Simone Gbagbo ramenée de force à Odienné: Les dessous d’un enlèvement honteux

Mme Simone Gbagbo a été ramenée, manu militari, le mercredi 8 avril, à Odienné. L’épouse du président Laurent Gbagbo, qui venait de subir un examen de fibroscopie à la Pisam, était encore faible, en blouse de malade et sous anesthésie.
Six jours après son transfèrement à la Polyclinique Sainte Anne-Marie (Pisam) d’Abidjan pour des examens médicaux, selon Alassane Dramane Ouattara, Mme Simone Ehivet Gbagbo a été ramenée manu militari, le mercredi 8 avril, à Odienné, nord du pays. Où elle est détenue au secret depuis avril 2011. Selon des sources concordantes, l’épouse du président Laurent Gbagbo était encore dans la blouse de malade et sous anesthésie quand des hommes en armes ont fait irruption dans sa chambre, au 2ème étage de la Pisam, pour l’embarquer à la surprise générale du corps médical des urgences de ladite polyclinique. De sorte que l’ex-Première dame, qui n’avait pas encore retrouvé ses esprits, a faiblement demandé : «Où vous m’emmenez ? ». Evidemment, elle n’a reçu aucune réponse. Elle a été conduite dans l’ascenseur sur un brancard. A la sortie du bâtiment, se trouvait un véhicule fortement escorté par des hommes en armes qui a aussitôt pris la direction de l’aéroport. C’était aux environs de 13 h sous un soleil de plomb. C’est plus tard à Odienné que la 2ème vice-présidente du Fpi a retrouvé totalement ses esprits. A-t-on appris de sources judiciaires.
Toujours selon nos sources, la direction de la Pisam s’est opposée à ce que Simone Gbagbo soit retirée de leur établissement dans un état d’inconscience, mais le commissaire Kouyaté qui conduisait le contingent venu la transférer aurait rétorqué qu’il avait des ordres à exécuter. Et qu’en dehors de ses patrons, il ne reçoit d’ordre de personne d’autre.
Pourquoi est-on arrivé à une telle situation alors qu’Alassane Ouattara avait soutenu devant la presse à Man que l’épouse du président Gbagbo avait été «transférée à la Pisam pour des examens médicaux» ? Pourquoi, alors qu’elle était en plein examen, est-on venu l’arracher aux médecins pour la ramener manu militari à Odienné ?
Selon des sources crédibles, quand Mme Simone Gbagbo a été transférée à la Pisam, elle a demandé à voir, son fils, Michel Gbagbo qui se trouve, lui aussi, interné à la Pisam depuis un moment. Après plusieurs tractations, elle a été autorisée à le voir. C’est ainsi que celui-ci s’est rendu, le mardi 7 avril, dans la chambre de sa mère pour s’entretenir avec elle.
C’est cette rencontre qui aurait mis le régime Ouattara dans tous ses états. Le lendemain, nous a-t-on dit, les hommes en armes qui gardaient la Pisam ont menacée de la ramener à Odienné. Elle leur aurait fait savoir qu’elle ne retournerait plus à Odienné. En effet, quand Simone Gbagbo a été transférée à la Pisam, ses affaires ont été rangées et devraient lui être ramenées à Abidjan. C’est dire donc qu’elle ne devrait plus retourner à Odienné. Et elle le savait certainement. Elle avait même déjà été annoncée à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Notre correspondant à Odienné soutient même que les populations de la localité ont été surprises d’apprendre que Mme Simone Gbagbo a été ramenée, « en prison », dans leur ville.
Par ailleurs, les mêmes sources indiquent que la rencontre Simone Gbagbo-Michel Gbagbo n’est en réalité qu’un prétexte. La vraie raison est à rechercher du côté de la visite que le Fpi a rendue à Sangaré Abou Drahamane, lundi dernier, à la Maca. Nos sources indiquent que l’engouement que cette visite a suscité chez les militants du Fpi a effrayé le régime Ouattara. De sorte que les tenants du pouvoir se sont dit s’ils envoient aussi Mme Gbagbo à la Maca, ce serait un lieu de pèlerinage pour les militants du parti de Gbagbo. Comme on le voit le régime Ouattara est englué dans la dictature.

Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
In Notre Voie

Sat, 11 May 2013 09:30:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy