Langue française : l’hostilité de la France à l’égard de la francophonie en 12 points ahurissants, sous la présidence d’Emmanuel Macron.  

Emmanuel Macron en compagnie de ses deux interlocuteurs privilégiés, Joe Biden et Ursula Von Der Leyen.

Ce lundi 30 octobre a lieu l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, au château de Villers-Cotterêts, dans le nord de la France. Mais les beaux discours habituels qui accompagneront cet évènement, dont l’utilité est discutable, ne devront pas faire oublier l’hostilité désormais incontestable des autorités françaises à l’égard du français et de la francophonie mondiale. Les 12 faits suivants, ayant tous eu lieu sous la présidence d’Emmanuel Macron, en sont la preuve irréfutable, et s’inscrivent dans un contexte marqué par la prise de pouvoir des milieux européistes et atlantistes (… comme vient aussi de le démontrer le soutien désormais quasi inconditionnel à Israël, en dépit de l’oppression meurtrière et multidécennale des chrétiens et musulmans de Palestine occupée).

Alors que :

– le français n’a jamais été autant parlé et appris à travers le monde (deuxième langue étrangère la plus enseignée, après l’anglais) ;

– la population du monde francophone, dans sa définition géographique la plus stricte, a récemment dépassé celles de l’ensemble Union européenne – Royaume-Uni et de l’espace hispanophone (555 millions d’habitants début 2023, contre 515 et 471 millions, respectivement, et avec le dépassement de la barre des 100 millions par la République démocratique du Congo) ;

– la France est l’une des trois plus grandes puissances mondiales, tous critères de puissance confondus (économie, multinationales, capacités militaires, industrie spatiale, influence diplomatique et culturelle, ou encore la géographie, avec son immense territoire maritime, faisant d’elle un pays 26 fois plus vaste au total que l’Allemagne, par exemple) ;

–  l’Afrique francophone subsaharienne est le moteur de la croissance économique africaine (championne de la croissance continentale en 2022 pour la neuvième année consécutive et la dixième fois en onze ans), tout en étant la partie du continent la moins endettée, la moins touchée par l’inflation, la moins inégalitaire, la plus stable et la moins frappée par la violence et les conflits ethniques ou politiques  ;

– le Québec est la partie la plus dynamique, la moins inégalitaire et la plus sûre du Canada (affichant régulièrement les taux de chômage et de criminalité les plus faibles, ainsi que la meilleure qualité de vie) ;

– les pays anglophones ont souvent des niveaux d’inégalités et de criminalité plus élevés, se traduisant par un surcroît global de mortalité de plusieurs milliers de personnes par année ;

et alors que la Chine, la Russie et le Québec ont récemment pris d’importantes mesures pour interdire ou limiter l’usage de l’anglais dans un certain nombre de domaines, la France de ces dernières années, gouvernée par des européistes et des atlantistes depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007, se livre à une intense politique d’éradication de la langue française en France et dans les institutions internationales, et encore plus depuis l’accession aux plus hautes responsabilités d’Emmanuel Macron. Du jamais vu dans l’histoire du vaste monde francophone (deux ou trois fois plus étendu que ne l’indiquent la plupart des cartes géographiques en circulation, qui déforment considérablement la réalité… et les esprits), dont les peuples, s’ils ne s’y opposent pas clairement ou la suivent naïvement, ne peuvent qu’être affaiblis par cette attitude contraire à leurs propres intérêts supérieurs, mais aussi à ceux de la France elle-même.

L’ampleur de l’hostilité à l’égard de la langue française et de la francophonie peut notamment être constatée à travers les douze points suivants, véridiques, plus incroyables les uns que les autres, et observés sous la présidence française actuelle :

1) Le « One Ocean Summit ​» (Brest, février 2022) :

Non seulement Emmanuel Macron a choisi et imposé un titre en anglais, au demeurant assez ridicule, à cet événement international créé à l’initiative de la France, et contrairement à ce qui se fait dans de nombreux pays francophones accueillant de telles manifestations, le français a été totalement interdit de l’affichage et des traductions. En effet, et comme le démontre la longue vidéo de 4 h 6 min, « fièrement » mise en ligne sur le site de l’Élysée, la langue française a été entièrement éradiquée de l’affichage mural, des pupitres, des textes et vidéos projetés, et même des traductions écrites des interventions de chefs d’État et de gouvernement étrangers s’exprimant dans leur langue nationale, et qui ont été exclusivement traduits en anglais. Hallucinant !

