Gnaoulé Oupoh : « Paris est la capitale des libertés et des droits de l’homme, mais aussi celle du code noir esclavagiste et du code de l’indigénat, qui a contraint nos parents aux travaux forcés »

Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPACI), fondé par Laurent Gbagbo après sa libération par la Cour pénale internationale, a organisé une manifestation, le samedi 29 juin 2024, dans la capitale française. Ce rassemblement avait pour objectif de réclamer la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale pour les élections présidentielles en Côte d’Ivoire, où il a été condamné à 20 ans de prison malgré son acquittement par la CPI.  À cette occasion, le professeur Gnaoulé Oupoh, vice-président du PPACI chargé de la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche, a prononcé un discours abordant plusieurs sujets cruciaux.

D’emblée, le vice-président du PPACI a situé son adresse dans un cadre historique en soulignant les contradictions de Paris, ville symbolique des droits de l’homme, mais aussi marquée par un passé esclavagiste et  colonial. « Nous sommes ici à Paris, capitale des libertés et des droits de l’homme. Mais Paris, c’est aussi la capitale du code noir esclavagiste, c’est la capitale du code de l’indigénat, qui a fait travailler nos parents dans les travaux forcés », a-t-il déclaré. Cette dualité, mise en avant dès le début, expose l’hypocrisie de la politique française, dont l’histoire oscille entre défense des libertés et domination coloniale.

Il a ensuite axé son intervention sur la nécessité pour les peuples africains de se libérer des influences néocoloniales et des élites locales corrompues. « Notre intérêt à nous, peuples africains, est de nous libérer définitivement de tous les prédateurs qui sucent notre sang, pillent nos richesses, et étranglent notre désir de souveraineté », a-t-il affirmé. Pour le professeur Gnaoulé Oupoh, Laurent Gbagbo a été déporté à la CPI parce qu’il porte le combat de l’émancipation de l’Afrique, à l’instar de figures emblématiques de la lutte pour la liberté telles que Lumumba, Nkrumah, Mandela et Sankara.

La condamnation par contumace de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison a été vivement dénoncée par le vice-président du PPACI, qui l’a qualifiée d’injuste et de politiquement motivée. « Comment peut-on déporter un citoyen, sachant donc qu’il est en prison à l’étranger, et le juger et le condamner par contumace pour refus de comparaître ? » s’est-il indigné. Gnaoulé Oupoh a également critiqué le système judiciaire ivoirien, en soulignant que la BCEAO n’a jamais déposé de plainte contre Laurent Gbagbo. Il dénonce une accusation fabriquée de toutes pièces pour des motifs politiques et soutient qu’Alassane Dramane Ouattara, ainsi que tous les Ivoiriens, savent que ce sont ses propres lieutenants qui ont braqué les agences de la BCEAO en Côte d’Ivoire, en présence des soldats français, donc le Président français, Emmanuel Macron, le sait.

Selon lui, cette conspiration est orchestrée contre Laurent Gbagbo parce que l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, a peur de l’affronter dans les urnes.

L’allocution s’est conclue par un vibrant appel à la mobilisation et à la résistance. « La réinscription du camarade Laurent Gbagbo sur la liste électorale est non seulement un impératif, mais aussi une exigence pour la renaissance de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique », a-t-il insisté, avant de remercier et féliciter Pascal Logbo, le représentant du PPACI en France,  et son équipe pour l’organisation de la manifestation.

Ce message, basé sur une analyse des injustices passées et contemporaines, vise à inspirer ceux qui luttent pour une Côte d’Ivoire et une Afrique souveraines.

Axel Illary

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