Côte-d’ivoire. Regain de tensions à Abidjan

Plus de deux ans après la fin de la violente crise durant laquelle la Côte-d’Ivoire a eu deux présidents, le pays connait un inquiétant regain de tensions. Samedi, une attaque au siège du parti de Laurent Gbagbo a fini de mettre le feu aux poudres.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le siège du journal «Le Temps» à Abidjan, réputé proche de Laurent Gbagbo, a été attaqué par des inconnus. «Aux environs de minuit, le siège du groupe Cyclone a été attaqué par six hommes en civil, qui ont passé à tabac le vigile», raconte Yacouba Gbané, directeur de la publication. Une grille a été forcée, une salle au rez-de-chaussée incendiée, et les assaillants ont tenté sans succès de mettre le feu à deux autres bureaux après avoir dérobé du matériel informatique.

La veille, samedi, une expédition qui a fait trois blessés avait été menée au siège du Front populaire ivoirien (FPI), parti de Gbagbo, par un groupe d’hommes armés. Une voiture a été entièrement incendiée devant l’entrée du siège du parti, situé dans le quartier chic de Cocody, dans le nord. À l’intérieur, une porte a été cassée, des vitres brisées, du matériel informatique dérobé et des documents jetés par terre.

«Nous étions en réunion, venues à bord d’un minicar, des personnes non identifiées, armées de gourdins, de machettes et de fusils de chasse, ont fait irruption dans les locaux» a indiqué un responsable de la section jeunesse du FPI, Jean-Luc Ouallo.

Deux incidents qui enveniment encore un peu plus le climat déjà très tendu à cause des attaques dont fait l’objet l’armée depuis environ deux semaines.

Le FPI, accusé par le pouvoir d’être à l’origine de la campagne de harcèlement de l’armée, met quant à lui en cause des partisans du chef de l’État, Alassane Ouattara, pour l’attaque de samedi. Laurent Akoun, le secrétaire du parti affirme que les assaillants «sont des pro-Ouattara, on les connaît, il y en a que nous avons reconnu». Un autre responsable du FPI raconte même que les assaillants ont menacé de leur tirer dessus ou de les brûler vifs.

Le parti présidentiel, le Rassemblement des républicains (RDR), n’a pas tardé à réagir à ces accusations en criant au «mensonge». Le porte-parole du RDR a déclaré: «tant que nous ne connaissons pas les résultats de l’enquête, tout ce que M. Laurent Akoun est en train de dire ce sont des mensonges. Il n’a en outre pas exclu que l’attaque soit «un montage» du FPI pour se faire passer pour la «victime».

INQUIÈTE, L’ONUCI PLAIDE POUR LA RÉCONCILIATION

L’Onuci, la mission des Nations Unies en Côte-d’Ivoire, s’est sérieusement inquiétée des récents troubles que connaît le pays, craignant que les rivalités entre les deux partis principaux ne ravivent le conflit meurtrier d’il y a un an. La mission onusienne a condamné «énergiquement» ces dernières violences. Elle a demandé au gouvernement «d’identifier et de sanctionner les auteurs» de ces récentes attaques. Elle a également réitéré son «appel urgent au calme» et encourage les autorités à «prendre des mesures concrètes et urgentes pour impulser le processus indispensable de réconciliation nationale».

La Dépêche du Midi

Tue, 21 Aug 2012 10:17:00 +0200

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