Trois anciens chefs rebelles nommés préfets de région en Côte d’Ivoire

Ousmane Coulibaly dit Ben Laden
Trois anciens chefs de guerre de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), dont Ousmane Coulibaly, plus connu sous le pseudonyme de Ben Laden, ont été nommés préfets de région en Côte d’Ivoire, a-t-on appris mardi de source officielle.

Les trois hommes, des figures de l’ex-rébellion de 2002-2011 intégrées depuis lors à l’armée, sont nommés par le président Alassane Ouattara dans des régions sensibles de ce pays qui connaît depuis août un regain de tensions avec une vague d’attaques visant les forces de sécurité, attribuées par le pouvoir à des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, ce que l’opposition dément.

Annoncées par la rumeur, ces nominations, décidées au cours du Conseil des ministres du 26 septembre et vivement critiquées par la presse d’opposition, n’ont été rendues publiques que mardi à l’occasion de la publication de la nouvelle liste des préfets.

Le commandant Ousmane Coulibaly, dit Ben Laden en raison de sa barbe fournie, est nommé préfet de la région de San-Pedro (sud-ouest), deuxième port de la Côte d’Ivoire et ville stratégique pour l’exportation de cacao, dont ce pays est le premier producteur mondial.

Le commandant Tuo Fozié est affecté à Bouna (nord-est), chef-lieu de la région du Bounkani, à la frontière avec le Burkina Faso et le Ghana.

Le commandant Koné Messamba devient préfet du Cavally à Guiglo (ouest), près du Liberia, la zone la plus instable de la Côte d’Ivoire.

Les FN, qui ont contrôlé le nord du pays après leur coup d’Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo en 2002, ont formé le gros des forces pro-Ouattara qui ont remporté l’offensive ayant abouti en avril 2011 à l’arrestation à Abidjan de M. Gbagbo, à l’issue d’une crise post-électorale de quatre mois ayant fait environ 3.000 morts.

Ousmane Coulibaly, qui préférait depuis plusieurs mois se faire appeler Ben le sage, a longtemps été le com-zone (commandant de la zone) d’Odienné (nord-ouest) pour les FN.

Tuo Fozié, ancien directeur des services de police et de gendarmerie des FN et ex-ministre de la Jeunesse (2003-2005), a été l’un des meneurs de la rébellion. Il était ces derniers mois en charge de l’unité anti-racket au sein de l’armée, les Forces républicaines (FRCI).

Lui aussi ex-ministre, Koné Messamba dirigeait les forces paramilitaires des FN.

Les grandes figures des FN, souvent accusées d’exactions durant la décennie écoulée et la crise de 2010-2011, sont devenues des cadres de la nouvelle armée depuis la fin de la crise. Le régime invoque une réunification des forces jadis ennemies, mais pour de nombreux observateurs la réalité du pouvoir dans l’armée appartient désormais dans une large mesure aux ex-rebelles.

AFP

Wed, 03 Oct 2012 00:42:00 +0200

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