Dans la presse malienne – Présidentielle en France : La fin prématurée d’un arrogant

Ça y est ! Les Français ont, dans leur majorité, élu, dimanche dernier, le socialiste François Hollande. Chassant du coup Nicolas Sarkozy de l’Elysée, après un mandat de cinq ans. Mandat qui a permis aux Français de découvrir la vraie face d’un homme arrogant qui aura divisé ses compatriotes et jeté en même temps dans certains pays d’Afrique les bases de l’instabilité.
Jamais un président français n’a été aussi désavoué que Nicolas Sarkozy. Les Français se sont levés comme un seul homme pour le descendre de son piédestal. Au soir de sa défaite, le dimanche 6 mai, ils sont nombreux, les Français, qui estimaient que la victoire des socialistes s’explique plutôt par un anti-Sarkozysme que par la pertinence de leur projet. Un président qui tombe dans l’arrogance et qui cultive la haine entre Français dès qu’il s’agissait de parler de l’islam, par exemple. Durant son règne, l’islam aura sans doute été jeté en pâture alors même que des millions de ses compatriotes se reconnaissent dans cette religion. Bref, Sarkozy n’a pu même pas pu ménager la laïcité qu’il avait pourtant tant prônée.
Jamais un président français n’a été aussi impopulaire dans les ‘’anciennes colonies’’ françaises que Nicolas Sarkozy. Nul Africain n’a digéré encore son fameux discours prononcé à l’université Cheick Anta Diop de Dakar avec des mots qui jurent avec les principes élémentaires de la diplomatie. Des mots du genre, « l’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire… ».

Sa prétention démesurée à donner des leçons aux Africains qu’il n’a jamais d’ailleurs, traité d’égal à égal et à fourrer son nez dans les affaires intérieures des pays, a fini par créer une situation explosive au Sahel. Avec la guerre en Libye, des milliers d’armes de guerre largués sur la région tuent, déstabilisent et désolent des populations qui n’aspirent qu’à la quiétude.

Au soir de sa défaite, beaucoup de Maliens sont sortis dans les rues pour ‘’sabler le champagne’’. Et pour cause, les Maliens sont convaincus que les rebelles du Mnla sont soutenus par Sarkozy et son gouvernement. Mais malheureusement pour lui, les événements lui ont vite échappé avec l’intrusion des islamistes d’Aqmi et des Salafistes qui ont d’ailleurs fait de l’ombre aux protégés de l’Elysée. Les Maliens sont aussi convaincus que cet acharnement de Sarkozy peut s’expliquer par le fait que les autorités de Bamako avaient refusé de signer un accord d’immigration proposé par ses soins. Conséquence : tout le monde est d’avis que la déstabilisation du Mali en cours est l’œuvre de Sarkozy et ce ne sont pas les preuves qui manquent.
Le fait d’héberger et de protéger les soi-disant porte-paroles du Mnla, la France de Sarkozy n’a jamais pu cacher son double jeu. Avec son départ de l’Elysée, un vent nouveau peut souffler sur les relations internationales et surtout celles avec les pays africains qui ne cherchent qu’à vivre en paix avec leurs maladies, leur famine et autres calamités naturelles.

Avec Nicolas Sarkozy, la diplomatie française a brillé par son arrogance : le Rwanda de Paul Kagamé avait coupé les ponts avec la France à cause de son président. Il avait même quitté la francophonie pour le Commonwealth. Le Français qui était la langue utilisée dans l’enseignement est remplacé par l’anglais. Cela a suscité un grand coup de froid dans le dos de la diplomatie française incarnée par son N° 1. Avant de chercher à rectifier le tir, ce qui est fait est fait. Il voulait jouer coûte que coûte le ‘’petit gendarme’’.
Sarkozy qui, à son élection en 2007, avait prôné la rupture dans les relations France-Afrique, a fait pire que tous ses prédécesseurs de la 5è République. Bientôt, dans les mains de la justice française avec les accusations de financement de sa campagne de 2007 par des fonds libyens, Sarko sera, sans doute, rattrapé par l’histoire.

Alhassane H. Maïga in Le Matin

Thu, 10 May 2012 19:09:00 +0200

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