Par ailleurs, et peu après cet événement, Emmanuel Macron a décidé de créer un nouveau rendez-vous international, et pour lequel il a aussi choisi un titre uniquement en anglais : le « One Forest Summit ». Un sommet coorganisé avec le Gabon, et auquel fut imposé par la France ce titre en langue anglaise.

2) Le Forum de Paris sur la Paix (Paris, novembre 2022) :

Lors de cet événement international coorganisé par l’Élysée, en présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement, dont Emmanuel Macron lui-même, et contrairement à ce qui se fait dans bien d’autres pays francophones organisant d’aussi importants évènements, l’usage du français a totalement été interdit dans l’affichage et dans les présentations orales. Et ce, comme le prouve la vidéo d’1 h 3 min relative à la session d’ouverture de cette cinquième édition, fièrement mise en ligne par le Ministère français des Affaires étrangères.

En effet, l’intégralité des présentations écrites et orales ont été exclusivement réalisées en anglais. Même les animateurs français s’exprimaient uniquement en anglais. Et lorsque deux animateurs français se parlaient, ils le faisaient également en anglais, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron ! Pourtant, les outils de traduction ne manquaient pas… mais il a été décidé d’interdire toute traduction en français.

3) Le site gouvernemental « Make our Planet great gain » (juin 2017) :

Non seulement Emmanuel Macron a lui-même donné à cette initiative un nom en langue anglaise, mais il est même allé jusqu’à interdire pendant huit longs mois toute mise en ligne d’une version en langue française de ce site gouvernemental, malgré les nombreuses protestations qui lui avaient être transmises. Pourtant, et compte tenu des incroyables moyens financiers et techniques de l’État français, cela aurait pu être fait en moins d’une demi-journée…

Ce refus de la présidence française d’accorder la moindre place à la langue française, première dans l’histoire de France et du monde francophone, suffit à lui seul à mettre en évidence la politique d’éradication de la langue française menée par Emmanuel Macron… et qui se confirmera dans les années suivantes de son double mandat présidentiel, comme indiqué dans les exemples précédents et suivants.

4) La création d’un Parquet européen unilingue anglais (octobre 2021) :

Avec le soutien constant d’Emmanuel Macron, et bien que la langue française soit la principale langue de travail de la Cour de justice de l’Union européenne, que le Royaume-Uni a d’ailleurs quittée, l’Union européenne (UE) a récemment crée un Parquet ayant l’anglais pour seule et unique langue de travail, écartant ainsi totalement la langue française. Pourtant, si le Président français n’avait pas soutenu cette initiative, un simple claquement de doigts aurait suffi à empêcher cette dérive anti-francophone et anti-française.

5) La Cour des comptes de l’Union européenne désormais anglophone (octobre 2021) :

Dans la foulée de la création d’un Parquet européen exclusivement anglophone, et avec le soutien constant d’Emmanuel Macron, la Cour des comptes de l’UE a décidé d’éradiquer totalement la langue française pour ne travailler désormais plus qu’en anglais. Pourtant, force est de constater que l’utilisation du français n’avait jusqu’ici, bien évidemment, jamais entravé le bon fonctionnement de cette prestigieuse institution…

6) Les correspondances en anglais entre le gouvernement français et l’UE :

Emmanuel Macron pousse à la généralisation de l’usage de l’anglais dans les correspondances entre l’État français et les institutions de l’UE. Désormais, les ministres et hauts fonctionnaires français n’ont plus l’obligation de communiquer en français avec l’Union européenne. Ceux-ci reçoivent donc de plus en plus de documents rédigés uniquement en anglais, et y répondent à leur tour uniquement en anglais…

Pourtant, les hauts responsables français pourraient très bien mettre directement aux ordures toute correspondance reçue en anglais, en attendant d’en recevoir une version en langue française. Ce qui ne poserait d’ailleurs aucun problème, puisque les francophones ne manquent guère au sein des institutions de l’UE…

7) L’usage croissant de l’anglais dans les relations entre la France et … l’Afrique francophone :

De plus en plus de projets et d’événements mis en place par la France à destination de l’Afrique portent une dénomination exclusivement en anglais. Alors que rien n’empêche de leur donner une appellation uniquement en français, même lorsqu’ils concernent des pays non francophones (comme le font les Anglo-Saxons en imposant l’anglais, ou encore les Chinois en affichant toujours leur langue en grand, bien qu’elle soit dépourvue du statut de langue internationale), les autorités françaises décident de plus en plus souvent, non pas d’ajouter une traduction en anglais, elle-même injustifiée, mais d’éradiquer purement et simplement toute présence de la langue française.

