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    La Liberté d'Informer

    L’Afrique et la démocratie 

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Avr 16, 2025

    La démocratie est souvent présentée comme la solution idéale aux nombreux défis que rencontre l’Afrique. Elle est mise en avant comme un gage de bonne gouvernance, vecteur de stabilité politique et moteur du développement. Cependant, malgré les discours et les réformes adoptées au cours des dernières décennies, la réalité reste contrastée. Certains pays africains ont fait des progrès importants, tandis que d’autres continuent d’être dirigés par des régimes autoritaires ou semi-démocratiques.

    Des progrès démocratiques 

    Le multipartisme a été introduit en Afrique à partir des années 1990. Des élections pluralistes ont été organisées dans de nombreux pays, et certaines institutions ont été renforcées. Cette transition a permis l’émergence d’États plus ouverts, où les citoyens peuvent participer à la vie politique.

    Dans ce contexte, des pays se distinguent particulièrement par leurs efforts. Le Ghana est fréquemment cité comme un modèle, avec des élections libres et des alternances pacifiques au pouvoir. Le Sénégal connaît également un pluralisme politique bien établi, tout comme le Botswana et le Cap-Vert, qui disposent d’institutions stables et d’un cadre démocratique globalement solide.

    On observe la présence d’une presse relativement libre, d’une société civile active et de partis d’opposition qui peuvent s’exprimer. Ces progrès donnent espoir en une consolidation démocratique possible sur le continent.

    Une démocratie encore fragile 

    Malgré ces exemples positifs, la situation demeure préoccupante dans de nombreux pays africains. Certains régimes sont qualifiés d’hybrides, car bien qu’ils affichent des signes de la démocratie, tels que l’organisation d’élections, l’existence d’une constitution ou la reconnaissance de partis politiques, ils n’en respectent pas les principes fondamentaux.

    Dans ces pays, le pouvoir est centralisé, généralement concentré entre les mains d’un président qui reste en poste pendant des décennies grâce à des élections dont la transparence est mise en doute, de manière récurrente, et qui alimentent les contestations.

    La modification des constitutions pour permettre des mandats illimités est une pratique répandue. Les libertés publiques sont restreintes, et les opposants sont régulièrement réprimés. Les dissidents subissent des emprisonnements arbitraires, des exils forcés et parfois des assassinats. De plus, ces régimes autoritaires exercent constamment un contrôle strict sur la presse d’opposition, la réduisant au silence par des fermetures de journaux, des actes de censure ou des pressions sur les journalistes. Ces méthodes visent à étouffer toute forme de contestation et à maintenir le pouvoir en place, au détriment des droits humains. La démocratie est alors utilisée comme une façade pour légitimer des gouvernements répressifs.

    Par ailleurs, en dépit de l’avènement du multipartisme, les prises de pouvoir militaires continuent de se produire sur le continent, sapant les fondements de l’ordre démocratique. Les raisons qui motivent les coups d’État sont diverses, et force est de constater que, dans bien des cas, les militaires qui prennent le pouvoir finissent par instaurer des régimes autoritaires, prolongeant ainsi les pratiques de répression et de confiscation du pouvoir.

    Les conflits armés qui éclatent en Afrique représentent aussi un frein majeur à la démocratisation, car ils instaurent un climat d’insécurité propice à l’autoritarisme et à la suspension des droits civiques.

    En conclusion, la démocratie en Afrique avance à deux vitesses. D’un côté, certains pays font preuve de maturité politique et d’ouverture. De l’autre, beaucoup restent bloqués dans un système autoritaire dissimulé sous des apparences démocratiques. À cela s’ajoute la persistance des coups d’État et des conflits armés. Pourtant, les avancées réalisées montrent qu’un avenir démocratique est possible. Pour y parvenir, il est essentiel, parmi d’autres mesures, de promouvoir l’éducation civique, de renforcer l’indépendance des institutions et de veiller à l’application des principes démocratiques.

    Axel Illary

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