Interview / L’Afrique, ses origines ivoiriennes, Didier Drogba… Djibril Cissé fait des révélations

Photo : DR
Vous êtes né à Arles de parents ivoiriens. La première fois que vous avez mis les pieds en Afrique ne remonte qu’au 6 août 2006, à vingt-cinq ans. Est-ce que ce voyage vous a changé ?
C’est clair, l’Afrique m’a changé. J’ai vu des choses, des attitudes que nous, en France, on n’a pas l’habitude de voir. J’ai revu mon père, et aussi rencontré ma grand-mère pour la première fois. Ainsi que tous mes cousins, mes cousines, mes tantes. Là-bas, tu penses autrement. Depuis, je suis devenu plus sensible, plus attentif à des petits détails de la vie quotidienne qui m’échappaient avant. Je suis un homme changé. J’y suis retourné une deuxième fois, malheureusement, pour le décès de mon père, en octobre 2009.

Avez-vous puisé une force particulière de ce premier voyage ?
Tout à fait. J’ai côtoyé des gens avec des sentiments envers moi qui étaient sincères. Je retrouvais une partie de ma famille. Je constate aussi qu’avant ce voyage j’ai eu deux blessures importantes qui m’ont écarté des terrains sur une longue période. Depuis, plus rien. C’est un signe, j’en suis sûr. Mon père, de son vivant, me disait qu’il fallait que j’aille me ressourcer au pays. Au début, je n’ai pas voulu trop le faire, pour des raisons personnelles. Mais je m’aperçois qu’il avait raison. Je suis plus épanoui.

Ça vous a fait quoi de mettre pour la première fois les pieds en Afrique ?
J’ai d’abord senti un vrai poids. Ce sont mes origines et, pendant les vingt-cinq premières années de ma vie, je n’y avais jamais mis les pieds. En plus, j’avais une histoire particulière, conflictuelle, avec mon père. Cela a été le début d’un processus de réconciliation. Très rapidement, avec l’accueil qui m’était réservé, j’ai compris que j’étais à la maison.

Tentez-vous souvent de retourner en Côte d’Ivoire ?
Quand je peux, oui. Je suis toujours en relation téléphonique avec mes tantes et mes oncles, plus du côté de ma mère d’ailleurs, même si j’ai aussi des contacts avec la famille de mon père.

Que trouvez-vous, là-bas, que vous ne trouvez pas en Europe ?
L’amour des gens. On sent qu’ils sont sincèrement fiers de moi, de ma notoriété. Ce n’est pas feint de leur part, comme ça peut parfois être le cas ailleurs. L’accueil qu’on m’a réservé à Abidjan m’a vraiment fait chaud au cœur. Ils étaient si nombreux…

Participer à une première Coupe du monde en Afrique, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je suis très fier d’en être. Une très grande partie de ma famille vit sur ce continent, mon père est enterré là-bas. Oui, je ressens une immense fierté de participer au premier Mondial en Afrique.

Comment imaginez-vous cette Coupe du monde en Afrique du Sud ?
Je la vois festive, je la vois colorée. Je suis persuadé que ce sera une grande réussite.

Vous en avez beaucoup discuté avec d’autres internationaux africains ou d’origine africaine ?
Pendant la saison, pas trop. Depuis le début du stage, ça commence. J’en avais parlé un peu avec Didier Drogba avant de venir à Tignes. Mais c’est sûr qu’on l’attend avec impatience

Source : lequipe.fr

Thu, 10 Jun 2010 09:20:00 +0200

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