À titre d’exemple, les autorités françaises utilisent désormais les termes « Meet Africa » lorsqu’elles organisent en événement consacré aux diasporas africaines, la dénomination « Digital Challenge » lorsqu’elles lancent un appel à projets pour les entrepreneurs du numérique, ou encore « Africa creative » pour désigner la nouvelle politique en direction des artistes du continent. Et lorsque l’Agence française de développement (AFD) organisait sa fête en février 2023, elle brandissait « fièrement » le slogan « Let’s Start Together – The Party ! ».

Le phénomène est si grave, que les autorités françaises obligent même de plus en plus les francophones du reste du monde à communiquer uniquement en langue anglaise, sans que cela ne soit justifié. Ainsi, et lors de la 15e Conférence internationale organisée par l’AFD sur le thème de la « Sustainability », en décembre 2022, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a été contraint de traduire en anglais sa communication qu’il avait rédigée en français. Une communication qui a ensuite été retraduite en français par les services de traduction simultanée pendant la conférence. Incroyable mais vrai !

8) Les interventions du Président français à l’étranger :

Contrairement à ses homologues chinois ou russe, qui s’expriment uniquement dans leur langue lors des différents sommets et événements internationaux auxquels ils sont conviés, et bien qu’elle ne bénéficie pas du statut de langue internationale, Emmanuel Macron est le seul et unique dirigeant d’une grande puissance non anglophone à s’exprimer régulièrement en anglais. Une attitude qui ne lui a pourtant jamais conféré le moindre avantage sur ses homologues chinois, russe, ou encore turque et brésilien.

9) La Coupe du monde de football féminin (France, juin-juillet 2019) :

Lors de cet événement sportif international, la dénomination retenue était exclusivement en langue anglaise (FIFA Women’s World Cup), alors que l’événement était organisé en France, et que la langue française est, de surcroît, une des langues officielles de la FIFA (statut qui n’est d’ailleurs nullement nécessaire pour que le pays hôte puisse également ajouter à ce genre d’événement un nom dans sa propre langue officielle). De même, les tenues des agents de sécurité présents à l’intérieur et aux abords des stades portaient des inscriptions en anglais. Par ailleurs, les inscriptions se trouvant sur les panneaux directionnels aux abords des stades étaient toutes d’abord rédigées en anglais, le français n’arrivant qu’en seconde position, et en plus, de manière à peine visible…

Ces nombreuses marques de mépris à l’égard des francophones, également observées au cours d’autres compétitions internationales, démontrent bien que la France ne mérite plus d’organiser des événements internationaux, qui devraient plutôt être confiés à d’autres pays, plus responsables, du vaste monde francophone.

10) L’intervention du Président brésilien Lula au « Concert pour la planète » (Paris, juin 2023) :

Lors de cet évènement organisé au pied de la Tour Eiffel, en présence d’environ 20 000 spectateurs, le discours adressé au public, et en portugais, par le président Lula a été traduit uniquement en anglais. Aucune traduction en français n’a donc été proposée pour ce discours en plein Paris, au pied de la Tour Eiffel. Incroyable mais vrai !

11) « Le French gut » (septembre 2022) :

Les deux organismes publics que sont l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) ont récemment lancé un vaste programme destiné à étudier le microbiote intestinal de la population française, en faisant appel à des dizaines de milliers de volontaires. Or, ce programme a été baptisé en anglais par des termes signifiant, littéralement, « l’intestin français ». Une appellation, là aussi, assez ridicule, comme le sont souvent d’ailleurs les noms donnés en anglais, cachant un cruel manque d’imagination et de créativité (intelligence désormais surtout présente en Afrique francophone et au Québec).

Ainsi, de plus en plus d’organismes publics, et avec le soutien constant d’Emmanuel Macron, suivent la même voie. Comme, par exemple, la Poste française qui a lancé, en toute illégalité, une banque en ligne intitulée « Ma french bank » (qui signifie, ridiculement, « Ma banque française »).

