Une transition “apaisée” entre Sarkozy et Hollande

La transition entre Nicolas Sarkozy et François Hollande s’organise dans un climat apaisé après une campagne violente, avec une apparition commune très symbolique mardi pour la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
C’est seulement la deuxième fois dans la Ve République que cette procédure, qui voit le président sortant "cohabiter" avec le président élu, se déroule entre un battu et son vainqueur, depuis la victoire du socialiste François Mitterrand contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981.
On était alors encore en pleine Guerre froide, et la transition avait été mouvementée entre le président battu et la nouvelle équipe de gauche qui était la première à accéder au pouvoir depuis près d’un quart de siècle.
Cette année, le climat semble tout autre, comme l’assure Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande. Il est chargé de piloter l’équipe gérant la transition, qui s’est installée au QG de campagne de François Hollande, avenue de Ségur dans le VIIe arrondissement de Paris.
"C’est une transition républicaine et apaisée qui se prépare", a-t-il dit lors d’une conférence de presse. "Ça avance de façon naturelle dans une démocratie qui connaît l’alternance."
Nicolas Sarkozy a fait un geste très symbolique en direction de François Hollande en l’invitant à assister avec lui à la cérémonie du 8-Mai, sous l’Arc de Triomphe mardi à Paris.
Les résultats seront proclamés officiellement jeudi et la passation de pouvoirs a été fixée au mardi 15 mai, date à laquelle prendra fin le mandat de Nicolas Sarkozy. L’équipe Hollande a démenti avoir demandé d’avancer la date.
LES DOSSIERS INTERNATIONAUX
L’équipe de transition, composée dans l’immédiat des spécialistes diplomatiques de l’équipe de campagne, sera prochainement élargie, a dit Pierre Moscovici.
Ce dernier a été en contact avec le secrétaire général de la présidence sortante Xavier Musca et son conseiller diplomatique, Jean-David Levitte. Un échange d’informations sur les dossiers importants a été accepté par l’Elysée.
La transition intervient cette année dans une période cruciale, François Hollande devant participer dès la semaine prochaine aux sommets du G8 et de l’Otan aux Etats-Unis, puis au sommet du G20 en juin au Mexique.
Deux dossiers très sensibles, qui ont provoqué de vifs affrontements avec Nicolas Sarkozy durant la campagne, seront notamment aux menus de ces rencontres : le président élu entend annoncer à l’Otan le retrait d’ici fin 2012 au lieu de 2013 des quelques 3.800 soldats français d’Afghanistan.
Il entend surtout faire prévaloir l’idée d’une nécessaire relance de l’activité économique en accompagnement de la lutte contre les déficits publics et la dette, érigée en priorité absolue par le duo Angela Merkel-Nicolas Sarkozy.
De très nombreux contacts internationaux ont déjà été pris par François Hollande et son équipe avec des dirigeants étrangers. Le président élu est déjà invité à Washington et Berlin pour des rencontres bilatérales, et les ambassadeurs chinois et américains ont fait le déplacement de l’avenue de Ségur lundi.
Cette transition fait suite à une campagne durant laquelle les deux camps ont échangé les invectives, tandis que les candidats finissaient la campagne par un débat télévisé tendu où Nicolas Sarkozy a notamment traité son rival PS de "menteur".
Le ton a baissé dès l’annonce des résultats dimanche soir. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a pris l’entière responsabilité de son échec et a souhaité bonne chance à son adversaire "au milieu des épreuves".
François Hollande a répondu en adressant dans son premier discours de président élu "un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect".

Reuters

Tue, 08 May 2012 00:27:00 +0200

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