Côte d’Ivoire: Gbagbo se dit certain d’emporter la présidentielle

Photo :DR
Le chef de l’Etat sortant de la Côte d’Ivoire et candidat à la présidentielle de dimanche, Laurent Gbagbo, se dit certain de l’emporter et affirme craindre des "violences" de la part des mauvais perdants, dans un entretien au Journal du Dimanche paru samedi 30 octobre.
Interrogé pour savoir s’il redoutait des violences liées à un scrutin qui doit clore une décennie de crise dans un pays coupé en deux depuis le putsch manqué en 2002, Laurent Gbagbo a répondu: "Oui, je le crains".
"Ces violences viendront de ceux qui perdront. Et comme ce n’est pas moi qui vais perdre…", dit-il, sans toutefois citer le nom de ses principaux adversaires, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
Devenu chef de l’Etat en 2000 dans des conditions controversées, Laurent Gbagbo, 65 ans, justifie son maintien au pouvoir après l’expiration de son mandat en 2005: "C’est parce qu’il y a eu une guerre que je suis resté dix ans au pouvoir", assure-t-il, se disant "plutôt fier d’avoir maintenu en place les institutions de la République".
Jeudi, le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire, Youn-jin Choi, s’est engagé à "prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder le verdict des urnes", au lendemain d’une mise en garde des forces armées loyalistes ivoiriennes contre "les éventuels fauteurs de troubles".
L’ancienne puissance coloniale française s’est dite optimiste, tout en restant "vigilante", et le président américain Barack Obama a appelé à la tenue d’une élection "pacifique".
 
Vers une prise de distance avec la France

Revenant sur les rapports difficiles ces dernières années avec la France, Laurent Gbagbo assure avoir "commencé à discuter" avec le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, d’un nouveau partenariat avec Paris.
En attendant une normalisation complète des relations, il évoque la renégociation d’un contrat "pas très bon" passé en 2005 avec le groupe français Bouygues relatif à la distribution d’électricité et réitère son souhait de voir les 900 soldats français de la force Licorne, déployée sous la bannière de l’ONU, quitter la Côte d’Ivoire "quand les élections seront terminées".
Le président ivoirien parle de diversifier les relations commerciales et la coopération, notamment au profit de la Chine, qui prête à "des taux accessibles" et signe des contrats sans aller "voir si on a des gens en prison ou s’il y a des problèmes de droits de l’Homme".
"Si les Occidentaux veulent avoir les marchés que décrochent les Chinois, ils n’ont qu’à s’aligner", conclut-il.

(NouvelObs.com)

Sat, 30 Oct 2010 21:08:00 +0200

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