Tatiana, ultime séparation. Les témoignages des comédiens

Adama Dahico
«On nous a pris pour des coupeurs de route»
«J’étais à Dakar, je suis rentré le samedi 8 juin, donc je n’ai pas pu participer aux obsèques. De Tatiana, je garde l’image d’une femme très dévouée pour son métier. Une femme joviale qui n’était pas du tout hypocrite. Je me souviens qu’avant la sortie de ma première cassette, on nous avait sollicités pour une campagne de lutte contre le sida à l’intérieur du pays. Après l’étape d’Agboville, nous devions rejoindre d’autres comédiens à Yamoussoukro. N’ayant pas de voiture, nous avons fait de l’auto-stop pour aller hors de la ville, dans un endroit où nous aurions eu facilement un car pour Yamoussoukro. Nous avons attendu des heures sans avoir de car. A la tombée de la nuit, plus aucune voiture ne voulait s’arrêter parce qu’on nous prenait pour des coupeurs de route. Nous ne pouvions plus partir à Yamoussoukro, ni retourner à Agboville. Nous nous sommes alors réfugiés sous un appatam pour passer la nuit. Entre le froid et les moustiques, nous nous sommes raconté des blagues jusqu’au petit matin. Sous cet appatam, on pouvait se faire agresser, se faire tuer. Mais grâce à Dieu, il ne nous est rien arrivé de mal.»

Martin Guedeba
«Pas de petit vélo pour elle»
«J’avais écrit le scenario ‘’Scandale à l’horizon’’ pour ‘’Faut pas fâcher’’ et je lui avais confié le rôle d’une femme amoureuse qui n’était pas aimée en retour. Tatiana de Makensira avait tellement bien rendu le rôle que je lui avais dit que désormais je la plaçais sur un piédestal. Mais cela ne m’empêchais pas de la recadrer, quelques fois, quand elle jouait mal. Quand je lui disais : «Mais Tatiana, toi que j’ai mis sur un piédestal, voilà que tu me reviens sur un petit vélo». Avec l’humour qu’on lui connaissait, Tatiana répondait : «Martin, je m’en fous de ton petit vélo. Tu m’as déjà mise sur un piédestal, j’y reste.»
 
Fortuné
«48 heures chrono pour un rôle»
«Le père de Kader Kourouma (le mari défunt de Tatiana) et mon père étaient des amis. Le vieux Moussa Kourouma avait un restaurant, ‘’Le 421’’ à Cocody. C’est là que les expatriés et les enseignants de l’INA (INSAAC) venaient manger. Je connaissais donc Kader Kourouma avec qui j’ai grandi dans le même quartier…Il y a quelques années, nous devions jouer une pièce à Yopougon. Mais Assandé Fargass, le metteur en scène s’était rendu compte qu’une des comédiennes n’était vraiment pas au niveau. Il fallait la remplacer. Nous étions à deux jours de la représentation et Fargass a fait appel à Tatiana. A notre grande surprise, Tatiana était tout de suite entrée dans le rôle. En 48 heures, elle s’était pratiquement mise au même niveau que nous qui travaillions sur la pièce depuis des semaines….»

Jimmy Danger
«Les mille-pattes, sa grande peur»
«Tatiana et moi sommes de la même génération. Mais quand moi je débutais dans le métier, elle avait déjà eu un grand rôle dans la série ‘’Sida dans la cité’’, donc je la considérais un peu comme ma grande sœur dans le métier…De son vivant, Tatiana avait une peur bleue des mille-pattes. Il suffisait qu’elle en voit quelque part pour être en état de panique. Un jour, nous étions à une réunion de ‘’Faut pas fâcher’’ dans la cour de la RTI, dans les gazons. La réunion se déroulait tranquillement quand de tout- petits mille-pattes ont commencé à grimper sur Tatiana. Elle a poussé un énorme cri que toute la télé a entendu. Toute paniquée, elle a quitté les lieux en courant. C’est de loin qu’elle nous a regardés terminer la réunion.»

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Sun, 23 Jun 2013 11:29:00 +0200

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