Ivoiriennes, Ivoiriens et chers Amis !
Le monde entier – y compris donc l’Afrique Noire et notre chère Côte d’Ivoire – est embarqué, depuis le 20 janvier 2025, dans le grand tourbillon de la Trumpmania ; les États-Unis, première puissance mondiale, se posent, avec leur nouveau président phénoménalement atypique, comme la locomotive endiablée qui va entraîner l’humanité dans une nouvelle ère de sa destinée !
Après les deux premières semaines de son retour à la maison Blanche, Donald Trump a servi à tout le monde un premier tirage de ce que son système, véritable brasserie, servira à la planète pendant 4 bonnes années.
Et, pour ce qui est de l’Afrique Noire, l’on peut reprendre son souffle et retrouver ses sens, car, à l’évidence, il n’y aura rien de nouveau.
Donald Trump est obsédé par la course à la grandeur et à la supériorité hégémonique de son pays, les USA, sur tous les autres pays du monde, à commencer par l’économique, l’espace territorial et le militaire.
Son pays étant un continent, avec une population totale de près de 350 millions d’âmes, c’est un empire qui va désormais axer son développement sur sa seule promotion, en n’accordant aux autres que le minima possible, sinon rien.
Navigant contre tous les faits et éléments que l’histoire relate depuis 3 ou 4 siècles, il est convaincu que c’est parce les USA ont pris à cœur et souci de s’occuper des autres et de leurs problèmes qu’ils ont fini par baisser en potentiel de puissance et ont amorcé un véritable déclin depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, dans les années 1945.
Trump a déjà dévoilé ses ambitions territoriales pour son Amérique régénérée, et elles se situent dans la proximité géographique des USA actuels. Au delà, ce paradis ne daignera s’étendre qu’à la planète Mars et dans le cosmos !
Les annonces, les fatwas, les prophéties et autres grandes projections sur ce qui doit être fait pour que les USA retrouvent leur puissance perdue ne toucheront que rarement les pays d’Afrique Noire, qui avaient motif à redouter que, pour en terminer avec le conflit Israélo/Palestinien, il ne pointe le doigt sur l’une des grandes régions d’Afrique Centrale ou Australe pour y établir et créer un état soit pour les Palestiniens, soit pour les Israéliens.
L’Égypte voisine, qui a été citée, connaît un tel développement et dispose d’une population si nombreuse et en expansion, qu’elle n’a aucun souci à se faire, sa démographie constituant sa première muraille.
Même le grand pôle de l’aide des USA au développement des autres pays du monde n’est pas coupé ou aboli, mais seulement suspendu pour un temps de réexamen, qui ne devrait pas excéder un trimestre. Contribuer à l’effort des pays démunis à l’éducation, à la santé, au maintien de l’ordre et à la défense, etc, etc, ne sera jamais remis en cause par les USA qui estiment que ce sont ces facteurs qui permettent à toute communauté ou société de vivre.
L’Afrique Noire ne sera pas auscultée comme la Chine, tout aussi grande puissance, mais dont cependant certaines régions et populations reçoivent l’assistance directe des USA ou du système des Nations Unies pour l’alphabétisation; mais, et si, dans les faits, ces budgets étaient utilisés pour étouffer la langue et la culture de certaines grandes communautés dont le pouvoir central à Beijing veut voir la disparition ? Voici le genre de poux que les experts de Trump vont essayer de trouver dans la perruque des chinois !
C’est le grand bassin du fleuve Kongo, et le vaste pays/continent qu’est la RDC, qui a des voisins qui n’arrêteront pas de la déstabiliser, au regard de ses immenses ressources naturelles, qui retiendra l’attention des USA de Donald Trump ; ici, l’objectif économique et militaire est d’empêcher le grand rival chinois de s’y tailler une dimension impériale.
La route maritime du Cap de Bonne Espérance et le Golfe de Guinée sont sous surveillance par des voies spatiales et high tech qui ne nécessitent plus de présence physique armée sur place.
Pour les autres régions d’Afrique Noire, le retrait des forces armées des pays de l’Union Européenne est à lire comme un déclassement d’intérêt stratégique pour les USA, dont la force militaire satellitaire et spatiale préguidait tous les engagements. Cette sortie était prévue et validée par tous depuis des années.
Chaque état d’Afrique Noire doit désormais intégrer que la défense de son territoire et de ses eaux repose sur lui-même, et lui seul, aucun autre pays n’ayant obligation de venir verser le sang de ses soldats ni engager des moyens coûteux pour faire ce travail à sa place.
Et toute l’Afrique Noire se doit de féliciter les leaders militaires des 3 états de l’AES (Mali, Burkina, Niger) qui viennent de constituer une grande force communautaire consacrée à la lutte contre la déstabilisation permanente que leur infligent les djihadistes/islamistes et autres groupes évoluant dans le Sahel.
Que pour l’heure, par rapport aux souffrances et misères des populations, l’on accepte de fermer les yeux sur l’évidence que ces juntes militaires n’envisagent nullement de quitter le pouvoir pour le céder à des civils !
Pour ce qui est des rapports avec les pays d’Afrique Noire, les USA de Donald Trump “nouveau cru” devraient se montrer très peu interventionistes ; et le nouveau maître du monde, plus replié sur les seuls USA que jamais, ne devrait pas pouvoir trouver du temps à descendre dans les fosses septiques où il a déjà balayé tout notre continent.
Une élection présidentielle en 2025, en un pays comme la Côte d’Ivoire, qui n’est pas un scandale géologique et est modeste producteur de pétrole et de gaz, ne devrait aucunement retenir l’attention de Donald Trump et de son administration.
Sa croisade contre le système des Nations Unies, à commencer par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), suite à l’épisode sur la COVID 19, ne devrait pas connaître les débordements espérés de beaucoup de responsables politiques et de la société civile sur le continent.
Il faut savoir raison garder et nous concentrer à tracer les chemins à suivre pour le bonheur de nos populations.
Bonne année 2025 à toute la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan le 29 janvier 2025
Le Ministre Kobena I. ANAKY
Président du MFA
* Trump, c’est l’Amérique, l’Afrique, c’est l’Afrique !
Retrouvez La Chronique du Président Kobena I. ANAKY tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info
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