Côte-d’Ivoire: Des ex-combattants réinsérés dans l’administration pénitentiaire

Quelques 443 ex-combattants de la crise post-électorale ivoirienne ont été officiellement insérés dans l’administration pénitentiaire, a appris Xinhua mardi auprès de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants (ADDR).

A l’issue d’une formation dispensée par l’Institut national de formation judiciaire (INFJ), ceux-ci sont commis à la surveillance des prisons ivoiriennes.

Le directeur de l’ADDR Fidèle Sarassoro s’est réjoui de ce que les anciens combattants parmi lesquels figurent 25 femmes aient réussi leur reconversion en recevant les rudiments nécessaires à l’exercice de la fonction de garde pénitentiaire.

« La formation a été axée sur plusieurs points dont les techniques de sécurité pénitentiaire », a-t-il relevé, se disant heureux de se retrouver devant des agents prêts à prêts à servir la nation.

M. Sarassoro a assuré tous les ex-combattants que tout est mis en oeuvre pour leur réinsertion après leur désarmement et leur démobilisation.

Le programme au profit des démobilisés compte mettre globalement à la disposition du ministère ivoirien de la justice près de 2 000 ex-combattants en vue de leur réintégration.

L’ADDR qui est l’unique organe chargé d’assurer l’orientation générale, la coordination, la supervision et l’exécution des actions de désarmement, de démobilisation et de réintégration socio-économique des ex-combattants prévoit également des programmes de réinsertion dans d’autres secteurs tels que le domaine agro-pastoral.

Plusieurs jeunes Ivoiriens avaient pris les armes au plus fort de la crise post-électorale pour combattre aux côtés des forces de l’ancien président Laurent Gbagbo et aux côtés des forces du président Ouattara.

Pour le directeur de l’ADDR, la mise en oeuvre d’un programme de réinsertion constitue une réponse à la politique du gouvernement ivoirien de trouver une occupation socio- professionnelle pour les ex-combattants après la fin de la belligérance armée.

Créée par décret le 8 août 2012, l’ADDR est placée sous la tutelle du Conseil national de la sécurité présidé par le président Alassane Ouattara.

Xinhua

Bouaflé : 443 ex-rebelles deviennent des gardes pénitentiaires

Au terme d’une formation militaire et théorique de près de deux mois à l’Ecole des Faunes et des Aires Protégées (EFAP) de Bouaflé, 443 ex-rebelles, dont 35 filles vont bientôt être insérés dans la vie active. Ils vont notamment intégrer le corps des gardes pénitentiaires exerçant dans les 33 prisons du pays. Pour se rendre compte de leur aptitude à embrasser cette nouvelle carrière, le Directeur de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration des ex combattants (ADDR) Fidèle Sarassoro s’est rendu sur le site le dimanche 13 janvier. Ou, il a pris part aux différents ateliers organisés pour la circonstance. Notamment, la Déontologie et l’éthique pénitentiaire, l’Insertion sociale, la sécurité pénitentiaire et les Droits de l’homme en milieu carcéral. « Je suis impressionné par la qualité de la formation, le courage, l’abnégation et l’aptitude des apprenants à travers leurs réponses » a-t-il dit après la visite de chaque atelier. M Kouassi Brou Bertin, Directeur General de l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) et chargé de la supervision de la formation les stagiaires a exhorté ceux-ci au respect de la fonction choisie, au respect des engagements et des règles de celle-ci et de la hiérarchie. Des instructions qui, de son point de vue doivent constituer leur barème de travail.

Les inquiétudes des ex-combattants

Après les travaux en ateliers, le Directeur de l’ADDR a rencontré les ex-rebelles. Au cours des échanges qu’il a eu avec eux, ceux-ci lui ont exprimé leurs préoccupations. A savoir, que leurs inquiétudes relatives à leurs salaires et leur intégration effective soient dissipées. Koné vazoumana, l’un d’eux reconnait que le pays est encore convalescent certes mais, lui et ses camarades vivent dans des conditions précaires. Une sorte de prison poursuit il pour eux, car ils n’ont pas de moyens financiers pour faire face à certaines obligations. Selon lui, beaucoup de leurs camarades tombés malades n’avaient pas les moyens de se soigner. Ils ont du solliciter l’aide des populations villageoises pour aller à leur rescousse. La formation étant achevée, ils se demandent s’ils percevront leur prime mensuelle de 40000f le mois prochain. Sur ces questions, ils ont eu des garanties. Le Directeur de l’Administration judiciaire, Coulibaly Vabé, a indiqué que, les démarches administratives ont commencé avec la fonction publique pour que ces futurs fonctionnaires aient leurs matricules, leurs salaires et qu’ils soient intégrés rapidement. Habituellement soutient-il, la formation dure deux ans et après quoi les agents n’ont pas leur salaire avant 6 mois. Une situation qu’il veut désormais éviter et les dispositions ont été prises dans ce sens. « Mais je ne peux pas dire quand vous serez payés, cela relève des ministères de la fonction publique et de l’économie et des finances. » précise t-il. Le Directeur de l’ADDR a aussi tenu à rassurer les nouveaux fonctionnaires en ces termes « Moi-même, j’ai entrepris des démarches, c’est une préoccupation du chef de l’état, ne vous souciez pas, vous serez insérés et en attendant, vous aurez votre pécule le mois prochain» révèle Fidèle Sarasoro. Selon lui, des doutes et des hésitations entouraient ce programme sur l’aptitude des ex combattants à devenir des agents pénitentiaires et dans l’esprit de ceux vis-à-vis même de l’ADDR. Il les a rassurés que la structure qu’il dirige et l’ensemble des partenaires tiendront parole, qu’ils seront effectivement insérés. Il a reconnu qu’a Bouaké, il y beaucoup d’hésitations au regard des programmes précédents. Raison pour laquelle, il a pris l’engagement d’installer sous peu, des locaux de sa structure dans cette ville mais aussi dans d’autres localités pour le démarrage de ses activités. « Soyez des ambassadeurs de l’ADDR auprès des ex combattants et dites leurs de déposer les armes, on va leur trouver du travail, soyez des modèles et des gardes pénitentiaires dignes » a t –il exhorté. Le préfet de Bouaflé, Gbanélé Kouassi Adrien a indiqué que ces 10 dernières années que le pays a vécu ne pourront s’effacer que, si ceux qui ont participé aux différents événements sont intégrés et insérés. Il a dit compter sur les futurs agents de l’état à qui il a demandé d’éviter la corruption. Au cours du point de presse qui a mis fin cette visite, le Directeur de l’ADDR a révélé que, d’autres opportunités de réinsertion et d’intégration des ex combattants sont en cours. Notamment, des formations pour intégrer le corps des douaniers, des gardes forestiers, dans le domaine du transport et de l’agro pastoral. Au titre de l’exercice 2013 2014, Fidèle Sarasoro prévoit 10500 postes pour la réintégration des ex combattants. Mais, soutient il, pour un horizon temporel de 5 ans, le travail de planification qui a été élaboré concerne près de 60000 ex combattants à insérer dans la vie active. Satisfait de la formation, il a remercié les formateurs, dont l’Onuci , la gendarmerie et L’INFJ.

Vincent Deh in Notre Voie
Envoyé spécial à Bouaflé

Tue, 15 Jan 2013 23:29:00 +0100

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