Présidentielle / A 30 jours du 31octobrr : Tout sur la stratégie de victoire de Bédié

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Ce mois d’Octobre ne sera pas de tout repos pour les candidats. Et surtout pour le Président du PDCI qui compte sur le potentiel d’implantation du parti cinquantenaire dont il assure la Présidence. Bédié et sa direction de campagne ne doutent pas de leurs capacités à rallier les factions les plus radicales à sa politique tant à l’intérieur du parti cinquantenaire qu’à l’extérieur pour espérer passer le cap du premier tour. A 30 jours du 31 octobre, la machine électorale du parti cinquantenaire est mise en marche pour donner la riposte à tous ceux qui considèrent l’ex-président déchu comme un « bon dernier », après Gbagbo et Ouattara, ou vice versa. C’est selon. Le directoire du PDCI qui ne veut pas entendre cela de cette oreille multiplie actions de charme. Pour les politicologues du vieux parti, le PDCI est premier aux dernières consultations législatives. Et par conséquent, ce parti ne peut être taxé de dernier. « C’est de la machination politicienne qui ne repose que sur de l’intox et la désinformation», fait remarquer un responsable de base du PDCI. A l’analyse, ce militant n’a pas tort. Mieux, le parti de Bédié a réalisé ce très bon score au moment où il était en exil. « Si nous sommes sortis vainqueurs des législatives sans la présence de notre Président, je ne vois aucun parti qui peut alors nous battre aujourd’hui, surtout que notre Président est sur place ?», s’interroge un autre militant très amer. Il est clair que les forces et faiblesses des trois leaders et les suffrages obtenus aux cours des élections cumulées de 2000 à 2OO2, s’équilibrent. On peut dire que Bédié, Gbagbo et Ouattara sont encore au coude à coude. C’est dire que rien n’est encore joué. Même si certains analystes envisagent des surprises désagréables dans le camp du PDCI. Bédié convaincu de ce qui peut arriver, joue à fond la carte du crédit et de la notoriété dont jouit son parti et compte énormément sur ses relations et réseaux qu’il a tissé quand il était aux affaires. En plus de cet avantage, trois points forts sont à prendre au sérieux dans la bataille finale. Premier point fort : le PDCI dispose d’une base homogène et solide avec des militants gonflés à bloc et résolument déterminés à prendre leur revanche sur tous ceux qui ont vite fait d’enterrer le parti d’Houphouët Boigny. Ce qui est indiscutable et sur lequel l’opinion nationale et internationale s’accordent, c’est que ce parti a construit et bâtit ce pays. Faisant de la Côte d’Ivoire, un havre de paix et une terre d’espérance. De gros acquis du PDCI, un record jamais égalé. Deuxième point fort : au delà de tout ce qu’on peut imaginer, le sphinx de Daoukro, sur l’échiquier politique ivoirien, est considéré, et c’est à juste titre, comme étant le politicien le plus modéré et le plus fréquentable de tous. Surtout que les tâtonnements et les ambigüités des régimes successifs ont permis à le réhabiliter. Mieux, les Ivoiriens ne font que méditer cette fameuse phrase du vieux. «Le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu», avait prévenu le sage. Bédié, contrairement aux autres héritiers de l’ex- parti unique est l’incarnation de la « volonté faite »du premier Président de la République de Côte d’Ivoire qui a fait de lui son «dauphin constitutionnel». C’est d’ailleurs pour cette raison que tout réussi à Bédié. D’abord, il a remporté la bataille de la succession. Ensuite, quand il est revenu de son exil, il a réussi à reprendre la tête du PDCI malgré les oppositions internes qu’il a vite étouffées. Malgré les critiques de tout genre, le Président du PDCI a le soutien des caciques. On peut dire que le temps de haines recuites et de tentatives de déstabilisations au sein du parti est passé. Place à des stratégies communes pour gagner la prochaine présidentielle. Pour réussir ce pari, le staff de campagne et le candidat lui-même innovent de tactique. Une agence conseil de renom a été approchée pour concevoir toutes les stratégies de communication électorale afin d’assurer une victoire totale. Cette agence aura pour tâches d’analyser l’environnement électoral, de concevoir la communication électorale, le marketing politique, l’analyse et le traitement du discours politique, le projet de société, etc…Les consignes de l’agence sont formelles. Elle a fait le choix s’agissant de la communication politique. Il s’agira de mettre en avant le parti, le PDCI, qui pèse, selon les responsables de cette agence, plus que le candidat lui-même. Contrairement à Ouattara et Gbagbo, qui eux pèsent plus que leur parti. Quand les frontistes développeront des thèses que Gbagbo se bat pour la dignité et qu’il est courageux, les partisans de Bédié devront parler des bienfaits du PDCI. De ses réalisations d’Houphouët à celles de Bédié. Quand les hommes d’ADO vont présenter leur candidat comme l’économiste chevronné, les militants du PDCI, eux diront que le PDCI est le père de la paix, et la mère du bonheur et du progrès. Ainsi, cette stratégie consiste à mettre en avant le PDCI et non le candidat du parti. C’est tout dire que Bédié et le PDCI ont les armes et possèdent les arguments solides pour faire basculer les tendances. Pour gagner la présidentielle.

Ce qui fera gagner Bédié

La Côte d’Ivoire se trouve à un tournant décisif de son histoire. Pour la première fois, les trois principaux leaders vont s’affronter. L’équilibre des forces en présence fait douter plus d’un. Certainement que la différence se fera avec des appuis. Des sponsors seront déterminants. Qui sont-ils ? Que feront-ils ? Ce sont des opérateurs économiques, bailleurs de fonds et autres chefs d’Etat qui défendent des intérêts ou qui protègent leurs intérêts. Le calcul n’est pas du fait du hasard. Il repose sur des vieilles relations qui résultent sur des deals longtemps ficelés. Dans ce contexte aucun des candidats n’est mieux placé que Bédié pour faire non seulement l’affaire de l’ancienne métropole et des amis de la Côte d’Ivoire. Bédié peut se féliciter de ne pas être exposé à des conflits d’intérêts avec ses anciens collègues chefs d’Etat toujours en fonction et les bailleurs de fonds. De source confidentielle, le Président du PDCI et candidat à l’élection présidentielle vient de décrocher un sponsor de taille dans le cercle très fermé des affaires. Ce sponsor extérieur apportera de gros moyens pour appuyer la campagne de N’zuéba. Pour mettre en branle la machine électorale de campagne. C’est fort de ces soutiens internationaux que Bédié reste confiant. Dans la sous-région tout comme à l’extérieur, les avis sont favorables à la candidature de Bédié. Car soutiennent-ils que le Président Bédié est le produit qui sied à la Côte d’Ivoire. Replié derrière tout un bloc de sponsor, HKB est rassuré et confiant. D’où son mutisme qui dérange aussi bien ses adversaires que ses alliés. Onze ans après le coup d’Etat qui l’a renversé et sept ans après son retour définitif d’exil, le Président du PDCI est devenu un mystère. Mais aussi un bon cheval sur lequel l’extérieur parie le plus.

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Patrice Pohé

Fri, 01 Oct 2010 13:47:00 +0200

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