50 ans après les indépendances / L’adjudant-chef Yéo Naniéné Horona : ‘’La guerre est dangereuse, ceux qui n’ont pas encore vu la guerre, mieux vaut pour eux’’

Photo : DR
Enrôlement dans l’Armée française

A cette époque, la France avait besoin de bras valides pour combler le déficit en soldats suite à la guerre de 1914-1918 contre l’agression des Alliés (Allemagne, Italie et Japon). Donc, les autorités coloniales ont lancé un vaste recrutement dans toutes les colonies françaises. Les enfants des autorités traditionnelles (chefs de canton, chef de village, etc.), n’étaient pas concernés par cet enrôlement. Moi, pauvre orphelin de père et de mère, après des examens médicaux, j’ai été déclaré apte puis recruté à Bouaké le 16 décembre 1938. On nous a conduits à Abidjan, précisément à Port-Bouët, où on a pris le bateau ‘’Ogar’’ pour effectuer le voyage d’Abidjan (Côte d’Ivoire), Conakry (Guinée), Dakar (Sénégal), Casablanca (Maroc) et Marseille (France). Dix-sept (17) jours plus tard, on était à Marseille en France. A partir de là, on nous a conduits ensuite au Camp Fréjus. Deux (2) mois plus tard, la deuxième guerre mondiale était déclarée.

Témoignage de la deuxième guerre mondiale (1939-1945)

Nous – les combattants- avons commencé vers la ville de Nice (France). On a appelé pour nous dire que les Allemands sont aux portes de Paris. On nous a rassemblés en nous remettant des tenues et précisément une boîte sardine chacun. Pour rejoindre la gare de train, on devait parcourir une distance de cinquante (50) kilomètres à pied. On n’avait rien à boire. On pissait, puis, on recueillait cette eau qu’on buvait par la suite. Tellement la faim m’éreintait, j’ai dégrafé la boîte sardine avec ma bouche. Et mes camarades de m’interroger : « Mais si tu manges toutes tes provisions, comment feras-tu pour survivre ? On ne sait pas quand est-ce que la guerre prendra fin ?». Je leur ai dit : « Dieu est grand ! ». On a par ailleurs rattrapé le train et on a fait quatre (4) jours de voyage pour arriver à Paris (France). A 7 km de la capitale parisienne, un avion allemand a largué un obus sur notre train. Dès que le train a été touché, je me suis défenestré. J’ai vu des camarades gémir de douleur, suite à des fractures de leurs bras ou de leurs pieds. Il y avait des corps sans vie qui gisaient ça et là. C’était l’horreur. Quelques instants plus tard, le commandant-compagnie, nous demandaient de nous reposer, le temps de secourir les blessés. Je m’adossai à un arbre et je m’endormis profondément. A mon réveil, il n’y avait personne. Mes camarades étaient partis, mais sans moi. Je rencontrai une dame qui avait la cinquantaine révolue. « Par où sont allés les tirailleurs sénégalais ? », interrogeais-je immédiatement. « Ils sont partis par là », m’indiquait-elle. Je me suis mis à courir en espérant les rattraper. Grâce à Dieu, je les rattrapai plus tard. Je m’adressai à notre chef de section en lui demandant pourquoi m’avait-il abandonner sur ma couche ? Il me tança vertement : « Continue de dormir et tu verras le résultat ». Le lendemain, les Allemands étaient derrière le marigot, mais nous ne nous doutions de rien. Le général Magnard de notre division avec une petite banderole s’est avancé vers la droite. La 2ème et la 3ème compagnie se sont engagées vers la droite. Soudain, le général Maignan a été saisi et fait prisonnier. De l’autre côté, nous étions face à des canons d’une puissante portée. Ils ont tiré deux coups et on était tous par terre. On entendait des cris qui fusaient de partout. Un de nos officiers s’écria : « Vous avez dit être venus à la guerre. Messieurs, vous voici à la guerre ! ». Il a demandé que chacun creuse sa tranchée pour s’abriter. J’ai creusé une longue tranchée, tellement profonde que je fus interpellé par un autre officier. Au même moment, une torpille s’est affalée à quelque mètre de là. C’était la catastrophe ! J’ai sauté pour me retrouver un peu plus en arrière. Et là, j’entendis une voix allemande sortir d’un mégaphone disant : « Repliez-vous, le général Magnard est fait prisonnier. Si vous ne repliez pas, le général sera mis à mort ». Entre temps, mon chef de troupe, un Guinéen dénommé Fodé Camara, était allé en ville chercher de l’eau à boire. Il n’en avait pas eu et il était tombé dans les pommes. Je suis allé le chercher. Je le traînai. Les Allemands n’étaient pas loin et il fallait partir à toute vitesse. Je n’hésitai pas à le frapper avec la crosse de pistolet. Au premier coup, il se leva aussitôt. A notre retour, les Allemands avaient saisi tous les camarades de notre troupe comme prisonniers de guerre. Fodé Camara, N’golo Traoré de Sikasso (Mali), et moi, nous nous sommes mis à courir jusqu’à ce qu’on retrouve un pont, mais il avait été rompu. Non de loin de là, nous avons investi la maison d’un berger. Nous avons commencé à boucaner la viande. Lorsque celui-ci nous surprit, il se mit à pleurer. Après nous vîmes dans le ciel, vingt-cinq (25) avions qui se mirent à larguer des projectiles. N’golo Traoré se saisit de sa mitraillette et se mit à tirer sur les avions qui volaient à assez basse altitude. Courageusement, il a pu descendre l’un d’entre eux. Nous nous remîmes à courir jusqu’en Normandie (France). Là-bas, nous serons encerclés. Nous fûmes obligés de faire un combat au corps à corps. C’était la seule issue si on voulait s’en sortir. On a fait beaucoup de morts et nous nous sommes enfuis pour Bordeaux (France). Puis, ce fut la Corse, précisément à Bastia (France). On reçut une visite des Allemands trois (3) mois plus tard. Ils nous firent prisonniers. Direction Revidage, non loin de Perpignan, juste derrière Marseille (France). Là, nous pûmes nous évader. Nous nous sommes enfuis pour débarquer à Oran (Algérie), puis, on a poursuivi pour arriver à Casablanca (Maroc). Les Allemands étaient toujours à nos trousses. Ils nous bombaient de tous les côtés. Mais, grâce à Dieu, je ne suis pas mort. Nous sommes arrivés à Dakar (Sénégal), puis, direction Bamako (Mali), Klikoro, ensuite Ségou (Burkina Faso) et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De là, nous avons été interceptés par les soldats français. Et eux, nous ont demandé de retourner à la guerre. A Dakar, nous avons rencontré les Américains et les Anglais. Accompagnés de ces derniers, les soldats français et nous – tirailleurs sénégalais- sommes allés jusqu’à Berlin, en Allemagne. Il y a eu plusieurs millions de morts dans tous les camps. Adolphe Hitler s’était sauvé. Et le lendemain, de Gaulle est entré triomphalement à Berlin. C’est-là que la guerre s’est terminée. Je l’ai supporté jusqu’au bout.

La bataille de Normandie (6 juin 1944) : une journée de calvaire

Les bombes tonnaient comme des tremblements de terre. Les commandos parachutistes ont beaucoup souffert au cours de ce conflit. On les voyait se coincer et se débattre dans les arbres. On ne pouvait aider personne, parce que l’ennemi était présent et avançait. On dénombrait 14.000 Anglais, 8.000 Américains, environ cinq mille (5000) morts au total en Normandie, en une journée. Il y avait des morts qui jonchaient toutes les voies. Les chars-combats avançaient sur les cadavres des soldats. Dans les véhicules, le sang giclait sur les pare-brises. C’était monstrueux ! Quand on a récupéré Paris (France), j’ai passé trois (3) mois sans savoir où j’étais. En fait, on était tous traumatisé par ce qui s’était passé. Il n’y a ni chrétiens ni musulmans à la guerre. Lorsqu’on trouvait du vin, on en buvait juste pour mouiller la gorge. On n’en buvait pas pour se saouler, parce que l’ennemi pouvait vous tomber là-dessus à tout moment. La guerre est dangereuse. Ceux qui n’ont pas encore vu la guerre, mieux vaut pour eux.

La guerre d’Indochine (1946-1954) : la plus meurtrière

La guerre d’Indochine fut la plus meurtrière. Nous étions dans une péninsule. C’est-à-dire qu’on était encerclé par les eaux. On était envahi par des millions de soldats chinois et vietnamiens. Les asiatiques peuvent vivre une à deux semaines dans les eaux sans sortir. Ils arrivaient ainsi à perforer les canaux. Aussitôt, les Chinois et les Vietnamiens cachés sous l’eau poignardaient certains de nôtres qui, une fois leur canaux renversés, se débattaient pour se tirer d’affaire. Le fleuve prenait automatiquement la couleur rouge du sang. Pendant que mes camarades tenaient à peine deux ans, moi, j’y ai vécu pendant quatre (4) ans. Les autorités coloniales ont prolongé mon séjour, parce que j’aime la guerre (Rires). En Corée du Nord, il y avait 800 bataillons français. On a dénombré 600 morts et 197 blessés. C’était la vraie guerre. Les Vietnamiens étaient très nombreux. Les Américains nous ont relayés en Indochine. Ils ont occupé Diem Bien Fu. Dans cette forêt hostile pour les Français et nous – tirailleurs sénégalais, il fallait rester vigilant et concentrer. L’ennemi – les Chinois, s’était camouflé avec les feuillages. Et ils avançaient à petit trot. Ils étaient difficilement distinguables dans l’obscurité. Ils venaient en grand nombre, alors que nous n’étions qu’une dizaine face à eux. On les laissait approcher puis, on attendait l’ordre de notre chef qui s’écriait : « Feu ! ». Et nous – les tirailleurs sénégalais- tirions à volonté sur ces espèces d’arbres mobiles. Quand on voyait les Chinois replier, on ne se hasardait pas à lancer l’assaut. On se préparait et on les attendait toujours, prêt à annihiler toutes leurs velléités.

La guerre d’Algérie (1954-1962) : les Arabes très courageux mais…

Les Arabes sont quand même un peuple courageux. (Rires). Ils avaient combattu à nos côtés au cours de la deuxième guerre mondiale (1939-1945). En Algérie, la guerre se passait dans les montagnes. Les Arabes ont tué beaucoup parmi nous, mais, nous en avons tués plus. J’étais chef des Commandos en Algérie, tout comme en Normandie. J’avais mon A 57 avec 281 minutions par cartouches. J’étais auréolé de quatre (4) cartouches.

Naniéné Horona Yéo : l’invincible ou l’immortel ?

De tous les conflits auxquels j’ai participé, je n’ai jamais été blessé. J’ai été fait une fois fait prisonnier. Les Allemands nous ont pris, un bataillon entier, c’est-à-dire environ 1500 soldats. Ils ont demandé à chaque prisonnier de creuser sa propre tombe. Moi, j’ai creusé la mienne. Je suis descendu là-dedans. Au moment où le soldat allemand allait tirer sur moi, j’entendis une forte déflagration. Lorsque je sortis la tête, il n’y avait que des morts. Fort heureusement pour nous – tirailleurs sénégalais et Français, les Américains étaient tombés à pique pour nous secourir. Une fois dehors, j’ai pris mon fusil pour abattre les soldats allemands que nous avons capturé. Les soldats américains n’ont demandé de ne pas le faire, parce que les Allemands s’étaient constitués prisonniers de guerre. En plus, il y avait les combats corps à corps. Pour avoir le dessus sur un adversaire, il fallait être un fin stratège. Au départ quand je partais en 1939-45, j’ai entendu dire qu’il existait des vêtements anti-balles traditionnels pour se protéger. Je n’y croyais guère, parce qu’une balle part avec une grande vitesse de 820 m/s. Quand j’ai fait l’expérience de la guerre, j’ai conclu qu’il existait effectivement des anti-balles. Il y avait beaucoup d’Africains qui marchaient triomphalement devant l’ennemi. Je les ai approchés pour m’enquérir des nouvelles. Mais, ces ‘’héros’’ ne voulaient pas m’en dire plus. Après la deuxième guerre mondiale, certains parmi eux m’ont demandé de consulter des féticheurs et des marabouts. Je me suis confié à eux pour me préparer mystiquement. J’ai parcouru toute l’Afrique à la recherche de gris-gris et d’amulettes. Je suis allé successivement en Guinée, au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et en Côte d’Ivoire, précisément chez les Sénoufo (Korhogo et Ferkessédougou).

