils reçoivent leurs primes, la CEI peut encore donner de l’espoir aux Ivoiriens avec de faux com- muniqués. Espérons que le préfet d’Abidjan retourne vers ces fonc- tionnaires, pour de nouveau, discuter avec eux afin de sortir les Ivoiriens d’une psychose générale provoquée par la longue at- tente des résultats.

H D

Wed, 03 Nov 2010 01:46:00 +0100

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