12) Une justice « bananière » qui refuse d’appliquer la loi :

Alors que la France ne cesse de donner des leçons à de nombreux pays à travers le monde, et notamment en Afrique et dans le monde arabe, l’État français se permet d’exercer une pression constante sur la justice française afin d’empêcher l’application d’un certain nombre de textes de loi, et notamment ceux relatifs à l’usage de la langue française.

Ainsi, plus de 90 % des plaintes déposées par les associations de défense de la langue française, pleinement justifiées et documentées, sont classées sans suite par des magistrats qui refusent d’appliquer la loi, et qui sont donc, eux-mêmes, des hors-la-loi. Et lorsque de rares plaintes parviennent à être prises en compte, la justice française déforme bien souvent les textes de loi afin d’en empêcher l’application. Et ce, comme il a encore été possible de le constater en octobre 2022, lorsque la justice, dans un pays où est censé régner l’État de droit, a refusé de condamner l’État français pour les marques « Choose France » et « French Impact », en avançant comme motif que les termes « choose » et « french » n’avaient pas d’équivalent en langue française !

Ce dernier point, très révélateur de la réalité de la justice française, souvent aux ordres du pouvoir politique, mérite une certaine explication : depuis la loi Toubon de 1994, les organismes publics français ont l’obligation de n’utiliser que des termes en langue française dans les marques et appellations qu’ils utilisent, sauf s’il s’agit de termes étrangers n’ayant aucun équivalent en français, selon la Commission d’enrichissement de la langue française. Cette commission est justement une structure publique ayant été créée afin de créer un équivalent en français pour de nouveaux termes récemment apparus dans des langues étrangères.

Cette commission n’a donc, par conséquent, nullement pour mission de traduire tous les mots étrangers, puisque des dictionnaires spécialisés s’en chargent déjà depuis des générations. Cependant, et vu l’instrumentalisation de la justice par les autorités françaises, les juges et tribunaux français oublient volontairement le rôle initial de cette Commission, se contentant de considérer que les termes qu’elle n’a pas traduits n’ont donc pas d’équivalent en français (comme le dit le passage de la loi Toubon, indiqué plus haut, si on le lit de manière volontairement « idiote » …). Par conséquent, et vu que les termes « french » et « choose » n’ont pas été traduits par la Commission (qui n’a pas à le faire, puisque des dictionnaires le font déjà), la « justice » française considère que ces termes n’ont pas d’équivalent français. Là encore, incroyable mais vrai !

Angliciser la France et la couper du monde francophone

Ces 12 points démontrent la gravité de la situation en France. Ces marques de mépris répétées et désormais quasi systématiques à l’égard des francophones et de la francophonie mondiale, qui choquent souvent les francophones du reste du monde, démontrent l’incontestable politique d’affaiblissement de la langue française et d’anglicisation de la France, menée tambour battant par les autorités françaises, et entrant dans le cadre d’une vaste politique visant notamment à dévaloriser la France aux yeux de la population française, et menée avec acharnement par les européistes et atlantistes qui dirigent le pays depuis l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007.

Une politique ayant pour but de faire accepter à la population française le maintien du pays au sein de l’Union européenne et de l’alliance Atlantique (l’Otan, que la France avait pleinement réintégrée à l’époque du président Sarkozy, qui avait ainsi effacé l’héritage du Général de Gaulle, dont les défenseurs ont été écartés des plus hautes responsabilités et du corps diplomatique). Deux ensembles présentés alors comme nécessaires, et même vitaux, pour une « pauvre France » qui ne pourrait rien faire « seule ». Une France qui est pourtant, en réalité, globalement bien plus puissante que la Russie, à tous les niveaux… et qui est même 26 fois plus vaste que l’Allemagne, en tenant compte de son gigantesque espace maritime, le deuxième plus grand au monde.

Cette politique menée par les anglomanes, européistes et atlantistes, consiste donc notamment à couper le peuple français du monde francophone, en lui faisant oublier son appartenance à un très vaste espace linguistique, dont elle ne sait désormais pratiquement rien. Et en particulier en ce qui concerne les pays francophones du Sud, au sujet desquels les médias français n’alimentent qu’une image terriblement négative (avec l’appui, au passage, des associations de défense des immigrés et des clandestins…).

La population française n’a ainsi jamais droit à des images montrant le dynamisme économique de ces pays, la modernité de grandes métropoles francophones africaines, les grandes infrastructures réalisées et celles en cours… Aujourd’hui, la quasi-totalité des Français ignore jusqu’à l’existence même de la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro, le plus grand édifice chrétien au monde. Une incroyable ignorance qui concerne même l’écrasante majorité des plus fervents catholiques, et en particulier au sein de la nouvelle génération, constamment tenue à l’écart du monde francophone par les médias et l’Éducation nationale française.

Une des dernières illustrations les plus marquantes de cette désormais incontestable politique visant à couper le peuple français du monde francophone, fut la censure totale des derniers Jeux de la Francophonie, tenus à Kinshasa au cours de l’été dernier. En effet, et contrairement aux Jeux du Commonwealth, largement relayés par les médias britanniques, et comme pour leur édition de 2019 à Abidjan, les Jeux de la Francophonie 2023 ont fait l’objet d’une censure totale des grands médias hexagonaux destinés à la population française, qui se sont même démarqués de ceux des autres pays francophones du Nord, y compris outre-Atlantique.

Ainsi, et pendant toute la durée de ce grand événement, inauguré le 28 juillet dans un stade réunissant près de 80 mille spectateurs dans la désormais plus grande ville francophone du monde, avec ses plus de 15 millions d’habitants, aucune couverture médiatique n’a été assurée de la part de l’ensemble des grands médias nationaux français de la télévision (TF1, France 2, France 3, M6…), de la presse écrite (Le Figaro, Le Monde, Libération, Ouest-France…) et de la radio. Des médias à ne pas confondre avec ceux essentiellement destinés à l’étranger, comme France 24, TV5, RFI ou encore le Monde Afrique, dont le contenu diffère parfois considérablement de celui destiné à la population française, victime de nombreuses censures (Jeux de la Francophonie, Sommets de la Francophonie, agression et pillage rwandais de l’est de la RDC, manœuvres militaires russes en Algérie, visite de chefs d’États africains en Russie, conflit israélo-palestinien, part écrasante des pays d’Europe de l’Est dans les aides françaises au développement…).

En d’autres termes, sur les dizaines d’heures de journaux télévisés accumulés pendant les dix jours de compétition, et sur les centaines d’articles publiés par les grands quotidiens nationaux, aucune seconde ni aucune ligne n’a été consacrée à ce grand événement sportif francophone international, même pour les médailles remportées par des Français. Une censure qui est donc également appliquée par les chaînes de télévision publiques et les nombreuses chaînes de radio du groupe public Radio France. Ainsi, et au lieu de couvrir le lancement des Jeux, le 28 juillet dernier, le journal de 20h00 de France 2 a préféré consacrer un long reportage de 4 minutes et 18 secondes à la très « intéressante » migration des sardines en Afrique du Sud. Incroyable mais vrai. Autre exemple : deux jours plus tard, la très ancienne et célèbre émission hebdomadaire sportive, Stade 2, diffusée sur France 3, n’a daigné accorder aucune seconde à ce grand évènement francophone sur les 52 minutes et 54 secondes d’antenne !

Pour finir, seuls quelques rarissimes articles, rédigés par une petite poignée de médias (dont aucune chaîne de télévision), ont été timidement publiés… à l’occasion de la cérémonie de clôture ! Et probablement suite à un certain nombre de protestations…

Mais cette hostilité politico-médiatique à l’égard de la francophonie se manifeste également à travers la répartition des aides publiques françaises au développement, qui ne bénéficient désormais que marginalement au Monde francophone, et ce au profit des pays d’Europe de l’Est membres de l’Union européenne, qui récoltent constamment la part du lion. En effet, et à partir des dernières données disponibles auprès de la Commission européenne et de l’OCDE, la part du monde francophone n’a été que de 15,4 % du total des aides françaises au développement versées en 2021 (soit 3,5 milliards d’euros, aides bilatérales et multilatérales confondues), contre non moins de 43,3 % pour l’UE (9,9 milliards), presque intégralement destinés aux 13 petits pays d’Europe de l’Est et orientale, qui ne totalisent que 114 millions d’habitants, soit quatre fois moins que l’ensemble des 27 pays francophones du Sud (près de 450 millions début de 2021).

