LE ZOUGLOU, UNE ARME DE COMBAT

Dès son irruption sur la scène culturelle et artistique, le Zouglou est apparu comme un instrument de dénonciation et de satire des gestions arbitraires et uniques du politique à l’ègard de l’intelligentsia étudiante. Critiquer les excès et les indifférence du politique et lui proposer des solutions Idoines afin de bonifier leur condition de vie: Telle semblait l’objet des étudiants par la médiation du Zouglou. Malheureusement certains artistes ou des mécènes ont détourné le Zouglou de sa rythmique et de sa nature initialement satirique et critique.

Aujourd’hui, des textes zougloutiques laissent à désirer et frisent la dérision. Face à ce triste constat, que vaut encore le Zouglou ? Pourquoi en est-on arrivé à ce stade de régression et de trahison de la nature originelle du Zouglou ?

Le Zouglou ne reposerait plus sur des textes critiques car des artistes ont décidé de lui donner une orientation ludique et évasive. Désormais, il serait question de chanter pour chanter, de chanter pour plaire, du Zouglou à l’eau de rose. Pas de textes engagés et responsables.

Le zouglou rimerait avec ludique et divertissement car des artistes lui auraient donné une allure humoristique et évasive. Faire rire et rire pour rire par le canal du Zouglou. Ils font même preuve d’amnésie car ils font abstraction de l’aspect ironique dans leu jeu zouglou-humour. Rien d’engagé dans leur initiative zougloutique.

Le Zouglou et politique auraient convolé en justes noces. Ce mariage déposerait l’inceste car le zouglou serait par essence combat contre le politique pour une société de démocratie et de paix. Des artistes contre toute attente pactiser avec le politique pour des visées diverses: Tandis que certains se font musclés le bec ou la gueule pour espérer des miettes du politique d’autres lui font allégeance pour connaître promotions, distinctions honoriques ou des nominations. Ils vendent tous leur âme au politique et deviennent leurs marionnettes. Or un sujet aliéné et corrompu n’a plus les coudées franches pour expérimenter l’essence critique et revendicative du Zouglou.

Des artistes ont peur de faire du Zouglou engagé car ils redoutent la furia, les oppressions et répressions du pouvoir politique. Le politique.souvent hostile et allergique aux critiques acerbes et virulentes, installent la psychose ou la démotivation par des tentatives de dissuasion, de menaces, d’incarcerations arbitraires et injustifiées.La peur fait perdre son latin et contraint des artistes à faire de l’art pour l’art ou du "Zouglou parnassien"…

Au regard de ces arguments et illustrations, nous découvrons avec amertume que des artistes ont fait perdre au Zouglou sa nature purement engagée et responsable. Pour ma part, cela est une injure ou une crise d’éducation ou de gratitude à l’endroit des essences du sens du Zouglou. Vivement que le Zouglou recouvre sa dimension engagée et révolutionnaire…

L’inculture est aussi une des raisons pour lesquelles des artistes ne font pas du Zouglou de lutte et d’engagement. Qui ignore l’historique du Zouglou, ne produira que son Zouglou à lui et non celui de ses pères fondateurs. L’ignorance éloigne souvent de la déontologie ou des fondamentaux zougloutiques.

Kouamé Théophile Koffi

Fri, 10 Jul 2020 13:42:00 +0200

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