Situation socio-politique Charles Konan Banny : « La nation est en danger…il n’est pas trop tard »

Voici une sortie dont on peut être assuré qu’elle sera diversement appréciée : Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue-vérité-réconciliation estime que la « nation » ivoirienne est « en danger » et appelle le président Alassane Ouattara à prendre des « initiatives » en vue de relancer le dialogue mis à mal par les récents évènements dans le pays.
L’ancien premier ministre, aujourd’hui porte-enseigne de la réconciliation en Côte d’Ivoire, a accordé un entretien à l’Agence France presse qui, dans une dépêche, donne un large aperçu des échanges avec le chef d’institution. « La Nation ivoirienne est en danger », affirme, par exemple, Charles Konan Banny. Le danger qui guette le pays, c’est sa « déstructuration » sous l`effet « de la haine, des violences, de l`intolérance », conçoit le président de la Cdvr. « Il n’est pas trop tard », assure-t-il cependant. « Nous trébuchons, nous n`avons pas encore chuté ». Comment éviter la chute ? Par le « dialogue », a répondu Banny au journaliste de l’Afp qui précise que l’entretien a été réalisé le mardi 29 août dernier. De l’avis de l’ancien gouverneur de la Banque centrale, le « dialogue » est avant tout l’affaire des responsables, Alassane Ouattara en tête. Il est le vrai « patron », concède Charles Konan Banny. Il martèle : « J`attends du chef de l`Etat, président de tous les Ivoiriens, qu`il prenne des initiatives en ce sens ».

Aux partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, le président de la Cdvr demande de saisir la main tendue des autorités. « Ceux qui ont perdu le jeu démocratique », comme « les autres partenaires socio-politiques, doivent accepter aussi de venir à la table du dialogue en toute honnêteté, liberté et sincérité ». « Il faut que la main tendue soit acceptée », mais il faut aussi « convaincre les uns et les autres que la main tendue est sincère », explique Banny.

La sortie du président de la Cdvr intervient dans un contexte socio-politique particulier ponctué notamment par un regain de tension dans le pays. Les Forces républicaines ont essuyé le mois d’août plusieurs attaques de la part d’hommes en armes et les autorités accusent des partisans de Laurent Gbagbo d’être derrière les manœuvres de déstabilisation. Le dialogue envisagé par Charles Konan Banny pourrait l`amener à échanger avec Laurent Gbagbo actuellement incarcéré à La Haye. Cette volonté d’échanger avec l’ancien chef d’Etat a déjà été relayée dans la presse. Les discussions avec Gbagbo se feront soit « directement » soit « indirectement », a soufflé Banny à l’Agence France presse. Relativement à la demande de Charles Blé Goudé d’avoir une rencontre seul à seul avec lui en Afrique du Sud, Banny lance : « Il recevra la réponse ». Le président de la Commission dialogue-vérité-réconciliation affirme que sa structure, souvent l’objet de critiques, est à la tâche. Il a toutefois appelé l’Etat à « faire plus » pour lui fournir les ressources financières nécessaires à sa mission. Banny compte installer au mois de novembre des commissions locales dans tout le pays. Suivront les audiences qui donneront la parole aux « victimes » et aux « bourreaux » pour que les fautes soient reconnues, de même que le droit des victimes à une indemnisation. Le pardon doit permettre de « donner un avenir à la nation ivoirienne », soutient le chef de la « Réconciliation ».

Kisselminan COULIBALY in Soir info

Thu, 30 Aug 2012 08:58:00 +0200

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