Ivoiriennes, Ivoiriens, Chers Amis
- Autant il est accepté de tous, depuis la nuit des temps, que les grandes douleurs sont muettes, posons ici que les joies et satisfactions qui frôlent le sublime ne s’expriment pas du tout, qu’elles ne se permettent pas de dépasser d’insignes palpitations que la raison impose au cœur de vite maîtriser.
Nous ne dirons donc rien de ce que notre Côte d’Ivoire a vécu au soir de ce lundi 29 Janvier 2024, en rapport à ce qui se tenait à Yamoussoukro, au stade Charles Konan Banny.
Les Eléphants, notre équipe nationale de football, ont su puiser en leurs âme et ressources, après un corps à corps aussi âpre qu’interminable, pour laver le pays et sa mémoire d’une humiliation cruelle et sans nom, à nous tous infligée quelques jours auparavant par un pays ami et frère, qui a la Cote d’Ivoire en grande estime, et dont les dirigeants s’honorent d’avoir bénéficié de la proximité de feu le Président Félix Houphouët Boigny.
Mais le sport est le sport, et ses lois et verdicts sont implacables.
La CAN 2023/2024 va se poursuivre, et quel que soit le parcours que sauront se tracer les Eléphants et leurs encadreurs, portés avec amour et foi par toute la Côte d’Ivoire, le plus dur aura été fait.
L’honneur de la Nation pachyderme a été lavé.
Merci, Merci, et encore Merci.
- C’est dans cette même Côte d’Ivoire en totale immersion CAN que les réseaux sociaux ont présenté une vidéo où le Président de l’Assemblée Nationale, figure emblématique et médiatique de l’Olympe du RHDP au pouvoir, livre à des populations, de toute évidence frustrées et au bord de la révolte, un message fort et aux accents d’appel à l’insurrection.
Les nombreuses personnalités des pays d’Afrique et du monde entier venues partager cette CAN avec nous marqueront le pas devant cette vidéo,
Dans les salons de leurs ambassades respectives, ils auront à cœur de se faire expliquer comment, dans la Côte d’Ivoire modèle prônée et vendue tous azimuts par le président Alassane Ouattara, le Président de l’Assemblée Nationale, réputé très proche du couple présidentiel, peut désavouer et défier une autre tout aussi grande figure de l’appareil d’état.
Celui qu’il attaque est conseiller politique du Président et ce dernier vient de lui confier le gouvernorat des 13 communes du Grand Abidjan, à priori pour saluer sa gestion réussie en tant que maire de la commune de Koumassi, quartier considérée comme dépotoir incurable.
Cet oiseau rare du système RHDP, homme des missions difficiles sinon impossibles, se fait fort de donner une nouvelle physionomie, moderne et attrayante, au Grand Abidjan.
Et ne voilà-t-il pas que l’une de ses premières initiatives, à savoir dégager les accès à un grand axe routier à Yopougon, lui vaut un affrontement direct et médiatisé avec l’un de ses voisins au cénacle du RHDP autour de Alassane Ouattara?
La population Ivoirienne et l’extérieur ne savent où donner de la tête et observent, médusés.
Le pouvoir, c’est connu, s’entretient par un show permanent qui ne tolère aucune fausse note.
Peut –être faudrait-il insister pour que ce principe de base soit enseigné dans les instituts d’études politiques que le RHDP crée à profusion en Côte d’Ivoire, et qui sont supposés assurer demain la relève des cadres pour une bonne gestion de l’état ?
Ce n’est pas lors des fêtes et célébrations, lorsque l’on a invité le monde entier chez soi, que l’on commence à laver le linge sale sur la place publique.
Ou alors, y aurait –il quelque chose de pourri en ce royaume du souverain Alassane Ouattara ?
En Afrique, on sait que le poisson pourrit toujours par la tête…
Continuons de les observer. Partageons, grâce à la CAN, ce mois de grâce d’occultation de notre mal vivre en cette terre d’Ivoire.
Ne changeons pas.
Restons nous-mêmes.
Vive la Côte d’Ivoire