L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE du 31 octobre 2010 en Côte d’Ivoire s’est déroulée sans incom- patibilité d’humeurs avec un taux de participation d’environ 80%. L’affiche est unique et excep- tionnelle. Gbagbo, Bédié et Ouat- tara ont toujours été opposés dans l’arène politique mais c’est la toute première fois qu’ils s’af- frontent dans les urnes. En avril 1995, unis autour du Front répu- blicain Alassane Ouattara et Lau- rent Gbagbo lançaient le mot d’ordre de boycott actif pour lut- ter contre le PDCI en empêchant la tenue effective de l’élection pré- sidentielle. Aujourd’hui, c’est Bé- dié et Alassane qui font front au sein du Rassemblement des Hou- phouëtistes pour la démocratie (RHDP) avec le MFA, l’UDPCI, afin de mettre fin au règne de Gbag- bo par les urnes. C’est en vrai dé- mocrates que les quatorze candi- dats ont donné l’exemple le di- manche dernier d’une élection apaisée. Chose à laquelle on ne s’attendait pas véritablement. Voici pourquoi la communauté internationale n’a pas hésité à don- ner la mention honorable à la Côte d’Ivoire. Après des moments d’intenses suspens, la CEI a fini par proclamer certains résultats. Que l’avantage soit dans un camp ou dans l’autre, la confrontation au deuxième tour s’annonce très épique. A y voir de près et selon les sondages, il mettra aux prises Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. S’appuyant sur la « ma- jorité sociologique », le président du RDR est confiant de ce que c’est lui qui remportera le scrutin après la proclamation définitive des résultats. « J’ai la certitude que nous allons gagner ces élec- tions parce que nous croyons en la Côte d’Ivoire », dixit Alassane Ouattara le 12 septembre 2010 au séminaire d’évaluation de la pré- campagne. Lui qui ne voyait même pas Gbagbo Laurent au deuxième tour. Laurent Gbagbo quant à lui, a décidé de jouer la carte de la prudence. « Je vois cer- tains qui disent: ‘’Oui Gbagbo a déjà gagné’’. On n’a jamais gagné d’avance une élection. Gbagbo n’a pas encore gagné », a fait sa- voir le candidat de La Majorité présidentielle (LMP). En tout état de cause, le combat sera très en- gagé au second tour.
KonéY.
Encadré
Silence mon peuple parle
La démocratie ce n’est pas seulement le pouvoir du peuple par le peuple, pour le peuple. C’est aussi et avant tout, une succession de scrutins. Silence mon peuple parle à travers des élections justes, transpa- rentes, ouvertes et crédibles. Pas qu’il ne l’avait pas fait autrefois, seulement qu’on a phagocyté sa ‘’voix’’ en la réduisant au silence des armes. En dépit de tout, la ‘’voix’’ de mon peuple refuse de s’affaisser au silence du bâillonnement. Si la région de la vallée des Savanes a crié son appartenance au parti des ré- publicains d’Alassane Ouattara (Rdr) ; le N’Zi Comoé et la région des lacs, sont quant à eux, restés fi- dèles au parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Laurent Gbagbo et la majorité présidentielle se sont eux, taillés la part du lion dans la région de l’Agnéby et du sud Comoé. Mon peuple parle et continue- ra de parler. Et ce message a été bien perçu de tous. Aux hommes politiques en premier (Gbagbo, Bé- dié et Ouattara), qui d’une manière ou d’une autre, ont pris le peuple en otage. Puis à la communauté internationale, juge dans cette compétition. Dans le brouhaha des rumeurs, la ferveur des passions, une sélection naturelle se fera tout de même. Et mon peuple, aux yeux du monde se choisira son leader par la voie des urnes qui ne reste que sa seule voix. Parle, patrie de la vraie fraternité. Silence, la Côte d’Ivoi- re parle et que se taisent à jamais les oiseaux de mauvaise augure.
A Dedi
Avec l’Intelligent d’Abidjan
