Côte d’Ivoire : Le véritable événement, en ce début d’année 2024, s’est matérialisé et volatilisé en deux minutes, au journal télévisé du soir de la chaîne nationale.

Ivoiriennes, Ivoiriens, à tous nos frères et amis
L’année 2023 se termine sans que de nombreuses difficultés vécues par nous tous, au quotidien, n’aient commencé à connaître un véritable début de solution pensée et programmée sous l’autorité et la conduite de ceux qui nous gouvernent.
La cherté de la vie est le sujet pilote, et les deux augmentations du prix de l’électricité en cette seule année 2023, et leur impact, déjà lourd et encore à venir, sur toutes les dépenses, en achats de biens comme en prestations de services, ont durement dilué l’humeur festive à laquelle toutes les communautés ont droit à Noël et à la Saint Sylvestre.
 Aussi convient-il de saluer les distributions de vivres et non vivres ici et là dans le pays, et les immenses concerts/galas financés par les barons du RHDP triomphant, couronnés de feux d’artifices mirobolants; oui, c’est un pays en grande joie et paix qui devrait être impatient d’accueillir toute l’Afrique pour cette compétition de la CAN 2024.
Les grands spectacles de sons et lumières, et les feux d’artifices que tous les dignitaires du régime ont offert, dans leur chef lieu d’élection, ont été une dérivation salutaire pour le peuple, les jeunes, les adolescents et les enfants.
Même si les deux dizaines de sites, au plus, ne sont qu’une goutte d’eau sur l’immensité du territoire national, acceptons cela, positivons, peu valant mieux que rien du tout, comme le disent nos sages.
Le véritable événement, en ce début d’année 2024, s’est matérialisé et volatilisé en deux minutes, au journal télévisé du soir de la chaîne nationale, le vendredi 5 janvier dernier.
Qui n’a pas senti une onde de grande émotion le traverser lorsque la télévision ivoirienne nous présente cette jeune dame, porte parole des 12 majors aux concours directs d’accès à l’ENA pour 2024, qui nous confie, au bord des larmes, qu’elle n’aurait jamais pensé qu’une citoyenne de condition modeste, et, sans appuis ou relations dans la classe dirigeante, aurait pu accéder un jour à l’ENA ?
Objection, noble dame, mais correction qui ne porte en rien atteinte à l’admiration que vous avez su inspirer !
En effet, de mémoire de citoyen ivoirien, il y a eu, en Côte d’Ivoire, une ère où seul prévalait le travail des élèves et étudiants, et ses résultats; et ils sont encore nombreux, et bien en vie, les Ivoiriennes et Ivoiriens, nés en milieu rural, dans des familles connaissant la pire des précarités, qui ont pu suivre les cycles primaire, secondaire, et universitaire, au pays ou à l’étranger, sans que la famille ait à débourser le << piguini >> dont elle ne disposait d’ailleurs pas; des familles ne comptant ni notables, ni autres personnalités, dans leurs rangs ou proches.
Mais alors, que s’est il passé ? A partir de quelles années ce qui était de première évidence et normalité pour la jeunesse ivoirienne à fort potentiel, s’est évaporé, pour laisser place au “système” qui prévaut en ce moment, et que notre jeune lauréate, avec innocence et spontanéité, dénonce ainsi durement, sans le réaliser ?
Comment comprendre ou accepter qu’après bientôt 15 ans de gouvernance du Président Ouattara, auquel des lauriers sont tressés tous les jours pour son art de la gestion de notre cité, ce verrou n’ait pas encore sauté ?
Devons nous oser le courage de nous demander ce que vaut tout notre système de formation supérieure qui propose les élites pour la direction des affaires du pays ?
Et encore nos félicitations à cette jeune dame – qui mériterait d’être suivie –  Pour cette antiphrase spontanée, et d’autant plus acérée que prononcée en toute innocence et sans malice.
Elle a pétrifié toutes les autorités qui présidaient l’événement, tous leurs sourires ayant viré en rictus, puisqu’ils sont eux mêmes produits du “système” !
Mais stop, écrasons le frein et rendons nos armes à l’année qui commence et à la Coupe d’Afrique des Nations qui est ivoirienne !
Nous vivons, à fin décembre 2023/début janvier 2024, une période où le soleil, le vent, les arbres, les rivières, les fleuves, les lacs et l’océan, les villages, les hameaux, les villes, tout devrait concourir à ce que la Côte d’Ivoire présente, à l’unisson, l’image d’un pays où l’on sait aimer vivre, surtout si l’on s’en tient à la lancinante communication élégiaque du pouvoir RHDP en place.
Mais imposons nous la discipline que le patriotisme nous impose à tous, en entrant gaiement à Cankro ou Candougou, dès ce samedi 13 janvier, pour un mois !
Ce n’est pas l’enrôlement de 20.000 adolescents ou jeunes qui va convaincre les plus de 25 millions d’Ivoiriens qu’ils sont sur une terre formidable où le gai-vivre devrait être de règle, sauf que leurs dirigeants le limitent à eux seuls et à leurs proches.
C’est l’inépuisable volonté des Ivoiriens de ne rien ménager pour que leur fétiche, leur Côte d’Ivoire, sorte toujours vantée et auréolée, de toutes les compétitions.
Surtout qu’il ne leur est demandé que de redevenir un moment eux mêmes, hospitaliers, emphatiques et généreux, garnissant plus l’écuelle et la coupe de l’hôte que les leurs propres. Sur fond de joie et gaieté de vivre !
La CAN 2024 Ivoirienne ne pourra être que réussite puisqu’elle est Ivoirienne !
Belle CAN à toutes et à tous pour embrayer sur une bonne année 2024!
Abidjan, le 10 janvier 2024
Ministre Kobena I. ANAKY
Président du MFA
Retrouvez La chronique du Ministre Kobena I. Anaky, tous les mercredis, sur www.ladepechedabidjan.info
1

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy