Charles ONANA appelle les Africains à persévérer dans la résistance patriotique pour la libération de leur continent

Venu à Hambourg le week-end du 25 au 27 mai 2012 sur invitation d’AKONDA-eine-Welt-Café en collaboration avec quelques organisations de la Diaspora Africaine en Allemagne dont le CPAD-Allemagne, le COJEP-Allemagne et le FARD, une association des femmes Africaines pour la Reconstruction et le Développement , Monsieur ONANA a exposé le samedi 26 mai 2012 sur deux différents thèmes essentiels d´abord à la radio locale FSK d´Hambourg sur « Les enjeux du changement de régime politique en France pour les pays Africains » et ensuite au siège social d´Akonda-eine-Welt-Café sur « Les crises politiques en Afrique et l´imposture des médias occidentaux ».

Sur le premier thème de son exposé, Monsieur ONANA estime que les afrcains-francais, pour influencer la politique internationale de la France envers les pays Africains, se doivent de s´organiser en une force politiquement incontournable dans la vie publique française. Cette force qui a conscience de sa valeur et qui se donne les moyens de matérialiser ses ambitions politiques.
Pour cela, il propose aux différentes tendances du panafricanisme en présence d´unifier leurs visions politiques en se référant mais surtout en intégrant les grandes visions et autres idées chantres du panafricanisme et de l´afrocentricité. Parce que tous ces combats éparses et dispersés ont le même et seul objectif : celui de la fin des misères en Afrique pour mettre le continent sur la voie de son développement économique tout en affirmant son autonomie, sa souveraineté et sa dignité.

Pour lui, les individualités et les égoïsmes primaires doivent s´effacer au bénéfice des collectivités agissantes afin de voir un réel pôle d´influence politique émerger dans la diaspora Africaine en France. C´est seulement en ce moment-là que la voix des Africains peut compter et faire bouger les lignes.

S´il a félicité les Africains de France qui pour la première fois de l´histoire politique de la France auront activement contribué à la chute d´un président sortant, candidat à sa propre succession. Pour lui, cela prouve que si les africains sont politiquement bien organisés en France, ils peuvent changer bien des choses dans le fonctionnement et la conduite de l´état français. Il leur rappelle toutefois que leur engagement politique en France a d´abord et avant tout l´ambition d´améliorer les conditions de vie et de travail des habitants de ce pays. Ce faisant, ils ne doivent pas s´oublier dans l´euphorie et l´enthousiasme ponctuels pour croire que les choses s´opéreront d´un coup de bâton magique.

Car François Hollande récemment élu président de la république française connait aussi bien les enjeux de l´engagement de l´état français dans ses anciennes colonies et les exigences de la continuité de l´état. « Je comprends leur joie et c´est leur droit de manifester leur satisfaction à l´annonce de la chute de Nicolas Sarkozy, néanmoins je leur recommande de persévérer dans la résistance patriotique s´ils veulent voir cette volonté exprimée se transformer en actes concrets » dira-t-il.

Par ailleurs, Monsieur ONANA dit se réserver tout droit d´analyse de la politique du nouveau président français parce qu´il n´en a pas pour le moment une lisibilité claire et saine. Il faudra donc attendre après les législatives en France pour se donner les arguments d´une analyse objective et non précipitée. Car de l´issue de ces élections législatives françaises dépendent beaucoup d´autres choses.

« Oui, il y a une imposture et un parti pris flagrant des medias occidentaux dans le traitement de l´information relative aux intempestives crises politiques qui défigurent le continent Africain » dira-t-il avant même de rentrer dans le vif du sujet de son deuxième exposé du jour. Cette conviction, il la tient du comportement inacceptable et incompréhensible des médias occidentaux sur le traitement de l´information se rapportant aux crises politiques dans plusieurs pays africains. D´abord il part du constat que ces medias sont toujours aux petits soins des opposants africains pour porter leur voix au-delà des frontières de leur pays.

Cette attitude a pour objectif premier de susciter la sympathie et des pouvoirs publics et des populations en occident. Passée cette première étape, les medias et les hommes politiques en occident s´évertuent à vilipender et à diaboliser les pouvoirs publics africains en les traitant de tous les péchés d´Israël. Démarche dont l´objectif dans la plus part du temps consiste à préparer l´opinion nationale et internationale à la chute très prochaine desdits pouvoirs sur le constat fait de leur mal-gouvernance, du non-respect des droits de l´homme, du manque de démocratie et leur incapacité avérée à être à la hauteur des charges de président de la république.

Malheureusement, dira-t-il, ces opposants une fois arrivés au pouvoir dans leur pays deviennent la cible des mêmes canaux qui les ont aidé à parvenir à la tête de leur pays. Chaque fois qu´ils nourrissent des ambitions nationalistes ou chaque fois que ces opposants d´hier mettent à exécution des projets politiquement ambitieux et essentiellement tournés vers le développement économico-structurel de leur pays ils sont déstabilisés et confrontés à des rébellions créées de toutes pièces.

Cette méthode de l´occident qui maintient étrangement les pays africains dans un perpétuel recommencement rappelle ce mystérieux mouvement que décrivait Sartre dans la tragédie de « l´Être et le Néant ». Un recommencement qui nous ramène à chaque fois et perpétuellement à la case départ. « C´est aux africains de voir s´ils auront cette force pour toujours tout recommencer plutôt que d´aller de l´avant. C´est à eux de le voir et de le comprendre » dira-t-il avec un air furieux.

Très souvent révèle-t-il « la partialité des medias occidentaux dans le traitement de l´information sur les crises en Afrique relève bien des causes insoupçonnées» Par exemple le supposé « génocide des noirs » au Darfour. Alors que les noirs sont victimes d´ostracisme et de mépris de partout dans le monde que l´engagement de certaines organisations de défense des droits de l´homme sur le cas particulier des noirs au Darfour a suscité une grande curiosité chez lui.

Il s´intéresse donc à cette situation pour comprendre les tenants et aboutissants de l´engagement des organisations telles « Save Darfour » de Georges Clooney aux États-Unis d’Amérique et « SOS Darfour (Collectif Urgence Darfour) » en France initiée par Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy. Toutes des organisations pro-israéliennes. Le président Omer Al-Béchir du Soudan est un pro-palestinien. Le Président Al-Béchir a étudié dans une académie militaire du Caire et a servi dans l’armée égyptienne pendant la guerre du Kippour contre Israël en 1973. Lorsqu’il retourne au Soudan, il est chargé de conduire des opérations militaires contre l’Armée de libération du Soudan au Sud du pays.

Il accède au grade de général dans les années 1980 et mène le coup d’État militaire de 1989 qui renverse le Premier ministre élu Sadeq al-Mahdi. À sa prise du pouvoir au Soudan, il ouvre son pays aux musulmans, militants de la cause palestinienne. Du renommé terroriste Carlos en passant par le désormais très richissime et célèbre chef d´Al-Qaïda Ousmane Ben Laden. Chacun d´eux a séjourné au soudan et pourtant nous savons tous ce que ces hommes représentent aux yeux du monde occidental généralement pro-israélien.

Ce qui est en cause dans la crise au Soudan est loin d´être le supposé « génocide des noirs » au Darfour mais bien la défense de la cause israélienne qui s´est déportée dans cette partie de l’Afrique déjà en souffrance. Les pro-israéliens, pour déstabiliser le président soudanais, ont trouvé un alibi loin de dévoyer leurs véritables motivations. Aujourd´hui ils ont « réussi » à diviser le soudan tout en fragilisant le pouvoir d’Al-Béchir pourtant tous les medias occidentaux savaient la réalité de l´engagement de toutes ces organisations pro-israéliennes au Soudan mais jamais ils diront la vérité sur cette guerre qui n´a fait que créer désastre et désolation dans ce pays africain.

Revenant sur la crise en côte d´ivoire, Charles Onana se dit désarçonné du harcèlement médiatique que subit le Président Laurent Gbagbo. « Alors que monsieur Laurent Gbagbo n´a aucun lien avec des islamistes pro-palestiniens, je ne comprends pas pourquoi une telle campagne et une telle haine ont pu bien se faire contre ce monsieur dira-t-il ». Alors pour comprendre, il décide d´enquêter sur la crise en Côte d´Ivoire.

Selon lui, à la différence de la crise tant au Soudan que dans la région des grands lacs, la situation en côte d´ivoire repose essentiellement sur la vision économico-souverainiste de Laurent Gbagbo. Accusé de nationaliste, monsieur Gbagbo dans l´exécution de son projet de société mais surtout de son programme de gouvernement ambitionnait de mettre un terme au passé colonial de la France dans son pays.

Un passé sans gloire qui ternit de plus en plus l´image de la France dans le monde.
Il conclut alors en disant que c´est pour des raisons économiques mais aussi pour des raisons de prépondérance, de grandeur, de puissance et de reconquête que la France a décidé de faire la guerre à la Côte d´Ivoire en vue de prolonger sa mainmise sur ce pays. Un pays qui tend à lui échapper. Perdre la Côte d´Ivoire pour la France peut-être contagieux dans la région ouest-Africaine et partout ailleurs dans le monde vu que la France tire une partie non négligeable de son budget de souveraineté dans l´exploitation illicite des ressources économiques de ses anciennes colonies. Aujourd´hui en France, après la publication des résultats de son investigation sur la crise en Côte d´Ivoire « Côte d´Ivoire, le Coup d´État » aucun media français ne trouve nécessaire de réparer ou de redresser le tort fait à ce pays et à son peuple.

Que non ! En France, ces confrères tentent plus ou moins de le présenter comme la mauvaise-conscience de la profession journalistique parce qu´il a pris l´engagement de sortir des schémas établis pour aller à rencontre de la vérité. Cette vérité qui s´obstine contre vents et marées à présenter les faits dans leur déroulement sans parti pris, ni de commentaire partisan pour donner aux gens une marge de manœuvre qui leur permette de se forger une opinion propre à eux.

C´est par un appel à l´endroit des Africains qu´il termine son exposé : « Maintenant que nous tous sans exclusive voyons la dépendance des medias occidentaux aux pouvoirs publics, il appartient aux africains d´innover dans ce domaine pour s´octroyer les moyens de leur défense sur le plan communicationnel. Personne d´autre ne fera ce travail à leur place. Il leur faut persévérer dans la résistance pour les besoins de leur liberté, de leur autonomie pour affirmer et faire respecter leur dignité ».

Jean Dekpai

Sat, 02 Jun 2012 21:05:00 +0200

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