Préinscription en ligne: Parents d’élèves et syndicats d’étudiants dénoncent une arnaque

Le nouveau montant de la préinscription en ligne dans les universités et grandes écoles est de 10000 FCfa contre 7000 FCfa en 2012. Cette décision suscite le mécontentement des nouveaux bacheliers, des parents d’élèves et des syndicats estudiantins. Ils crient tous à l’arnaque. Pour eux, les 3000Fcfa qui s’ajoutent sont de trop dans un pays où les population broient du noir. Nouveaux bacheliers, parents d’élèves, syndicats estudiantins sont tous unanimes : le seuil du tolérable a été franchi dans ce contexte social de pauvreté généralisée.
Pour Sara C, ex-élève de Terminale au lycée Simone Gbagbo de Yopougon, qui a décroché le Baccalauréat, l’Etat aurait dû faire du social en maintenant le montant de la préinscription en ligne de 2012, mieux en le revoyant à la baisse. « Le drame, c’est que le ministère de l’Enseignement ne nous explique jamais la raison de cette hausse. C’est dommage », déplore J. Kouamé, un autre nouveau bachelier. « C’est vrai qu’en février nous avons fait gratuitement la préinscription en ligne en tant qu’élève de terminale. Nous nous attendions à ce que la seconde phase soit également gratuite ».
Les syndicats estudiantins sont loin également de soutenir cette décision du gouvernement. Nando Serges, le porte-parole de la Coalition des mouvements universitaires de Côte d’Ivoire (Comuci), est très amer. « Le gouvernement nous accuse souvent de manipuler les élèves et étudiants pour susciter des mouvements de grève, des violences sur les campus. Mais il oublie que ce sont de telles décisions prises sans notre avis qui mettent souvent le feu aux poudres » dénonce le leader syndical.
Les associations des parents d’élèves comme l’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), l’Association des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Apeeci), et l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Unapeeci) et la Coordination des associations des parents d’élèves (Capci) s’insurgent également contre cette décision qu’elles trouvent cynique. « Si le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas les moyens pour financer la préinscription en ligne, il faut qu’elle trouve d’autres sources de financement pour épargner les parents d’élèves du fardeau de la souffrance. L’Etat peut faire du social en maintenant ces 7 mille Fcfa. Ce serait à son avantage. Malheureusement. C’est lorsqu’il y a péril en la demeure que le gouvernement nous appelle en pompier pour calmer nos enfants. Alors qu’il aurait pu nous associer avant toute prise de décision concernant les étudiants et les élèves de Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons que combattre une telle décision et nous allons la combattre avec la dernière énergie » affirme Paler Bi Roger, président de l’Apeeci. Ce sentiment est soutenu par Aka Kadio Claude responsable de l’Opeeci qui réclame un bilan financier de la préinscription en ligne de 2012. « Où vont les fonds engrangés par ces préinscriptions en ligne ? Servent-ils réellement à organiser les examens du Bts ? Qu’est qui justifie cette hausse de 3000 Fcfa » s’interroge l’interlocuteur avec amertume.
Au sein de la Convention de la société civile, des voix s’élèvent officieusement pour dénoncer cette hausse de 3000Fcfa en l’espace d’une année. « C’est vrai que dans les années passées, les étudiants payaient leurs inscriptions plus chers que maintenant. Les étudiants ne s’en rendaient pas compte. Il faut qu’on soit honnête, c’était plus cher qu’avant que maintenant. Mais si je conteste cette décision, c’est parce que la guerre de 2011 a rendu les Ivoiriens très pauvres. Singulièrement les parents d’élèves. Le gouvernement aurait du maintenir les 7 mille Fcfa. Personne n’aurait levé le petit doigt s’il n’y avait pas eu la guerre de 2011. Moi je suis un militant du Rdr. J’ai voté pour Alassane Ouattara. Mais je désapprouve cette politique antisociale. Ce que je reproche au président Ouattara, c’est l’absence criante de politique sociale en faveur des démunis », confie un membre de l’instance dirigeante de la Convention de la société civile, sous le sceau de l’anonymat.

Charles Bédé
In Notre Voie

Tue, 30 Jul 2013 03:08:00 +0200

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