Les Présidents de la CAE et de la CEDEAO invités à intensifier leurs efforts pour mettre fin aux MGF transfrontalières

Equality Now, Organisation de défense des droits des femmes, exhorte le Président de la CAE, Uhuru Kenyatta, et le Président de la CEDEAO, Akufo-Addo, à intensifier leurs efforts pour mettre fin aux MGF transfrontalières dans leurs communautés économiques régionales.

Equality Now (www.EqualityNow.org), organisation de premier plan oeuvrant pour la défense des droits des femmes, a exhorté le Président du Kenya, Président de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Uhuru Kenyatta, et le Président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, à mobiliser leurs pairs pour mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) à travers les frontières dans leurs régions spécifiques.

Dans un communiqué de presse publié à la fin des 16 jours d’activisme le vendredi 10 décembre, la Directrice du Bureau Afrique d’Equality Now, Faiza Mohamed, a observé que les MGF transfrontalières étaient répandues en Afrique de l’Est et de l’Ouest où des mécanismes régionaux de suivi et de données sur la pratique transfrontalière font défauts.

Elle a souligné qu’il fallait un engagement politique de haut niveau de la part de tous les Chefs d’État et de Gouvernement d’Afrique de l’Est et de l’Ouest afin de lutter de manière collaborative contre les MGF transfrontalières en adoptant des solutions concrètes et globales qui incluraient la poursuite des cas, exhortant les Présidents Akufo-Addo et Kenyatta  à piloter ce processus.

Mme Mohamed a ajouté que les frontières poreuses, les crises humanitaires, l’instabilité politique, la faiblesse des structures administratives, l’absence de lois interdisant les MGF, la mauvaise application de ces lois là où elles existent et une coordination inefficace entre les agents des forces de l’ordre entre les pays voisins des Communautés Économiques Régionales étaient quelques-uns des principaux moteurs des MGF transfrontalières en Afrique.

« Les efforts visant à mettre fin aux MGF parmi les États membres des Communautés Économiques Régionales par le biais de la législation n’ont pas été harmonisés. De plus, les communautés qui vivent aux points frontaliers partagent des cultures et des coutumes communes. Cela leur permet de traverser facilement les frontières afin de pratiquer les MGF et en particulier dans les situations où les MGF sont interdites dans leur pays d’origine.

Nous exhortons donc le Président Akufo-Addo et le Président Kenyatta à donner la priorité et à inclure les efforts visant à mettre fin aux MGF transfrontalières dans l’agenda de leurs communautés économiques régionales spécifiques et conformément à l’initiative Saleema que l’Union africaine a lancée en 2019 », a déclaré Mme Mohamed.

En Afrique de l’Ouest, les MGF transfrontalières sont endémiques au Burkina Faso et au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, en Mauritanie et au Sénégal, en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. En Afrique de l’Est, le Kenya a été témoin de MGF transfrontalières où des filles, des femmes et des exciseuses sont emmenées en Ouganda, en Tanzanie, en Éthiopie et en Somalie pour commettre ces violations des droits humains, alors que les auteurs tentent de contourner les lois et les systèmes mis en place pour mettre fin aux MGF. Il y a également eu des cas où des femmes et des filles d’autres nationalités ont été transportées au Kenya pour être soumises à la pratique.

Mme Mohamed a en outre noté que le Kenya avait fait preuve de la volonté politique nécessaire pour galvaniser l’action visant à mettre fin aux MGF, exhortant le président Kenyatta à appliquer le même dévouement et le même esprit qu’il avait démontré pour mettre fin aux MGF au Kenya à l’ensemble de la Communauté d’Afrique de l’Est. En novembre 2019, le Kenya s’est engagé à l’échelle nationale à mettre fin aux MGF d’ici 2022, huit ans avant l’engagement mondial de 2030 d’éliminer cette pratique néfaste.

Elle a également rappelé aux Présidents Kenyatta et Akufo-Addo qu’ils avaient la responsabilité de demander des comptes à leurs pairs tout en respectant les aspirations du Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique.

« Les lois concernant les MGF transfrontalières entre les pays voisins varient, alors que certains pays n’ont pas de lois du tout. En outre, seuls la Guinée-Bissau, le Kenya et l’Ouganda traitent des MGF transfrontalières dans leurs lois nationales. Mettre fin aux MGF nécessite donc un engagement politique pour conduire des solutions globales qui incluent l’éducation sur les droits des femmes et des filles ainsi que l’engagement communautaire autour de l’évolution des normes culturelles et sociales », a ajouté Mme Mohamed.

Source : Equality Now

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