Affaire 41 mercenaires arrêtés au Libéria – Comment l’Onuci a monté le coup Le témoignage d’un rescapé
L’affaire des 41 prétendus mercenaires pris au Libéria est une opération montée de toutes pièces par les Casques bleus au service du pouvoir.
M. K est aujourd’hui très amer. Jeune technicien, plus précisément réparateur de téléphone portable, il a immigré au Libéria en mai 2011. Il était dans la capitale à Monrovia où il exerçait ses activités professionnelles qui marchaient très bien. C’est aussi làbas que la division Onu de ce pays à la recherche des «mercenaires» pro-Gbagbo l’a pris pour le faire revenir en Côte d’Ivoire sans rien. Il est aujourd’hui en famille dans la commune d’Abobo, réduit à rien. Parce que le pouvoir emporté par une grande peur et une haine tenace des pro-Gbagbo, l’a voulu ainsi. «Un jour, relate M.K, j’étais dans mon atelier en train de travailler. C’est là que j’ai reçu la visite de plusieurs éléments des Casques bleus. Je ne sais pas qui leur a dit que je suis un Ivoirien. Mais quand ils sont arrivés, ils ont directement commencé à me parler en anglais. Et comme je ne parlais pas bien l’anglais, ils ont demandé mes pièces. Lorsque je leur les ai donnés, ils ont vu que j’étais ivoirien. C’est là qu’ils m’ont demandé ma carte de Hcr. Comme je ne l’avais pas aussi, ils m’ont pris pour un mercenaire de Gbagbo». Ainsi commence le calvaire de ce jeune Ivoirien qui était allé «se chercher» dans ce pays en pleine reconstruction. tout va donc très vite. «Je n’avais pas besoin de la carte des refugiées, parce que moi, je ne suis pas un refugié. Je n’ai pas fui une situation pour me retrouver là-bas. Je suis allé de mon propre chef dans un cadre purement professionnel», ajoute-t-il. Du libéria, il est rapidement transféré à la frontière de la Côte d’Ivoire avec un groupe de plusieurs autres Ivoiriens. «Nous étions 12 à avoir été pris au Libéria. Quand nous sommes arrivés à la frontière, on nous a fait traverser par la pirogue. Une fois en Côte d’Ivoire, nous avons été acheminés à l’aérodrome de l’Onuci qui se trouve dans la ville de Touleupleu. Là-bas aussi, on nous a posé pas mal de questions. On demandait aussi à chacun son ethnie. C’était très important. Si tu disais que tu es Baoulé ou du nord, tu es vite relaxé. Parce pour eux, un nordiste et un Baoulé ne pouvaient être contre la politique de Ouattara. Et comme moi je suis Baoulé, j’ai été libéré», confie très amer, MK qui jusque-là, ne comprend pas ce qui lui est arrivé. De touleupleu, ils sont directement transférés à Abidjan. Mais M.K est un grand veinard. Il fera partie de ceux qui seront très vite libérés. Parce qu’apparemment, il n’y a aucune charge à retenir contre lui. «Nous étions 12, dit-il. Et sur la douzaine, nous sommes 11 à avoir été libérés. C’est un seul qui a été transféré dans la prison de Korhogo. Je ne sais pas ce qu’ils lui reprochent. Le problème est que je n’ai plus de ses nouvelles». Et M.K n’est pas le seul dans ce cas. l’Onuci qui se dit une Force impartiale en Côte d’Ivoire joue chaque jour le jeu du pouvoir. Elle se substitue finalement à l’armée ivoirienne. Au point de se laisser tromper et croire que la Côte d’Ivoire est sous tutelle onusienne. Elle est aujourd’hui très active dans la campagne de diabolisation des pro-Gbagbo. On dira même que l’Onuci fait preuve d’une grande complicité dans les exactions sur les proches du Président Gbagbo en Côte d’Ivoire. Elle agit, en plus, en collaboration avec la division Onu du Libéria. «Lorsque j’ai été pris, ils m’ont demandé ce que je fais au Libéria. Je leur ai dit que j’étais réparateur de téléphones portables. Ils ont vérifié cela. Et je ne mentais pas mais malgré cela, j’ai été transféré en Côte d’Ivoire sous prétexte que j’étais un milicien pro-Gbagbo. Alors que je ne sais même pas comment on déclenche une arme», fait remarquer M.K qui ne manque pas de lever un voile sur la méthode de l’Onuci qui traque les refugiés ivoiriens au Libéria en collaboration avec la division onusienne de ce pays. Une grande première dans le monde. l’Onu se met à la recherche des gens qui ont fui les exactions et les emprisonnements arbitraires d’un régime. «La division de l’Onu du Libéria procède par une manière bien simple. Ils se sont mis à la traque des Ivoiriens qui sont dans ce pays. Et lorsqu’ils se rendent