Préparatifs d’un retour à Paris (France)

J’ai l’une de mes filles qui est décédée au moment où nous entreprenions toutes les démarches. Ma grande fille a demandé à sa petite sœur de se tranquilliser, parce qu’elle avait des économies. Elle a contacté un couple français, qui réside en Côte d’Ivoire depuis 30 ans et qui a approuvé l’initiative de me faire partir en France. Le couple a dit qu’il n’était pas normal qu’un homme comme moi puisse être négligé. C’est avec lui que mes deux (2) filles ont organisé le voyage. Ma fille et moi n’étions pas partis dans un cadre politique, parce qu’en ce moment-là, les relations franco-ivoiriennes n’étaient pas au beau fixe et depuis 1945, je ne touchais pas ma retraite combattante, car les gens pensaient que j’étais mort. Mais, je touchais uniquement ma pension. A cette époque, j’ai fait l’Armée ivoirienne pendant deux (2) ans et personne ne s’occupait de moi. Donc, j’ai décidé de me refugier à Daloa pour créer une plantation. Le jour où mes filles devraient m’accompagner en France, ma fille Yéo Fatou a piqué une crise. Elle était dans le coma quand on partait en France. Par le biais du couple français, ma fille et le couple français ont contacté Catherine Ostain, directrice de cabinet du ministre français des anciens combattants. C’est plus tard que le ministre Al Kawi Meccachira va nous inviter à participer à la fête du 14 juillet. Arrivé à Paris, personne ne savait ce qui s’était passé, ni en Côte d’Ivoire ni à l’Ambassade de France. Ce n’est que lorsque nous sommes arrivés que l’Ambassade de France en a été informée. Mes filles se sont battues, parce qu’elles ont vu ma souffrance. En France, j’ai assisté au 14 juillet et plus tard à la Garden Party dans les jardins de l’Elysée. C’est-là que j’ai rencontré le Président Abdou Diouf. J’ai vu le Président Jacques Chirac, mais hélas, je n’ai pas pu lui parler. J’ai allumé la flamme de feu à l’Arc de Triomphe devant d’illustres personnalités, et j’ai signé dans le livre d’or. Le lendemain, suite à un article paru dans « Le Parisien » relayant la cérémonie et faisant état de la présence de l’Adjudant-chef Yéo, la fille du Président Jacques Chirac, Claude Chirac très émue par ce papier, a informé son père qui a bien voulu me rencontrer à titre privé. Mais en ce moment, compte tenu des relations attiédies entre la France et la Côte d’Ivoire, il était question que j’assiste au défilé du 14 juillet et que l’on reconnaisse mes mérites. J’aimerais insister sur le fait que je ne suis allé en France pour faire de la politique. J’ai passé vingt-cinq (25) ans de ma vie à faire la guerre. Mais comme Dieu ne dort pas, je savais qu’un jour mon Dieu allait se rappeler de moi, afin que j’ai la médaille de la Légion d’honneur de la République française. Claude Chirac a passé un coup de fil à ma fille qui était avec moi à Paris pour qu’on puisse organiser une rencontre à 16h (GMT) le même jour. Après le conseil des ministres à l’Elysée, le Président Chirac nous a envoyés son Aide-de-camp à Saint Augustin, au Cercle national des Armées. Le directeur de cabinet du Président Chirac, nommé Michel Blanchi, très ravi de nous rencontrer, a passé quelques minutes à échanger avec moi. J’ai eu un pincement au cœur lorsque le Président Chirac a dévalé les escaliers pour venir vers moi. Dans la salle, il y avait le Président Jacques Chirac, un général, ma fille et moi. Je rappelle que l’audience était personnelle.

Le plaidoyer du ‘’tirailleur sénégalais’’ ivoirien à Jacques Chirac au Palais de l’Elysée

Lorsque le Président Chirac m’a posé la question de savoir ce que je voulais qu’il fasse pour moi, je lui ai proposé quatre (4) doléances. Je voulais avoir ma médaille de la Légion d’honneur, l’augmentation de la pension des anciens combattants africains, la régularisation de ma retraite combattant (qui l’a été fort heureusement à partir de 2006), et le clou de tout, c’est que j’ai souhaité avoir la nationalité française. Il m’a dit que ma demande était accordée. Lorsque je suis arrivé en Côte d’Ivoire, j’en ai en parlé avec l’Ambassadeur André Janier. Les autorités françaises, qui ont constitué mon dossier pour que je parte en France, ont entrepris les démarches pour m’obtenir la nationalité. J’ai même signé des documents qui ont été transmis à Paris. Deux mois plus tard, on m’appelle au Consulat de France pour me dire que ma demande a été rejetée. Ce n’est pas normal ! Je n’ai pas manqué de le dire quand je recevais mon diplôme d’honneur au 43ème BIMA, en mars 2010. C’est pourquoi, je suis un peu fâché avec la France. Les séquelles des conflits… Aujourd’hui, je souffre de douleurs aux oreilles. J’ai une hypertension aussi qui me ronge.

