Vague de violence en Côte d’Ivoire: Et si Ouattara regardait autour de lui ?

Depuis l’attaque meurtrière du camp des déplacés Wê de Nahibly, à quelques encablures de la ville de Duékoué, une vague de violence s’est emparée de la Côte d’Ivoire. Mais bien avant, il y avait eu les attaques de Taï. A chacune de ces occasions malheureuses, le régime Ouattara, dans tous ces compartiments, a rué dans les brancards contre le Fpi et ses alliés, invariablement appelés pro-Gbagbo. La rhétorique est huilée et connue. Ce sont les partisans du Président Laurent Gbagbo, « ces apatrides » négateurs patentés des évidences qui sont contre le projet de Ouattara, « notre nouveau messie », de transformer ce bout de terre d’Afrique en un véritable paradis sur terre. Le problème, c’est que ce même régime, en d’autres occasions, a dit à qui voulait l’entendre que les pro-Gbagbo avaient tous été neutralisés et qu’ils étaient depuis longtemps incapables de tuer une mouche. On en est donc à se demander laquelle des thèses du régime Ouattara est à considérer. Celle des jours pairs qui veut que les partisans du Président Gbagbo soient réduits à leur plus simple expression ? Ou celle des jours impairs qui les présentent comme de «dangereux déstabilisateurs» bénéficiant de complicité internes solides jusque dans les chambres de nos gouvernants ? La question est importante et mérite qu’on s’y attarde. A la vérité, ces variations dans les prises de position de nos gouvernants indiquent clairement qu’ils cachent des choses aux Ivoiriens. Ils essaient, en effet, de masquer les nombreuses contradictions internes qui les rongent, derrière le paravent des pro-Gbagbo.
Pour de vrai, tous les Ivoiriens savent que la coalition qui a porté M. Ouattara est des plus hétéroclites. Au plan purement politique, le malaise entre le Rdr de Ouattara et ses principaux alliés du Rhdp est un secret de polichinelle. Les récents échanges d’amabilité entre le secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady et son camarade de parti, le Premier ministre Jeannot Ahoussou-Kouadio, en sont la parfaite illustration. Au plan militaire, tout le monde sait aussi que ce n’est pas le parfait amour entre les différentes composantes des Frci. Ceux qui n’ont pas été récompensés à leur satisfaction ruminent à haute voix leur rancœur. Et promettent chaque jour de se venger de ceux qui les ont trahis. Mais il y a plus grave. Dans les allées du pouvoir, la bataille anticipée pour la succession du chef fait rage. Au grand jour. Un vrai cocktail explosif qui pourrait désagréger tout le système. L’intervention de Guillaume Soro, sur twitter au moment du déroulement de l’attaque avait déjà intrigué plus d’un. Sa rencontre hier avec son rival Hamed Bakayoko pour, dit-on, avoir un rapport sur la situation sécuritaire est tout aussi éloquente. Enfin, et si Ouattara regardait autour de lui ?

Guillaume T. Gbato in source:NOTRE VOIE
gtgbato@yahoo.fr

Tue, 14 Aug 2012 01:46:00 +0200

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