mai 30, 2023

Pluies diluviennes / La ville d’Abidjan dégradée : La Banque Mondiale en colère

Photo : DR
Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire était à nouveau, envahie le mardi 17 août 2010, par les eaux de pluies. Il était difficile aux populations de sortir. Clouées à domicile, elles ont attendu en vain la fin de la pluie pour vaquer à leurs préoccupations quotidiennes. Mais, devant la persistance de cette pluie, certaines ont pris le risque de sortir. Que c’était pénible de joindre son lieu de travail. La raison est toute simple : toutes les chaussées sont inondées. Empêchant ainsi la circulation aux automobilistes qui pour éviter que les moteurs ne se noient, ont obtempéré durant un certain moment. La situation était difficile dans plusieurs quartiers du district d’Abidjan. Dans la commune d’Abobo, les voies ont été transformées en conduite d’eau de ruissellement. Les populations des quartiers victimes de cette situation, en raison de l’absence de caniveaux, avaient le choix : entre rester à domicile, et parcourir de longues distances à pieds. A Anyama, capitale de la cola, la situation était aussi compliquée pour bon nombre de travailleurs qui n’ont pu regagner leurs lieux de service. Pareil au carrefour de l’Indénié où les deux voies reliant la commune de Cocody ont été coupées en deux. Un camion remorque transportant du sable n’a pu terminer sa course. Il s’est embourbé en cet espace où les eaux de ruissellement sont devenues les maîtresses des lieux, sous le regard impuissant des hommes. L’état de la voirie à Abidjan connaît une dégradation très avancée. Et pourtant, de l’argent a été décaissé.

La Banque Mondiale en colère

La Banque mondiale n’est pas contente, alors pas du tout. La réalisation des travaux pour la réhabilitation des infrastructures et voiries pour laquelle elle a décaissé plus de 75 milliards de FCFA ne la convainc pas. Il n’y a aucune honte à dénoncer ce qui ne correspond pas à l’éthique, bien au contraire. Madani Tall, représentant de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire l’a fait, en rappelant aux structures en charge de l’exécution des projets du PUIUR, leurs responsabilités. «Je ne m’attarderai pas sur les images d’Abidjan sous les eaux, sur les dizaines de vies humaines perdues, sur des chaussées en macadam lessivées comme si on y avait auparavant versé de la simple pouzzolane (ou du sable bitumeux) qu’emporte le premier torrent, sur des voies de canalisation obstruées par des immeubles ayant obtenu des autorisations de bâtir», dénonçait avec fermeté le patron de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire. En appelant au sens de la responsabilité de tous, le Directeur des opérations de la Banque Mondiale, veut que les travaux de réhabilitation des infrastructures soient réalisés au prorata des fonds décaissés, et confiés à des professionnels. Parce que tout compte fait, le nom de l’institution est associé aux différents projets. A ce jour les fonds décaissés avoisinent les 75 milliards de FCFA. Le ministre de l’Economie et des Finances qui entend préserver l’image de la Côte d’Ivoire auprès de l’institution, a promis mettre en œuvre un comité ministériel de suivie des travaux. Celui-ci veillera, à donner à Abidjan son lustre d’antan

De vrais techniciens pour réhabiliter les routes

Plus que difficile à expliquer, l’état de délabrement des routes en Côte d’Ivoire, précisément à Abidjan, doit interpeller tout le monde. La Banque Mondiale veut bien comprendre. Elle veut savoir où va son argent. Récemment, elle a par le biais de son représentant national, M. Madani Tall tiré sur la sonnette d’alarme. L’institution n’apprécie pas la qualité des travaux réalisés dans le cadre du projet PUIUR et pour lesquels de l’argent a été décaissé. Les axes routiers réhabilités ne résistent à aucun torrent. Un des exemples patents est l’axe partant d’Abobo-Samaké à la mairie de cette commune. Où tout est à refaire après les premières pluies.

Attention aux tacherons

Il est certes important de valoriser les compétences nationales, mais une chose est que, les gens fassent correctement leur travail. Parfois, l’excès de confiance et le copinage donnent des résultats surprenants. Ce que le représentant de la Banque mondiale n’a pas osé dire. Il sait pertinemment que des entreprises non qualifiées ont soumissionné à des appels d’offres et travaillent sur divers chantiers. Les retards d’exécution des tâches dans les délais requis et la mauvaise qualité des ouvrages constituent entre autres quelques éléments qui fâchent Madani Tall, Directeur des Opérations de la Banque Mondiale pour la Côte d’Ivoire et bien d’observateurs avertis en matière de travaux de génie civil

Honoré Kouassi

Encadré (1)

Les populations bloquées à domicile
Une journée de pluie, hier mardi 17 Août 2010 l’aura été sur toute l’étendue d’Abidjan. Cette pluie qui s’est abattue sur la capitale économique a causé beaucoup de désagréments aux populations abidjanaises. Depuis l’aube jusqu’au crépuscule, les populations ont été contraintes de rester, pour la plupart, à la maison. Les commerçants ambulants étaient absents des rues. Force est de constater que si les dégâts matériels sont importants par endroits, en revanche aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Pour ceux qui ont bravé les intempéries pour sortir et vaquer à leurs occupations, ils ont été confrontés à moult difficultés notamment aux embouteillages causés par l’inondation des routes. Au niveau de l’échangeur de l’Indénié, les automobilistes ont eu maille à partir avec les flots qui trainaient tout sur leur passage malgré les travaux de drainage réalisés il n’y a pas longtemps. Beaucoup de véhicules ont été endommagés dans les eaux de ruissellement qui couvraient la chaussée
M.Ouattara

Encadré (2)

Constructions anarchiques et mauvaises infrastructures indexées
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Abidjan le mardi 17 août 2010 a rendu la capitale économique de la Côte d’Ivoire presque sans vie. Certains travailleurs n’ont pu se rendre dans leurs lieux de travail, faute de moyens de mobilité notamment les taxis et les gbakas dont la plupart avaient garé. Mais ceux qui ont eu la chance d’avoir accès à leur poste ont subi beaucoup de désagréments. Les flaques d’eau ont rendu la circulation difficile par endroit, sans compter les embouteillages dans tous les carrefours. Ce n’est pas les usagers des ponts de Gaulle et Félix Houphouët-Boigny qui diront le contraire. Une chose est certaine, le manque de fluidité routière à Abidjan est en majeure partie imputable à des constructions anarchiques sur des caniveaux. C’est pourquoi, l’action du ministre de l’Habitat, de la Construction et de l’Urbanisme, Koné Tiemoko Meyliet qui a entrepris une action salvatrice, est à saluer à plus d’un titre. Le ministre a entrepris une série d’actions visant à détruire les magasins et autres constructions sur des caniveaux

T.A.B

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan

Wed, 18 Aug 2010 22:11:00 +0200

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