
Des dizaines de millions de morts
L’Église catholique est devenue, au 15e siècle, la première institution mondiale à déclarer que «les vies noires ne comptent pas» (en opposition au mouvement anti-raciste Black Lives Matter [les vies noires comptent] ndlr.), estime la professeure à l’Université catholique de Villanova (Pennsylvanie). Elle met en cause une série de bulles papales, dont Dum Diversas, de Nicolas V, en 1452. Le texte accorde en effet aux rois d’Espagne et du Portugal «la permission complète et libre d’envahir, de rechercher, de capturer et de soumettre les Sarrasins et les païens et tous les autres incroyants (…) et de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle». Avec la bulle du pape Alexandre VI Inter Caetera (1493), l’Eglise a «non seulement autorisé l’asservissement des Africains et la capture de terres non-chrétiennes, mais aussi apporté sa caution morale au développement du commerce d’esclave transatlantique», souligne Shannen Dee Williams.
Au moins 12,5 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont ainsi été transférés de force d’Afrique vers l’Europe et les Amériques afin d’enrichir les citoyens blancs de ces continents, dont beaucoup étaient catholiques. Ce commerce a causé la mort de dizaines de millions d’Africains et de natifs des Amériques, sur une période de près de quatre siècles.
L’Eglise, entreprise esclavagiste
Sur le territoire qui devint plus tard les Etats-Unis d’Amérique, l’Eglise catholique a introduit l’esclavage des Africains au 16e siècle déjà. En fait, pendant certaines périodes de l’histoire américaine, l’Eglise a été la plus grande institution utilisant des esclaves en Floride, en Louisiane, dans le Maryland, dans le Kentucky et le Missouri, note l’historienne afro-américaine.
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Tue, 14 Jul 2020 20:16:00 +0200
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