Coups d’Etat et rébellions en Afrique: Depuis 2002, Gbagbo prévenait ses pairs

I- Discours à la nation de Laurent Gbagbo le 8 octobre 2002, près de 3 semaines après le début de la rébellion ivoirienne…
«A Accra, nous avons reçu un soutien unanime de la part des chefs d’Etat de la CEDEAO. Tous les Etats de la CEDEAO ont soutenu la Côte d’Ivoire dans son combat juste et ont reconnu que le gouvernement de Côte d’Ivoire était le seul gouvernement légal, légitime et constitutionnel. Et que par conséquent, il fallait tout mettre en oeuvre pour le soutenir. Le sommet d’Accra a été aussi, l’occasion pour les chefs d’Etat de condamner de façon unanime et massive l’agression dont notre pays était l’objet et de condamner les agresseurs pour lesquels ils n’ont pas eu de mots assez durs.
(…) Je pense que la première mission de la CEDEAO, qui a été effectuée à Abidjan, s’est quelque peu écartée de cette vision de la CEDEAO. (…) Je ne peux entrer en négociations avec des assaillants sans qu’ils n’aient déposé les armes. (…) Entrer en négociation avec des assaillants pour leur demander de déposer les armes, c’est déjà les reconnaître, les légitimer. C’est aussi légitimer l’occupation des villes de Côte d’Ivoire.
(…) Si la Côte d’Ivoire est faiblie, et donne une légitimité quelconque aux assaillants, ce sera la fin de tous les pouvoirs africains. Il suffira alors que n’importe quelle bande se dote de quelques armes, et elle fera plier, par chantage, n’importe quel gouvernement en Afrique. Souvenez-vous, nos Etats sont fragiles. Nous n’avons pas le droit de les fragiliser encore plus.
Souvenez-vous, nous avons des Etats. Nous n’avons pas encore des nations totalement construites. Nous n’avons pas le droit de donner à toutes les bandes les occasions de se signaler et les occasions de se légitimer sur le dos de la loi ; sur le dos de la Constitution. Ce que nous vivons aujourd’hui est un cas d’espèce au niveau de l’histoire et au niveau du droit. Nous devons tenir. Pour que toute l’Afrique ait une jurisprudence
à partir de là.»
II- Allocution de Laurent Gbagbo recevant des délégués de la jeunesse africaine en sa résidence, le 21 décembre 2010, en pleine crise post électorale marquée par un lâchage d’un grand nombre de pays africains
"Ce qui nous différencie des bêtes, c’est que nous avons des lois et des règles qui nous permettent de vivre en société sans nous dévorer. Une fois que nous dérapons sur les lois, nous tombons dans la sauvagerie, dans la barbarie. Il faut faire en sorte que nous respections les lois que nous nous sommes librement donnés.
Si nous ne respectons pas ces lois, c’est la porte ouverte pour que tous les loups affamés de l’extérieur s’engouffrent dans la maison. Si les loups s’engouffrent dans une bergerie, qu’est-ce qui se passe ? Ce sont d’abord les agneaux qui sont mangés, ensuite les brebis, ensuite les taureaux… C’est petit à petit qu’on est mangés. Il faut passer le message aux chefs d’Etat africains.
Il y en a qui regardent un chef d’Etat aux prises avec des forces étrangères, et ils rient. Mais il faut leur dire que c’est comme ça qu’on a colonisé l’Afrique.
Parce que quand le colonisateur arrivait, il attaquait une tribu, l’autre riait et disait «nous ne sommes pas concernés». Mais quand on a fini avec la tribu A, on passe à la tribu B. (…) Ce qui arrive à Gbagbo arrive potentiellement à tous les chefs d’Etat africains.»

In Notre Voie

Thu, 05 Apr 2012 20:04:00 +0200

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