mars 26, 2023

Après sa rencontre avec le Président Gbagbo à La Haye- Françis Kpatindé : «La villa qui va l’accueillir en Ouganda est prête»

Rfi : Comment avez-vous trouvé Laurent Gbagbo ?

Francis Kpatindé : Physiquement ça va. Moralement, ça va. Parce que j’ai retrouvé le conteur, celui qui a de la repartie, l’humour mais, il a de petits bobos de santé. C’est, par exemple, de l’arthrose au poignet et au bras.

Rfi : Que fait-il de ses journées ?

F.K : Il lit beaucoup. Il a, au bas mot, des centaines d’ouvrages dans sa chambre (…). Et, depuis trois semaines, il est interdit de bouquins. Il n’a plus droit qu’à son courrier, et le courrier lui est ouvert et lui est livré. Récemment, il y a une allemande qui lui a écrit et qui lui a demandé un autographe (…). Il reçoit beaucoup de courriers d’Ivoiriens de la diaspora mais également de Camerounais, des gens d’Afrique centrale.

Rfi : Est-ce que vous l’avez senti amer à l’égard de la France et notamment à l’égard de Nicolas Sarkozy ?

F.K : C’est deux choses différentes. A l’égard de la France, non. C’est quelqu’un qui est francophile. Il ne faut pas se leurrer. Mais, il est persuadé d’avoir signé son arrêt de mort en refusant de venir le 14 juillet 2010 à Paris. Vous vous souvenez qu’on fêtait le 50ème anniversaire des indépendances africaines et que la plupart des chefs d’Etat sont venus à Paris et lui a été à ma connaissance, le seul à refuser de venir. Il pense que ce jour-là, il a franchi le rubicond. (…) Il pense que si ça reste au niveau purement du droit, il a une chance de s’en sortir. Au moins d’obtenir une libération conditionnelle. Mais, s’il s’agit de politique, c’est tout à fait autre chose.

Rfi : Pense-t-il justement qu’il aura une libération conditionnelle et un départ pour l’Ouganda dans l’attente du procès ?

F.K : Absolument ! C’est quelque chose qui peut se passer. Vous vous souvenez que la Cour avait remis en liberté Jean-Pierre Bemba. Je crois savoir, selon mes propres informations que l’Ouganda a accepté de l’accueillir et que la villa qui doit l’accueillir est déjà prête à Kampala.

Rfi : Est-ce qu’il vous a parlé de la situation actuelle en Côte d’Ivoire ?

F.K : Il parle très peu d’Alassane Ouattara. Il suit l’actualité politique parce qu’il a accès aux journaux. Il a accès à la télé et à la radio. Et moi, j’ai senti de la passion dans sa voix quand il a parlé du Mali et de la Guinée-Bissau. Moi, j’étais étonné qu’il connaisse bien la situation en Guinée-Bissau. Par exemple, il m’a fait une révélation. Il a dit que pendant qu’il était au pouvoir, il a donné de l’argent pour payer les fonctionnaires bissau-guinéens.

RFI

Tue, 19 Jun 2012 03:25:00 +0200

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