compte que tu viens de la Côte d’Ivoire, ils t’approchent et te parlent en anglais. Lorsque tu ne parles pas bien cette langue, ils te prennent pour t’envoyer dans leur centre. C’est là-bas qu’on te pose toutes sortes de tu es un mercenaire de Gbagbo», lâche-t-il la tête entre les mains. Et M.K ne s’arrête pas là. Car pour lui, ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire est une grande mascarade qu’il faut dénoncer. Surtout que cette opération fait beaucoup de victimes dans la jeunesse ivoirienne. «Lorsqu’on nous ramenait en Côte d’Ivoire, révèle-t-il encore, je me suis très vite rendu compte que parmi nous, il y avait des gens qu’on a pris un peu partout pour les présenter comme des miliciens de Gbagbo. Je ne sais pas si on les paie au nombre des miliciens qu’ils auraient pris. On était avec des jeunes qui nous ont dit qu’ils ont été pris dans leurs villages à l’Ouest. Sans la moindre enquête, on les a présentés comme des miliciens de Gbagbo». Comme on le voit, l’Onuci est en plein dans le jeu du pouvoir, en collaboration avec certains officiers de l’armée ivoirienne proches de Ouattara. Parmi eux, on cite des officiers qui ont travaillé avec le Président Gbagbo mais qui ont trahi au dernier moment. «Ce que je sais aujourd’hui, c’est que ces 41 jeunes qu’on a présentés comme des mercenaires ont été pris pour la plupart en Côte d’Ivoire. Et après, on les a présentés comme des mercenaires à la solde de Gbagbo. C’est un officier des ex-Fds qui fait tout ce travail-là. Cet homme a travaillé avec Gbagbo. Et aujourd’hui pour se faire remarquer auprès du nouveau pouvoir, il fait du zèle en livrant des jeunes innocents». Et ce n’est pas fini. Car l’Onuci sur ordre du pouvoir ivoirien, continue de traquer les partisans du Président Gbagbo au libéria. On ne sera donc pas surpris qu’un autre groupe de jeunes soit présenté comme des mercenaires de Gbagbo. la Côte d’Ivoire de Ouattara va d’étonnement en étonnement.
M. K est aujourd’hui très amer. Jeune technicien, plus précisément réparateur de téléphone portable, il a immigré au Libéria en mai 2011. Il était dans la capitale à Monrovia où il exerçait ses activités professionnelles qui marchaient très bien. C’est aussi làbas que la division Onu de ce pays à la recherche des «mercenaires» pro-Gbagbo l’a pris pour le faire revenir en Côte d’Ivoire sans rien. Il est aujourd’hui en famille dans la commune d’Abobo, réduit à rien. Parce que le pouvoir emporté par une grande peur et une haine tenace des pro-Gbagbo, l’a voulu ainsi. «Un jour, relate M.K, j’étais dans mon atelier en train de travailler. C’est là que j’ai reçu la visite de plusieurs éléments des Casques bleus. Je ne sais pas qui leur a dit que je suis un Ivoirien. Mais quand ils sont arrivés, ils ont directement commencé à me parler en anglais. Et comme je ne parlais pas bien l’anglais, ils ont demandé mes pièces. Lorsque je leur les ai donnés, ils ont vu que j’étais ivoirien. C’est là qu’ils m’ont demandé ma carte de Hcr. Comme je ne l’avais pas aussi, ils m’ont pris pour un mercenaire de Gbagbo». Ainsi commence le calvaire de ce jeune Ivoirien qui était allé «se chercher» dans ce pays en pleine reconstruction. tout va donc très vite. «Je n’avais pas besoin de la carte des refugiées, parce que moi, je ne suis pas un refugié. Je n’ai pas fui une situation pour me retrouver là-bas. Je suis allé de mon propre chef dans un cadre purement professionnel», ajoute-t-il. Du libéria, il est rapidement transféré à la frontière de la Côte d’Ivoire avec un groupe de plusieurs autres Ivoiriens. «Nous étions 12 à avoir été pris au Libéria. Quand nous sommes arrivés à la frontière, on nous a fait traverser par la pirogue. Une fois en Côte d’Ivoire, nous avons été acheminés à l’aérodrome de l’Onuci qui se trouve dans la ville de Touleupleu. Là-bas aussi, on nous a posé pas mal de questions. On demandait aussi à chacun son ethnie. C’était très important. Si tu disais que tu es Baoulé ou du nord, tu es vite relaxé. Parce pour eux, un nordiste et un Baoulé ne pouvaient être contre la politique de Ouattara. Et comme moi je suis Baoulé, j’ai été libéré», confie très amer, MK qui jusque-là, ne comprend pas ce qui lui est arrivé. De touleupleu, ils sont directement transférés à Abidjan. Mais M.K est un grand veinard. Il fera partie de ceux qui seront très vite libérés. Parce qu’apparemment, il n’y a aucune charge à retenir contre lui. «Nous étions 12, dit-il. Et sur la douzaine, nous sommes 11 à avoir été libérés. C’est un seul qui a été transféré dans la prison de Korhogo. Je ne sais pas ce qu’ils lui reprochent. Le problème est que je n’ai plus de ses nouvelles». Et M.K n’est pas le seul dans ce cas. l’Onuci qui se dit une Force impartiale en Côte d’Ivoire joue chaque jour le jeu du pouvoir. Elle se substitue finalement à l’armée ivoirienne. Au point de se laisser tromper et croire que la Côte d’Ivoire est sous tutelle onusienne. Elle est aujourd’hui très active dans la campagne de diabolisation des pro-Gbagbo. On dira même que l’Onuci fait preuve d’une grande complicité dans les exactions sur les proches du Président Gbagbo en Côte d’Ivoire. Elle agit, en plus, en collaboration avec la division Onu du Libéria. «Lorsque j’ai été pris, ils m’ont demandé ce que je fais au Libéria. Je leur ai dit que j’étais réparateur de téléphones portables. Ils ont vérifié cela. Et je ne mentais pas mais malgré cela, j’ai été transféré en Côte d’Ivoire sous prétexte que j’étais un milicien pro-Gbagbo. Alors que je ne sais même pas comment on déclenche une arme», fait remarquer M.K qui ne manque pas de lever un voile sur la méthode de l’Onuci qui traque les refugiés ivoiriens au Libéria en collaboration avec la division onusienne de ce pays. Une grande première dans le monde. l’Onu se met à la recherche des gens qui ont fui les exactions et les emprisonnements arbitraires d’un régime. «La division de l’Onu du Libéria procède par une manière bien simple. Ils se sont mis à la traque des Ivoiriens qui sont dans ce pays. Et lorsqu’ils se rendent
compte que tu viens de la Côte d’Ivoire, ils t’approchent et te parlent en anglais. Lorsque tu ne parles pas bien cette langue, ils te prennent pour t’envoyer dans leur centre. C’est là-bas qu’on te pose toutes sortes de tu es un mercenaire de Gbagbo», lâche-t-il la tête entre les mains. Et M.K ne s’arrête pas là. Car pour lui, ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire est une grande mascarade qu’il faut dénoncer. Surtout que cette opération fait beaucoup de victimes dans la jeunesse ivoirienne. «Lorsqu’on nous ramenait en Côte d’Ivoire, révèle-t-il encore, je me suis très vite rendu compte que parmi nous, il y avait des gens qu’on a pris un peu partout pour les présenter comme des miliciens de Gbagbo. Je ne sais pas si on les paie au nombre des miliciens qu’ils auraient pris. On était avec des jeunes qui nous ont dit qu’ils ont été pris dans leurs villages à l’Ouest. Sans la moindre enquête, on les a présentés comme des miliciens de Gbagbo». Comme on le voit, l’Onuci est en plein dans le jeu du pouvoir, en collaboration avec certains officiers de l’armée ivoirienne proches de Ouattara. Parmi eux, on cite des officiers qui ont travaillé avec le Président Gbagbo mais qui ont trahi au dernier moment. «Ce que je sais aujourd’hui, c’est que ces 41 jeunes qu’on a présentés comme des mercenaires ont été pris pour la plupart en Côte d’Ivoire. Et après, on les a présentés comme des mercenaires à la solde de Gbagbo. C’est un officier des ex-Fds qui fait tout ce travail-là. Cet homme a travaillé avec Gbagbo. Et aujourd’hui pour se faire remarquer auprès du nouveau pouvoir, il fait du zèle en livrant des jeunes innocents». Et ce n’est pas fini. Car l’Onuci sur ordre du pouvoir ivoirien, continue de traquer les partisans du Président Gbagbo au libéria. On ne sera donc pas surpris qu’un autre groupe de jeunes soit présenté comme des mercenaires de Gbagbo. la Côte d’Ivoire de Ouattara va d’étonnement en étonnement.
Guehi Brence in Le Temps
gbrence02063193@yahoo.fr
Thu, 19 Jul 2012 22:01:00 +0200
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