Côte d’ivoire : L’opposition ivoirienne dans le collimateur du régime Ouattara
Les attaques armées de ces dernières semaines, pourtant condamnées par le FPI, sont aujourd’hui invoquées par les tenants du pouvoir pour justifier des représailles envers les opposants. Ainsi, l’ancien ministre Alphonse Douati, proche de Gbagbo, a été inculpé mardi d’« atteinte à la sûreté de l’État » et incarcéré avec… sa fille. Samedi et dimanche, le siège du FPI, ainsi que celui d’un quotidien pro-Gbagbo, le Temps, ont été attaqués et incendiés.
La mise en accusation des partisans de l’ex-président ne suffit pourtant pas à éclairer les causes du climat d’insécurité. Si la responsabilité de milices liées à l’ancien régime dans les récentes violences visant les forces de sécurité ne fait pas de doutes, on admet, jusque dans les cercles officiels, l’implication d’ex-combattants pro-Ouattara, voire d’éléments des FRCI, cette nouvelle armée ivoirienne intégrant les seigneurs de guerre du nord.
Au-delà de la question du désarmement, c’est bien celle des violations continues des droits humains qui est aujourd’hui posée au régime d’Alassane Ouattara. Des dizaines de partisans de Gbagbo, capturés en avril 2011, sont toujours détenus sans être passés devant la justice, dans des conditions révoltantes. C’est par exemple le cas de l’universitaire franco-ivoirien Michel Gbagbo, pourtant peu impliqué en politique, rendu suspect par sa seule filiation. C’est le cas, aussi, du dirigeant syndical Basile Mahan Gahé, dont la détention arbitraire est dénoncée par la Confédération syndicale internationale. On est décidément bien loin de la « réconciliation nationale » tant promise par Alassane Ouattara.
Rosa Moussaoui in humanite.fr
Fri, 24 Aug 2012 12:19:00 +0200
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