MARÉSHAL ZMARÉSHAL ZONGO (Artiste comédien humoriste): “Tout le monde peut faire rire, mais …”

Quelles sont les nouvelles?

Je vais très bien, grâce à Dieu. Je prépare en ce moment un court-métrage pour participer à un appel à candidatures de CFI. Parallèlement à cela, je poursuis ma formation de réalisateur. Dans ce sens, je serai bientôt en Guinée Conakry pour valider un autre module après celui que j’ai obtenu en Tunisie. En même temps, je prépare la deuxième saison du JTZ. Il y a aussi des scènes en vue pour la fin d’année au Togo, au Burkina-Faso, au Niger, en Guinée, au Gabon et un grand spectacle Zongo et Tao à Bamako.

A propos de ton départ du pays, plusieurs versions circulent, quelle est la tienne?

Je suis parti comme tous les Ivoiriens qui ne supportaient pas de rester là à assister à toutes ces animosités indignes de la Côte d’Ivoire. Je me suis éloigné pour me mettre à l’abri en attendant que les choses redeviennent normales.

Donc on ne va pas te voir ici maintenant hein!

Bien sûr que j’envisage de revenir au pays.Tu te moques de moi ou quoi? Pour la date, je suis en train de prendre des dispositions pour que ce soit un événement. Parce que j’ai bien envie de montrer au public ivoirien le nouveau visage artistique que je prône à ce jour. Il ya bientôt deux ans que je suis parti et beaucoup de choses ont changé. Alors il faut bien le montrer au public qui m’a vu naître et faire taire les ragots.

Tu étais allé pour te cacher, et apparemment tu t’es bien retrouvé hein!

Cela n’a pas été facile comme tu peux l’imaginer, mais je dirais plutôt que j’ai eu beaucoup de chance parce que j’ai dû vraiment me battre pour m’imposer. Et mon nom, mon image, ma détermination, mon humilité et mon esprit d’entreprenariat m’ont facilité les choses.

Comment tu t’es arrangé pour être sur Africable?

J’ai été approché par la direction d’Africable Télévision pendant que j’organisais un spectacle. On m’a demandé de proposer une émission et j’ai proposé le JTZ qui est une idée que traînait depuis Abidjan.

Tu es devenu agent de télévision maintenant?

Je produis et réalise le JTZ et je n’ai pas l’intention de devenir agent d’une télé. Je suis foncièrement artiste et j’adore la liberté.

Tu ne trouves pas que tu as triché “Titrologue” pour faire ton JTZ?

Le JTZ n’est pas une copie du Titrologue ! C’est vrai que c’est aussi un journal, mais ici le travail est totalement différent et plus complexe. Le JTZ est beaucoup plus riche, plus ouvert, plus mature et techniquement comparé à “Titrologue”, c’est le jour et la nuit.

Djaaa tu es devenu Malien!

Arrêtez, j’ai du respect pour mes amis maliens! J’aime bien le Mali,mais un morceau de bois tombé dans l’eau ne sera jamais caïman. Je suis et je reste Ivoirien.

Est-ce que tu sais que tu as “tué” Tao même?

Non je n’ai pas tué le duo Zongo et Tao.Tao et moi, nous sommes en contact. Dans toute l’Afrique de l’ouest francophone, Zongo et Tao restent le meilleur duo, le duo qui continue à faire parler de lui après deux ans d’inactivités. Et puis on parle de duo parce qu’il y a deux entités artistiques bien établies dont chacune a la capacité d’agir seule et en son nom propre. Moi je voulais démontrer à moi-même que je pouvais créer, agir, produire, m’exprimer seul et je pense que je l’ai réussi. Tao aussi est un comédien bien formé qui peut le faire, alors ne le sous-estimez pas.

Comme tu t’en sors là-bas, tu attends quoi pour venir le chercher ? Il est perdu depuis que tu es parti…

J’ai déjà fait venir Tao à Bamako à deux reprises pour des spectacles, mais il préfère rester à Abidjan. Alors que moi j’estime que le Mali est une expérience à vivre.

Il y a gbangban au Mali et puis tu restes là-bas. Tu veux jouer les durs?

Quand on a vécu en Côte d’Ivoire de 1999 à 2011, on ne peut pas avoir peur de ce qui se passe au Mali, vu qu’à Bamako, il ne se passe rien. Et puis, quand on n’est pas dans son pays, il ne faut pas se mêler de ce qui ne vous regarde pas. Donc même dans le JTZ, mes interventions sur la crise malienne sont bien limitées.

De là-bas, quelle est ton appréciation actuelle de l’humour ivoirien?

Je suis de très près tout ce qui se passe dans le milieu artistique ivoirien en général et au niveau humoristique en particulier. Je voudrais d’abord encourager la nouvelle génération qui se bat pour se faire une place. Mais pour moi, avec tout le respect que j’ai pour mes amis, je pense qu’il y a encore du travail à abattre. C’est dommage mais l’humour ivoirien n’a pas fait de grands progrès ! On assiste encore à des enchaînements de blagues qui se ressemblent d’un humoriste à un autre.

Pour moi, il n’y a pas encore de spectacle d’humour digne du nom : un spectacle qui s’attaque à un thème de la société pour essayer de le décortiquer. Un spectacle avec une logique de progression. Un spectacle qui montre la capacité intellectuelle de l’humoriste. Tout le monde peut faire rire mais tout le monde n’est pas humoriste. J’assume. L’humour africain a besoin de se positionner sur les grandes scènes occidentales comme la musique le fait déjà. Et la plaisanterie ne pourra jamais nous y conduire.

Que ferais-tu si on te demandait de revenir faire Le Titrologue à la RTI?

Si je dois occuper une tranche à la RTI, ce sera avec beaucoup de plaisir, mais je ne souhaite pas que ce soit Le Titrologue. Je crois avoir déjà fait mes preuves. Moi, je suis plutôt pour le genre d’émission qui s’adresse à un public diversifié, le genre qui peut intéresser d’autres Africains. Les idées ne manquent pas et aujourd’hui je sais comment produire une émission, donc je serai plus à l’aise en proposant mon propre projet.

Une gbicherie

Je souhaite une paix définitive à la Côte d’Ivoire. Je compte revenir très bientôt au pays, s’il y a un promoteur sérieux qui veut faire cette expérience avec un spectacle d’humour digne de mon expérience. Un spectacle que le public ivoirien ne sera pas prêt d’oublier. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

J.M. Tonga in Gbich (Journal d’humour et de bande dessinée)

Tue, 18 Sep 2012 02:54:00 +0200

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