Offensive médiatique de Soro Guillaume : La rébellion était prévue par la Constitution ?

Dans une interview accordée le week-end à Radio france inter (Rfi), dans le cadre de l’émission ”Débat africain”, Soro Guillaume, s’est petitement illustré. Morceaux choisis.
Juste un petit retour sur la crise post-élactorale et Soro dans tous ses états. Interrogé par le journaliste Alain Foka à propos des nombreux morts qu’a fait la crise postélectorale, le très dynamique Soro Guillaume affirme : «C’est parce qu’il y avait autant de morts (et les décomptes des Nations Unies sont là), c’est parce qu’il y avait des morts que nous n’avons pas eu d’autres choix pour arrêter la continuation et la commission des crimes et des meurtres à Abidjan, que nous avons déclenché l’offensive». Alain Foka va plus loin en dénonçant la ”pluie” d’arrestations ayant cours à Abidjan depuis l’avènement du Rhdp au pouvoir d’Etat. Le journaliste franco-camerounais évoque le cas de Gbagbo (seule personnalité politique à être écrouée à la prison de La Haye depuis la fin de la crise postélectorale), avant de clore son propos par un ”on a l’impression qu’il y a une justice des vainqueurs finalement”. Soro Guillaume n’étant pas homme à déroger à la tradition (une règle bien africaine qui consiste pour un politicien à ne reconnaitre les torts que dans le camp de l’autre), est catégorique : il ne saurait y avoir de justice des vainqueurs, dans la mesure où toutes les personnes du camp Ouattara n’ont absolument rien à se reprocher. Pour l’ex-Premier ministre, c’est donc le camp de Gbagbo qui comme d’habitude, fait preuve de mauvaise foi qualifiée par ce dernier de ”propagande qui ne rime à rien”. « Pour ne pas justement être accusés d’avoir une justice des vainqueurs, nous avons fait appel à la Cour pénale internationale, la justice internationale insoupçonnable, qu’on ne peut pas soupçonner d’être complaisante ou de choisir ». Sauf si un jour, elle choisit de poursuivre aussi Soro Guillaume ?

GUILLAUME SORO A DE LA SUITE DANS LES IDEES.

Alain Foka poursuit pour indiquer que les 148 personnes officiellement mises en examen pour crimes de guerre et de génocide, sont issues essentiellement des rangs du Fpi. Réaction de Soro : «Vous ne pouvez pas me dire, je parle de la justice internationale, de la Cpi, qu’elle est partiale. Jusqu’à présent, la Cpi a été appelée à venir investiguer en Côte d’Ivoire. Mais à ma connaissance, elle n’a émis que quatre mandats d’arrêt qui évidemment ont été émis contre M. Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, Blé Goudé et le général Dogbo Blé. Vous me direz que la Cpi a décidé sur la base d’enquête». On ne peut pas soupçonner Soro de ne pas savoir de quoi il parle. Sauf qu’il a volontairement omis quelques noms sur cette liste, pour des raisons que « L’Eléphant » comprend aisément. C’est ce qu’on appelle, avoir de la suite dans les idées. On espère simplement que Soro ne s’imagine pas que « L’Eléphant » se privera du plaisir de publier la liste de tous ceux contre qui la Cpi a émis des mandats d’arrêt depuis le 16 mars 2012 et qui se recrutent dans tous les camps. Alain Foka, se refusant à croire en la version des crimes commis par un seul camp, Soro lui a sorti ces paroles pleines de sagesse : « Quand les policiers poursuivent et traquent le hors-la-loi et que celui-ci tire sur la police et qu’elle riposte, peut-on les mettre sur la même balance ? Le hors-la-loi depuis le 28 novembre c’était Gbagbo. Si Gbagbo avait cédé pacifiquement le pouvoir comme Wade l’a fait au Sénégal, il n’y aurait pas eu 3.000 morts ! Et vous n’allez pas me dire que Gbagbo n’a pas commis ces crimes en Côte d’Ivoire du 28 novembre 2010 au 27 mars 2011 ». Eh bien sûr, la rébellion de Soro Guillaume, comme chacun le sait, était prévue par la Constitution ivoirienne d’août 2000.

CHRISTIANE DJAHUIÉ in L’Eléphant déchainé

Fri, 13 Jul 2012 22:39:00 +0200

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