Vélléité de coup d’Etat / Bertin Kadet prévient : ‘’Ceux qui préparent des coups doivent savoir que nous ne dormons pas’’

Photo : DR
Quel sens revêt pour vous cette visite des peuples Wê au Président de la République ?

Nos frères du Moyen Cavally sont venus saluer le Président de la République. Ils emboitent ainsi le pas à nos frères Dan de la région des montagnes venus ici le 11 juillet 2010. Ces deux visites montrent qu’il y a une sorte d’osmose et de complicité entre ces populations du Grand Ouest et le Président de la République. C’est une bonne chose. Mais en même temps on voit que traditionnellement en période de campagne, ce sont les candidats qui vont vers les électeurs. En Côte d’Ivoire, ce qu’on observe ce sont les électeurs qui viennent vers Laurent Gbagbo, leur candidat. C’est une grande première dans notre pays et il faut que les Ivoiriens méditent cela pour comprendre que Gbagbo Laurent, c’est Dieu qui l’a donné aux Ivoiriens. C’est lui qu’il faut pour sortir ce pays des difficultés dans lesquelles la guerre l’a plongé depuis 2002.

Mais n’est-ce pas évident qu’il vaut mieux aller vers celui qui a le pouvoir que vers celui qui ne l’a pas ?

Ah non ! Rappelez-vous en 2000, Gbagbo Laurent n’était pas encore au pouvoir quand il y a eu les élections. Mais lorsque les militaires ont tenté de confisquer les résultats des élections, ces mêmes populations sont sorties pour aller chercher les résultats là où on a voulu les confisquer. Il n’était pas au pouvoir ! Pourquoi les électeurs ne sont-ils pas allés vers les militaires qui avaient le pouvoir ? Les gens doivent comprendre par là que c’est Gbagbo Laurent que les populations aiment. Et cet amour là, le Président le leur retourne. C’est pour cela que chaque fois que cela est nécessaire, le Président pose des actes de paix.

Monsieur le ministre juste avant la célébration du cinquantenaire, le Président de la République a élevé certains chefs de l’armée à des grades supérieurs. Un acte qui a suscité beaucoup de commentaires. Au-delà du communiqué que vous aviez produit en son temps, quelle autre précision vous voudriez faire ?

Cette nomination des militaires est dans l’ordre normal des choses. C’est chaque année que les promotions aux grades interviennent. C’est une activité normale des gouvernants et surtout du Président de la République, chef suprême des armées. Mais ces nominations qui viennent d’être faites, interviennent à la fin de la crise et au début du centenaire de la Côte d’Ivoire. Nous venons de très loin. En 2002, quand il y a eu la guerre, beaucoup de militaires sont allés rejoindre la rébellion. Ils étaient au nombre de 437, recensés sur les papiers. Mais il y en a qui sont restés et qui ont formé un glacis autour du Chef de l’Etat pour se battre aux côtés du Président de la République et des Ivoiriens afin de protéger les institutions de la République. Ces militaires se sont battus et ont réussi à faire en sorte que le pays ne soit pas désagrégé. Depuis 2002, ces militaires sont restés constants dans leur cohésion et dans leur solidarité pour faire avancer le pays. À travers ces officiers supérieurs pris individuellement, c’est l’ensemble du corps des FDS qu’il faut voir. Ceux qui ont été nommés sont les symboles qui drainent autour d’eux tous les militaires de Côte d’Ivoire qui sont restés loyalistes. Donc au moment où on sort de la crise pour aborder une ère de paix, il est important que ces militaires là, soient distingués, récompensés pour les efforts soutenus qu’ils ont eu à faire pour que ce pays soit debout. Mais en même temps, ces grades vont renforcer leur autorité au niveau de l’armée et montrer la direction à la jeune génération que ce sont la cohésion, la solidarité et le travail qui paient et qui peuvent faire avancer le pays. Il y a un autre objectif. Parmi ces nominations, il y a aussi les éléments des FN qui sont nommés. Le Colonel Karim Ouattara commandant adjoint du CCI et cinq sous-officiers par exemple ont été élevés à des grades supérieurs. Ça veut dire que le Président de la République désire qu’ensemble nous allions à l’unité de l’armée.

Mais le général Bakayoko a réagi pour dire qu’il était toujours au même grade. Que répondez-vous ?

Mais ceux qui ont été nommés, c’est lui qui les a proposés. C’est sur la base de ses propositions que le Chef de l’Etat a fait ces nominations. Je crois qu’il ne doit pas avoir de débat à ce sujet. Je voudrais que le général Bakayoko fasse fi de ça et qu’il positive les actes posés par le Président de la République et qu’on avance. Mais comme ce n’est pas à moi qu’il a dit cela donc je considère que je n’ai pas entendu ces propos.

L’encasernement tel qu’il se déroule vous paraît-il sincère ?

Moi, je ne raisonne pas en termes de sincérité. Nous posons des actes que nous devons poser pour aller vers la paix. Je veux parler du gouvernement, du Président de la République, à travers lui, le ministre de la Défense. A partir de là, que chacun soit sincère ou pas, seul l’avenir nous le dira. Mais il est important que ceux qui sont concernés par ces actions comprennent que ce pays est un et que s’il y a eu la guerre à un moment, il doit y avoir aussi un moment où on se réconcilie pour sortir définitivement de la crise. Donc les responsables militaires de l’ex-rébellion doivent comprendre que les actes du ministre de la Défense sont des actes positifs pour arriver à la paix.

Monsieur le ministre, il y a eu ce communiqué des FDS faisant état de velléités de déstabilisation des institutions. Est-ce que cela est avéré. Si oui, était-il nécessaire pour les FDS de produire un communiqué en cette période de précampagne?

Il faut toujours communiquer parce que ce n’est pas tout le monde qui a le même niveau de compréhension des choses. Donc quand il y a des éléments d’information, il faut les porter à la connaissance du public parce qu’il y a aussi des témoins qu’il faut rechercher. Mais il faut qu’aujourd’hui tous ceux qui alimentent les officines de coups d’Etat, comprennent que notre pays a besoin d’aller de l’avant. Qu’ils arrêtent aussi de répandre la rumeur si tel est le cas. Ceci dit, si des responsables de l’armée l’ont déclaré publiquement, cela suppose que ces éléments d’information sont avérés. Mais je voudrais dire à ceux qui continuent de manœuvrer que cela ne sert à rien et que c’est une voie sans issue. On dormait une nuit quand ils sont venus, ils n’ont pas réussi et voici où on en est aujourd’hui. Pendant qu’on est vivant, ils ne vont pas réussir car dès que nous serons au courant de toute agitation, nous allons informer le public et tout le monde va rester en éveil. Nous, nous voulons aller aux élections et c’est ce que nous préparons pour le 31 octobre. Ceux qui préparent des coups, doivent savoir que nous ne dormons pas et que nous les suivons, nous voyons leur dos

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Propos recueillis par S. Débailly

Wed, 01 Sep 2010 03:50:00 +0200

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