Côte d’Ivoire – CPI : « Le Bureau est conscient des attentes exprimées par les victimes qui attendent depuis longtemps que justice soit rendue. »

Mardi 2 juillet 2024, La Dépêche d’Abidjan a adressé une correspondance au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) concernant la situation en Côte d’Ivoire, afin de connaître l’avancement du dossier ivoirien.

En effet, une affaire a été portée devant la juridiction internationale en 2011, après un conflit électoral dans le pays. MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été transférés devant la Cour et ont été acquittés après plusieurs années de procédure.

Le 3 octobre 2022, l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme a demandé à la CPI de faire le point sur l’état de ses enquêtes, souhaitant que la lumière soit faite le plus rapidement possible, estimant que « des zones d’ombre demeurent ».

L’organisation a souligné que l’ouverture de la deuxième séquence d’enquête sur la Côte d’Ivoire, intitulée Côte d’Ivoire II, a été annoncée à grands renforts de publicité par la CPI. Elle a toutefois déploré qu’« à ce jour, aucun résultat de ces enquêtes, aucune fumée blanche permettant d’espérer un jour réparation pour les victimes et vérité sur tous les crimes commis », n’ait été obtenu.

La CPI avait répondu qu’elle continuait à mener ses investigations en Côte d’Ivoire de façon indépendante et impartiale, conformément à l’article 54 du Statut de Rome et en respectant les exigences de confidentialité requises.

La Dépêche d’Abidjan a cependant demandé à être informée de l’évolution de l’affaire, afin de renseigner ses lecteurs, qui s’impatientent.

Mercredi 3 juillet 2024, la CPI a réagi à travers un courrier en expliquant que le Bureau du Procureur a toujours indiqué clairement qu’il mènerait des enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes présumés commis par les deux parties au conflit en Côte d’Ivoire. La Cour relève que l’enquête s’est concentrée sur les crimes présumés commis pendant les violences post-électorales de 2010/2011 en Côte d’Ivoire, commis par les troupes soutenant le président Gbagbo, ainsi que sur les crimes présumés commis par le camp soutenant le président Ouattara. Elle mentionne que les enquêtes sont toujours en cours, et qu’une attention particulière est accordée aux crimes liés au genre.

La juridiction internationale  précise en outre que l’équipe bénéficie du soutien de diverses organisations de la société civile qui ont exprimé un vif intérêt pour la justice en Côte d’Ivoire. Par conséquent, le Bureau continue de collaborer étroitement avec les ONG et autres organisations de la société civile présentes en Côte d’Ivoire et en dehors du pays, et les invite à continuer à partager avec ses enquêteurs les informations pertinentes et, dans la mesure du possible, à faciliter les contacts avec les victimes et les témoins.

La CPI conclut en affirmant que le Bureau du Procureur est conscient des attentes exprimées par les victimes qui attendent depuis longtemps que justice soit rendue. À cet égard, il poursuivra ses enquêtes dans le strict respect de la loi et de la présomption d’innocence, en prenant les mesures nécessaires pour respecter ses obligations de protection envers les témoins et les individus coopérant avec la collecte des preuves.

 

Axel Illary

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