Deux clans s’affrontent au PDCI: Bédié et Ouattara au centre de la division. Ce que réclame chaque camp

Ça grogne au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Même s’ils ne le laissent pas transparaître, les militants sont divisés sur une question fondamentale : la présentation ou pas d’un candidat en 2015.
Deux blocs se dégagent. Ceux qui souhaitent que Ouattara fasse deux mandats, sous la bannière Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et ceux qui veulent que leur parti, le PDCI, ait un candidat pour 2015. Parmi les défenseurs de la seconde position, figurent la Jeunesse du PDCI conduite par son président, Kouadio Konan Bertin. Celui-ci ne cesse d’opter pour une indépendance de son parti, qu’il juge trop arrimé au Rassemblement des républicains (RDR), parti politique au pouvoir. « Parce que le problème que nous avons, c’est que notre président, candidat naturel, (Bédié, Ndlr) est forclos et ne peut plus être candidat à la présidentielle. Cela veut dire que le PDCI doit se donner un autre cheval, un nouveau candidat pour la présidentielle de 2015 », a clairement déclaré KKB à l’issue du bureau politique. Cette position du président de la JPDCI est largement partagée au sein de son parti.
En fait, ceux qui partagent cette opinion pensent que le PDCI n’a jamais été aussi proche du pouvoir depuis qu’il en a été chassé en décembre 1999. Ils en ont donné un avant-goût en contraignant le président de leur parti à aller en rangs dispersés pendant les législatives. Ils estiment que Bédié, qui a tout eu sous le nouveau pouvoir, refuse de bousculer le RDR qu’ils soupçonnent de vouloir les doubler.
L’ancien président, Laurent Gbagbo, ayant été sorti du jeu, selon eux, le PDCI a un boulevard devant lui pour accéder au pouvoir. « C’est maintenant ou jamais », entend-on dire, d’autant plus que plusieurs jeunes proches du RDR ont commencé à fourbir leurs armes dans la perspective de l’après Ouattara. Laisser du temps au RDR, c’est lui laisser également la possibilité de positionner ses jeunes cadres, qui constitueront une menace pour l’accession du PDCI au pouvoir, une fois le (s) mandat (s) de Ouattara terminé.
Face aux tenants de cette thèse, se trouve un groupe au PDCI qui voit les choses autrement. Celui-ci pense au contraire que pour la cohésion du RHDP, il est important de soutenir Ouattara pour un autre mandat. D’autant plus que la crise ivoirienne n’est pas encore terminée. Ce groupe estime que seul Ouattara dispose de ressources nécessaires pour pacifier définitivement la Côte d’Ivoire avant l’arrivée de tout autre personne au pouvoir. C’est ce que nous confiait récemment des membres du bureau politique du PDCI avec qui nous avons échangé. Pour eux, la question de la multiplicité des candidatures pourra se poser dès lors que la Côte d’Ivoire se portera mieux. « Il faut 10 ans pour normaliser ce pays. En cinq ans, si on s’amuse à vouloir aller en rangs dispersés, nous sommes foutus dans la mesure où la crise n’est pas encore terminée », a-t-il analysé.
En pensant ainsi, ces cadres se posent, au fond, comme une alternative au président Ouattara parce qu’ils auront la carapace assez solide pour affronter n’importe quel candidat. A côté de ces groupes se trouvent ceux qui ont une position mouvante, en fonction de l’opinion de leur leader, Henri Konan Bédié. Il s’agit de la Fondation espoir du PDCI (FEP), et de la Jeunesse estudiantine et diplômée (JED) du PDCI dont les présidents, Zié Daouda et Dosso Aboubacari plaident pour le renforcement de l’alliance Bédié-Ouattara.

Y.DOUMBIA in L’Inter

Tue, 03 Jul 2012 15:51:00 +0200

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