La situation est si absurde, qu’il n’y a qu’un seul et unique pays francophone parmi les 10 premiers pays bénéficiaires des aides françaises au développement (la Côte d’Ivoire, 8e). La Pologne, premier pays bénéficiaire, a reçu 9,3 fois plus d’aides que le Maroc, à la population quasi égale et grand allié de la France (2,565 milliards d’euros, contre 0,277 milliard). Et la minuscule Estonie, peuplée de seulement 1,3 million d’habitants, a reçu davantage d’aides que la vaste RDC, plus grand pays francophone du monde et qui vient de dépasser les 100 millions d’habitants (156 millions d’euros contre 147 millions). Là aussi, incroyable mais vrai… et totalement occulté par les médias.

Pourtant, cette politique d’aide au développement est contraire à toute logique économique ou géopolitique, et aux intérêts supérieurs de la France. Ainsi, et à partir du moment que la doctrine de la politique étrangère de la France semble être désormais de travailler et de s’épuiser financièrement au service des intérêts économiques allemands et des intérêts géopolitico-militaires des États-Unis (les pays d’Europe de l’Est étant avant tout, et de loin, un débouché pour les exportations allemandes, et des alliés géopolitiques inconditionnels des États-Unis, au détriment de la France et de l’Europe), il ne faut donc guère s’étonner de la voir perdre de son prestige et de son influence à l’international, et notamment dans les pays francophones du continent africain, au profit de diverses puissances étrangères, bien heureuses de profiter d’une si absurde politique étrangère.

Enfin, l’actualité internationale récente nous démontre une nouvelle fois les conséquences de cette anglicisation planifiée de la France, qui s’accompagne d’un alignement de plus en plus aveugle sur les positions américaines et européennes, dans un monde pourtant redevenu multipolaire, et en rupture totale avec la tradition gaulliste qui fit de la France une nation souveraine, respectée et admirée dans le monde entier. Ainsi, et lors de ses différentes interventions après le déclenchent de l’offensive palestinienne contre Israël, le Président Emmanuel Macon a toujours refusé de condamner l’occupation israélienne de la Palestine, préférant plutôt marteler sans cesse le « droit d’Israël à se défendre » (droit qui ne semble pas être accordé au peuple palestinien…).

Une attitude assez étrange au regard du droit international, et qui surgit dans un contexte où la Chine et la Russie ont clairement fait porter à l’occupation israélienne la responsabilité du drame actuel (contrairement à l’Ukraine…), où le Président russe a même comparé le siège de la bande de Gaza au siège nazi de Leningrad, où l’ANC de Nelson Mandela vient une nouvelle fois d’utiliser le terme « Apartheid » pour décrire la vie quotidienne de peuple palestinien (tout en soutenant explicitement le Hamas), où le gouvernement sud-africain a lui aussi fait porter l’entière responsabilité de la guerre actuelle à Israël (en citant notamment « la profanation des lieux saints musulmans et chrétiens », et sans ne jamais mentionner le Hamas, en dépit de ses actions meurtrières et condamnables menées contre des civils, mais qui demeurent inférieures en nombre à celles commises par Israël au cours des dernières années), où le Président du Venezuela a qualifié de « génocide » la politique israélienne menée de longue date à l’égard du peuple palestinien (dans le but de le faire disparaitre progressivement, d’une manière ou d’une autre), et où le Président colombien a qualifié de « nazis » les propos tenus par certains hauts responsables israéliens, provoquant une grave crise diplomatique entre les deux pays. Des prises de position notables sur la scène internationale de pays « non musulmans », qui n’ont d’ailleurs nullement été relayées par aucune des chaînes de télévision françaises destinées à la population française, ni même par les chaînes d’information en continu… censure atlantiste et européiste oblige (et qui frappe même les Français juifs opposés à l’occupation israélienne…).

Victime d’un environnement politico-médiatique incontestablement hostile en France, la francophonie mondiale, du Québec au Pacifique, ne doit plus suivre la France dans ses errements, planifiés par certains milieux, ou résultant de la naïveté d’autres. Au nom de leurs propres intérêts, nos frères francophones du reste du monde gagneraient même à se faire davantage entendre, à se décomplexer et à ne plus hésiter à exiger de claires explications à leurs confrères et homologues français, en cas d’attitude jugée hostile et néfaste à la langue française, et donc aux intérêts du monde francophone et de l’ensemble des pays et peuples qui le composent (dont le peuple français lui-même…).

Source : cermf.org

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