Côte d’Ivoire et Venezuela : défis communs

Le 14 avril, le peuple vénézuélien quant à lui choisira un nouveau président, après la mort tragique d’il y a à peine un mois du Comandante Hugo Chavez. Certains diront : deux pays différents de continents différents. Et pourtant la Côte d’Ivoire et le Venezuela ont bon nombre de similitudes et de défis communs.

On se souvient des images d’avril 2011 en République de Côte d’Ivoire. Des images tristes, honteuses, nous donnant l’impression de revenir aux jours les plus sombres du colonialisme, lorsque le puissant écrase et humilie le plus faible en lui imposant sa volonté. Sauf que le néocolonialisme a signé son arrêt de mort ce jour-là. Car depuis cet instant et à aucun moment la résistance n’a perdu d’intensité. Bien au contraire : elle ne cesse de grandir et s’organise très efficacement. En Côte d’Ivoire, dans d’autres pays du continent africain et au sein de la diaspora en exil, les actions ciblées ne manquent pas. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les nombreuses images des manifestations aux quatre coins du monde en soutien à Laurent Gbagbo. D’ailleurs pas seulement au sein des Ivoiriens, mais également parmi tous les Africains, comme l’a si bien montré la manifestation d’envergure organisée aujourd’hui au Cameroun. Depuis le fameux 11 avril 2011, l’histoire de la Côte d’Ivoire et de toute l’Afrique a pris un tournant, et ce tournant a marqué définitivement la lutte pour la véritable indépendance et la souveraineté, ainsi que le combat pour la justice et la vérité. Le défi principal aujourd’hui de la Côte d’Ivoire est de voir Laurent Gbagbo libéré. Seul cette libération pourra assurer une véritable réconciliation nationale. La CPI devra d’ailleurs se prononcer d’ici peu sur cette libération. On suivra cela avec la plus grande attention.

D’ici quelques jours, le 14 avril, et nous l’avons déjà abordé, le République bolivarienne du Venezuela choisira son nouveau président suite au décès de Hugo Chavez. Deux candidats en lice : Nicolas Maduro, partisan et successeur du président Chavez d’un côté et de l’autre : Henrique Capriles, libéral pro-occidental, soutenu et financé activement par les USA. Le choix est assez simple : maintien de la souveraineté et de la justice sociale ou perte de l’indépendance au profit de forces extérieures et du pouvoir oligarchique. Quel parallèle avec la Côte d’Ivoire ? Chavez et Gbagbo se ressemblent sur beaucoup de points : justice sociale, défense de l’indépendance et de la souveraineté de leurs pays, priorité aux intérêts nationaux et non celles des puissances étrangères et des multinationales occidentales. Qu’en est-il des deux autres protagonistes : Ouattara, le « président » installé par l’armée française dans le cas ivoirien et Capriles, la mise des USA au Venezuela ? Étrange ressemblance également : tous deux néolibéraux, « défenseurs » ardents des privatisations massives et supportant la baisse des programmes sociaux. Et bien sûr, aussi bien Ouattara (cadre du FMI) que Capriles (oligarque) sont les « alliés » inconditionnels des puissances occidentales. Bien que le mot « allié » ne soit pas tout à fait approprié, car il ne s’agit pas d’une relation d’égal à égal, mais plutôt de maître et de serviteur.

Le monde a beaucoup changé, en particulier depuis les dix dernières années. La Russie, humiliée dans les années 1990, a retrouvé pleinement son statut de grande puissance et continue de s’imposer à tous les niveaux et sur tous les fronts. L’Amérique latine, région trop longtemps vivant sous contrôle quasi-direct d’un pays et en particulier d’une organisation (dont le nom est CIA) est aujourd’hui dans sa grand majorité un exemple et une source d’inspiration pour le reste du monde, et le Venezuela en est un des acteurs clés. L’Afrique, continent martyr et pourtant tellement riche, aussi bien en ressources naturelles qu’humaines, ne peut toujours savourer pleinement sa souveraineté. D’ailleurs, a-t-elle eu dans son ensemble et dans son histoire récente la possibilité de profiter véritablement de son indépendance, ne serait-ce que brièvement ? A quelques exceptions près, la réponse est négative. En Côte d’Ivoire, à l’image des grandes personnalités africaines et mondiales, comme Patrice Lumumba, Nelson Mandela, et des autres grands leaders africains, Laurent Gbagbo a décidé d’en finir avec un système mafieux et criminel et a lancé ouvertement un défi aux néocolonialistes. Ces néocolonialistes ont répondu avec la plus grande violence qui soit afin de le faire chuter et ont installé un pantin au pouvoir par la force de leurs armes. Mais malgré tout l’arsenal armé et médiatique de ces puissances néocoloniales, elles n’ont non seulement pas réussi à détruire, ou du moins atténuer les aspirations de liberté des Africains, mais au contraire n’ont fait que leur confirmer la nécessité absolue d’en finir avec ce système mafieux et criminel une bonne fois pour toute.

Nous suivrons avec la plus grande attention les évènements qui se dérouleront dans les prochains jours, mois, années, aussi bien en Afrique qu’en Amérique latine et le reste du monde. Ce que nous pouvons souhaiter à tous nos amis, c’est de réussir à gagner définitivement leur souveraineté. Cette souveraineté sera la clé pour profiter pleinement de leurs ressources et de leur potentiel. Dans le cas vénézuélien, reste également à souhaiter que quelque soit le résultat, il sera respecté par les forces extérieures, et avant tout étasunienne. Et que Henrique Capriles ne fasse pas copie de son homologue Alassane Dramane Ouattara en appelant des forces armées étrangères à venir bombarder son propre pays sous prétexte qu’il est « le bon candidat ».

french.ruvr.ru

Fri, 12 Apr 2013 09:58:00 +0200

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