Visite chez le Président Laurent Gbagbo

Dès notre retour en octobre 2006, nous avons rencontré en premier lieu Aphing Kouassi, le ministre de la Défense. Celui-ci a promis de nous aider. Mais rien ! Une dame qui travaillait à la Primature, a fait des mains et des pieds pour m’introduire auprès du Premier ministre Charles Banny. Le Premier ministre Banny nous a reçus au conseil de gouvernement qu’il présidait. Après ce conseil, il a été décidé que l’Adjudant-chef Yéo rencontre le Président de la République, Laurent Gbagbo. Cela n’a pas été du tout facile. Vous savez que l’entourage du Président de la République est hermétique. Une bonne volonté nous a introduits auprès du Président Laurent Dona Fologo, le président du Conseil économique et social, qui a été surpris de me voir, parce qu’il avait appris que j’étais mort. C’est grâce à Laurent Dona Fologo que j’ai rencontré le Président de la République. Le Président Laurent Gbagbo m’a reçu et il a même souhaité que je le rencontre ultérieurement, à titre privé. Toutes les promesses qui ont faites n’ont pas été tenues. Le Président de la République a demandé à ma fille de prendre le contact de son Aide-de-camp, le Colonel Logbo Raphaël, pour qu’il puisse organiser une rencontre privée. Jamais cela n’a été fait. Ma fille Djélika Yéo a tout fait pour que le Colonel Logbo nous introduise auprès du Président de la République. Mais l’Aide-de-camp n’a jamais voulu le faire. Dieu seul sait pourquoi il ne l’a pas fait. J’ai aussi été reçu par d’autres personnalités illustres du pays. Mais, personne n’a mis la main à la poche pour m’aider. Je pense qu’aujourd’hui l’Etat de Côte d’Ivoire doit se souvenir de moi. Et que chacun tienne sa promesse à mon égard. Je veux rencontrer le Président Laurent Gbagbo pour qu’on ait ensemble un tête-à-tête.

Cinquantenaire de la Côte d’Ivoire : sans l’Adjudant-chef

Non ! Je n’ai pas été invité à participer au cinquantenaire. Depuis mon retour de la guerre, je n’ai jamais été invité à participer à la commémoration de l’indépendance du 7 août. C’est seulement l’année derrière (2009) que j’ai été invité par le Premier ministre Soro Guillaume, suite aux démarches entreprises par ma fille. Le comité d’organisation ne m’a pas personnellement contacté. Vous voyez, j’ai raison lorsque je dis que les Africains ne considèrent pas les anciens combattants. Si je n’étais pas malade, je serai allé assister à la fête du 14 juillet en France pour la deuxième fois. J’ai été honoré en 2006 en allumant une flamme de feu sur l’arc de triomphe sur les champs Elysées.

Cinquantenaire et traditions africaines: avoir foi dans les us et coutumes

Je pense que c’est le cœur qui doit être tourné vers Dieu. Si je n’avais pas fait confiance aux us et coutumes africaines, je ne serais jamais revenu de toutes les guerres. Je serai peut-être mort.

L’Armée française, un esprit républicain

Je connais mieux l’Armée française pour y avoir séjournée pendant 25 ans. C’est une Armée républicaine au service de la France. Dans l’Armée française, il n’y a pas de couillons. C’est une armée qui possède des stratégies efficaces et du matériel sophistiqué. Les militaires savent ce que signifient les valeurs comme honneur, fidélité, discipline et respect. Ce n’est pas pareil dans les armées africaines. Elles sont assez jeunes. J’ai fait deux (2) ans dans l’Armée ivoirienne. A l’époque, c’était des intellectuels. Aujourd’hui, les soldats ne respectent pas leurs supérieurs, parce que quand les militaires ne sont pas d’accord, ils descendent dans les rues. Un militaire ne se plaint jamais, il exécute. Dans tous les secteurs d’activité, si les Africains cherchent à construire le développement, ça ira dans quelques années.

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Réalisé à Daloa par Krou Patrick

Wed, 11 Aug 2010 04:55:00 +0200

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