Avec Hollande, la fin de la Françafrique ?

Les Africains auraient-ils le coeur à gauche?" s’était interrogé le portail d’information Gabonlibre pendant la campagne présidentielle française en raison de l’enthousiasme sur le continent qu’avait globalement suscité la candidature de François Hollande. "Pour toutes ces raisons liées à l’histoire et à la géographie, rien de ce qui se passe dans l’Hexagone ne nous est indifférent. Surtout l’élection présidentielle pour laquelle, consciemment ou non, le coeur et la raison des Africains ont voté pour Hollande", lui avait répondu le portail d’information sénégalais Rewmi.

Après cinq ans de sarkozysme, le nouveau président français cristallise de nombreuses attentes en Afrique, notamment sur la fin de la fameuse Françafrique. Rewmi, portail d’information sénégalais, titrait "François Hollande président. Un nouvel espoir pour l’Afrique". Principales raisons de cet engouement? "Il a redonné un peu d’espoir aux Africains en se montrant favorable à l’accueil des étudiants étrangers et en s’engageant à réduire les délais d’attente de l’examen des dossiers concernant les demandeurs d’asile", explique le site.

"Avec l’arrivée au pouvoir de la gauche, certains observateurs des relations franco-africaines espèrent que le nouveau président donnera un visage différent des relations historiques", soulignent Les dépêches de Brazzaville. Le quotidien congolais y cite notamment de nombreuses ONG telles que Transparency International, Sherpa, Survie ou encore Agir "interprétant les proses de Hollande comme un signal visant quelques chefs d’Etats africains tels que Denis Sassou-Nguesso du Congo, le défunt Omar Bongo Ondimba du Gabon et Teodoro Obiang de Guinée Equatoriale, qui font l’objet d’enquêtes judiciaires en France". Dans un autre article sur le sujet, Les Dépêches de Brazzaville rappellent que "les capitales africaines attendent un partenariat plus équilibré avec Paris" et souhaitent de François Hollande qu’il "mette fin aux relations d’influence opaques entre la France et ses ex-colonies de Françafrique"

Du côté du Togo, le quotidien Le Pays s’interroge. Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1991, avait promis à Alain Juppé de ne pas se représenter en 2015. "Est-ce qu’avec François Hollande ce que Blaise Compaoré avait dit à Juppé sera respecté ? A chaque élection française, les Africains ont toujours cru à une rupture de la politique franco-africaine. Malheureusement, tel n’a jamais été le cas puisque ce sont les gouvernements français, de gauche ou de droite qui défont toujours les régimes en Afrique". François Hollande a donc du pain sur la planche. Il est notamment attendu dès maintenant sur la fermeture, promise pendant sa campagne, de la cellule africaine de l’Elysée, symbole de la Françafrique qui perdure depuis Charles de Gaulle.

Pour le site d’information Gabon libre "il serait illusoire d’attendre l’irruption d’un quelconque deus ex machina, fût-il nommé Hollande, comme tentent de le croire très naïvement bon nombre d’Africains du continent et de la diaspora"

Mon, 14 May 2012 14:25:00 +0200

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