Exclusif / Saisine du procureur Tchimou : Tagro propose sa démission à Gbagbo

Photo : DR
Quand le chef de l’Etat rentre de Casablanca, il a déjà un schéma en tête. Cependant, Laurent Gbagbo décide de consulter les différents protagonistes pour avoir leur avis. Avec Désiré Tagro les choses se sont-elles bien passées ? L’entourage du Ministre répond par l’affirmative. Selon nos sources, le chef de l’Etat aurait assuré Désiré Tagro de son soutien entier et total. Laurent Gbagbo propose de classer l’affaire en donnant l’ordre immédiatement au Président de l’Assemblée nationale de tout arrêter. C’est le ministre de l’Intérieur qui aurait exprimé la crainte qu’un tel geste de soutien appuyé crée des problèmes. Remerciant le chef de l’Etat pour sa confiance, Désiré Tagro fait en même temps savoir son désir de quitter le gouvernement après les élections. Le ministre de l’Intérieur assure qu’il ne comprend pas la pertinence de tous les coups qu’il reçoit de la part du Président de l’Assemblée nationale, et de certains autres cadres du parti, alors qu’il travaille sans calcul et avec dévouement pour le pays et pour le chef de l’Etat. «Monsieur le Président, je ne vais pas vous embarrasser en demandant à partir maintenant. Ce serait fuir et abandonner le combat. Je vais laver mon honneur et ensuite participer à votre réélection. Quand vous serez réélu, je vous demande de ne pas me reconduire dans le gouvernement», aurait proposé le Ministre de l’Intérieur. Si l’on s’en tient à nos sources, c’est donc Désiré Tagro, sans doute pour contrer l’enquête parlementaire mijotée par les députés, qui aurait proposé de saisir le procureur de la République. Le chef de l’Etat demande ensuite au ministre de l’Intérieur de faire un draft de la saisine. Dans l’esprit du natif de Saïoua, il s’agissait d’initier la même procédure que du temps de Beugré Mambé. A cette occasion, Désiré Tagro avait saisi le procureur de la République. Laurent Gbagbo a-t-il estimé qu’il n’était pas politiquement rentable de laisser l’initiative de l’affaire au ministre de l’Intérieur ? En tout cas, c’est le porte-parole du chef de l’Etat qui monte au créneau en fin de compte. Le relatif doute qui s’était emparé les premiers jours des proches du Ministre de l’Intérieur réside dans les raisons et les motivations du déclic qui a conduit Laurent Gbagbo à endosser l’enquête judiciaire. Les raisons, si cette version des faits est établie, sont pourtant évidentes : elles sont essentiellement politiques. Que Laurent Gbagbo écrive au Procureur a plus de portée qu’une saisine de Tchimou par le ministre de l’Intérieur qui est lui-même mis en cause. L’impact psychologique de la décision du Chef de l’Etat, sur chaque camp au FPI, et sur l’ensemble de la classe politique a été fort. Dans la maison Tagro, on refuse de voir que la saisine du Procureur de la République est faite dans des termes juridiques assez favorables pour le ministre de l’Intérieur. On feint également de ne pas lire que Koulibaly Mamadou a été cité comme un vulgaire citoyen, alors que les termes utilisés pour parler du Ministre de l’Intérieur paraissent moins irrévérencieux. C’est bien parce que le communiqué de Gervais Coulibaly ne paraissait pas clair et semblait un peu anti-Koulibaly, que l’idée de l’enquête parlementaire a continué son chemin. Mais pour qui roule le Président Gbagbo ?

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Charles Kouassi

Thu, 08 Jul 2010 02:09:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy