Transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi : Le pouvoir n’en veut pas

C’est sûr ! Actualité politique oblige, les regards seront tournés et les oreilles tendues vers Odienné (nord-ouest ivoirien) aujourd’hui, mercredi 29 mars 2012. Comme nous l’annoncions dans notre parution d’hier mardi, les avocats de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo ont rendez-vous avec le Parquet d’Abidjan. Les conseils de l’épouse de Laurent Gbagbo -au nombre de quatre- ont fait le déplacement, hier mardi, de la capitale du Denguelé, pour répondre à cette invitation. Ils seront rejoints, aujourd’hui mercredi, par le Procureur du tribunal d’Abidjan-Plateau, Simplice Koffi Kouadio et/ou ses collaborateurs. Question essentielle : Simone Gbagbo va-t-elle rejoindre son époux à la Cour pénale internationale (Cpi) ou va-t-elle restée en Côte d’Ivoire, à l’issue de cette rencontre ? Des proches de l’ancien couple présidentiel, ainsi que nous le relevions dans Soir Info du mardi 27 mars 2012, sont préparés à une telle éventualité. Mais du côté du pouvoir, il nous revient que les autorités ivoiriennes ne souhaitent pas le départ de Mme Gbagbo à La Haye. D’ailleurs, jusqu’à preuve du contraire, aucun mandat d’arrêt international n’a été décerné contre elle. Sauf changement donc, l’ex-députée d’Abobo va être jugée en Côte d’Ivoire. Nos sources croient savoir que la convocation que le Parquet a adressée aux avocats de la membre fondatrice du Front populaire ivoirien vise plutôt à faire accélérer les choses au niveau des juridictions nationales. Un ministre de l’actuel gouvernement nous confiait récemment que Simone Gbagbo ne sera pas envoyée à La Haye. Cette même source ajoutait que le pouvoir compte prendre, dans les semaines à venir, des décisions d’apaisement. Convaincues que la vraie réconciliation sera difficile à réaliser sans l’implication du camp Gbagbo, les autorités ivoiriennes pourraient, selon cette source, faire voter une loi d’amnitie par l’Assemblée nationale. Objectif : permettre la libération de prisonniers et le retour d’exilés. Le dégel des avoirs de certains pro-Gbagbo fait aussi partie des mesures que le pouvoir s’apprêterait à prendre. Ces décisions pourraient intervenir quand les discussions annoncées avec l’opposition s’ouvriront.
On se souvient aussi que sur la question du transfèrement de d’autres ivoiriens à la Cpi, le président de la République, Alassane Ouattara avait donné sa position. Dans une série d’interviews accordées à des médias internationaux avant et pendant sa récente visite d’Etat en France, il avait déclaré qu’il ne souhaitait plus qu’un Ivoirien soit jugé par la justice internationale. « Une chose est certaine, nous allons examiner ces cas. Je préfère que la justice soit rendue en Côte d’Ivoire. Nous n’en avions pas les moyens. Et si dans quelques semaines, dans quelques mois, nous en avons les moyens, nous préférerons juger les uns et les autres en Côte d’Ivoire », avait fait savoir, le vendredi 27 janvier 2012, l’ex-Directeur général-adjoint du Fonds monétaire international (Fmi) aux confrères de France 24 et de Radio France internationale (Rfi).
Le chef de l’Etat va-t-il tenir parole ? On en saura davantage après la rencontre, à Odienné, entre le Parquet d’Abidjan et les avocats de Simone Gbagbo.
Arrêtée, en même temps que son époux, le 11 avril 2011, dans la résidence présidentielle de Cocody, Simone Gbagbo a été gardée à l’hôtel du Golf avant d’être envoyée, le 23 avril 2011, à Odienné en résidence surveillée. Auditionnée par le procureur de la République d’Abidjan le 8 mai 2011, elle a été inculpée, depuis le 18 août 2011, et placée en détention préventive pour « vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale ».

SYLLA A. in Soir Info

Wed, 28 Mar 2012 02:16:00 +0200

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