François Hollande remporte le premier tour de la présidentielle devant Nicolas Sarkozy

François Hollande fait face aux caméras dimanche après avoir voté dans son fief de Tulle
Le candidat socialiste apparaît en situation favorable pour chasser Nicolas Sarkozy du pouvoir.

François Hollande et Nicolas Sarkozy s’affronteront dimanche 6 mai pour un second tour décisif.

Selon des estimations sur bulletins de vote réels, François Hollande a obtenu 28,4 % des voix devant Nicolas Sarkozy, à 25,5%, qui perd ainsi le pari qui consistait à remporter le premier tour afin enclencher une nouvelle dynamique d’ici au second tour.

Le candidat socialiste semble pouvoir compter sur des reports de voix de la gauche radicale et des écologistes, alors que les réserves de voix du président sortant sont plus minces.

LE FRONT NATIONAL EN FORCE

La candidate de l’extrême droite Marine Le Pen se classerait troisième, avec de 17% à 20,7%, selon ces estimations, suivie par le représentant de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (10 à 13,5%) et le centriste François Bayrou (moins de 10%).

Les Français ont voté plus nombreux qu’attendu au premier tour de ce scrutin dominé par la crise économique. Le taux de participation a atteint plus de 80%, selon les estimations des instituts de sondages, un taux assez élevé même s’il est en recul par rapport à 2007 (83,77%), un cru exceptionnel.

Ces chiffres dissipent l’inquiétude d’une forte abstention à l’issue d’une campagne qui, selon différentes enquêtes, a peu passionné les Français qui n’y ont pas vu beaucoup de solutions à leurs difficultés. Environ 44,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour sélectionner les deux finalistes parmi les dix candidats en lice.

FRANÇOIS HOLLANDE EN POSITION DE FORCE

Dans deux semaines, ils choisiront celui qui sera à la tête pendant 5 ans d’une des principales économies mondiales, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avec un pouvoir personnel ayant peu d’équivalent dans le monde démocratique.

Donné depuis des mois largement vainqueur au second tour, avec 55% des voix en moyenne, François Hollande, 57 ans, aborde en position de force l’élection pour devenir le premier président de gauche depuis François Mitterrand (1981-1995).

Dépourvu d’expérience ministérielle, cet homme qui a fait de la sobriété une marque de fabrique, devrait pouvoir compter au second tour sur les voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de l’écologiste Eva Joly.

TRÈS GROS SCORE POUR MARINE LE PEN

"Choisir le prochain président n’est pas qu’une élection nationale, c’est une élection qui va peser sur le cours de l’Europe", a déclaré dimanche matin au moment de son vote le socialiste, qui entend renégocier le traité budgétaire signé début mars s’il est élu.

Les candidats étaient tous passés dans l’isoloir dans la matinée, le dernier étant Nicolas Sarkozy peu avant midi qui a voté à Paris en compagnie de sa femme, Carla Bruni-Sarkozy, sans faire de déclarations.

Derrière les deux têtes d’affiche de l’élection, la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen réalise un très gros score, peut-être autour de 20%, qui pourrait lui permettre de peser davantage sur le second tour et dans les prochaines années. Elle ne réalise cependant pas son pari de rééditer l’exploit de son père, Jean-Marie Le Pen, qui avait accédé au second tour en 2002.

FRANÇOIS BAYROU EN-DESSOUS DES 10%

Le représentant de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, recueille les fruits d’une campagne très réussie. Mais il ne parvient pas à arracher à la troisième place sur laquelle il lorgnait. Quant au leader centriste François Bayrou, chantre du désendettement et de la réindustrialisation de la France, il devrait se contenter d’un score inférieur à 10%, loin de ses 18,57% de 2007.

La crise en zone euro a pourtant plané sur la campagne, à travers l’explosion des déficits, du taux de chômage (plus de 10%), les thématiques du protectionnisme européen ou de la justice fiscale. Et les électeurs, interrogés par l’AFP à Paris, se faisaient peu d’illusions sur les marges de manoeuvre dont bénéficiera le prochain président.

"Je n’ai jamais manqué aucune élection. Mais cette fois, je ressens peu d’enthousiasme. Sur le plan économique, il y a peu de différence entre les deux candidats", relevait ainsi Isabelle Provost, une électrice de 62 ans.

C’est dans ce contexte que François Hollande a tracé son sillon méthodiquement, sans soulever les foules mais en restant constant sur ses priorités, l’emploi des jeunes et la croissance.

L’ancien patron du Parti socialiste (1997-2008) a réussi à faire oublier son absence d’expérience gouvernementale et à transformer l’élection en un référendum contre le quinquennat de "l’hyperprésident".

Nicolas Sarkozy, plombé par des records d’impopularité depuis de longs mois, a tenté tant bien que mal de se dégager de son bilan intérieur et de son image de "président des riches" en se livrant à plusieurs mea culpa.

Après avoir cru que les Français lui seraient reconnaissants de son action au niveau européen face à la crise de la dette, il a changé de stratégie pour mener une campagne agressive, à droite toute, axée sur la sécurité et l’immmigration.

Sa remontée dans les sondages au moment des tueries de Toulouse et Montauban (sud-ouest), qui ont "représidentialisé" son image, s’est cependant enrayée net lors des dernières semaines.

Derrière les deux grands candidats et les trois outsiders, les scores de l’écologiste Eva Joly, des deux candidats trotskystes, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, du souverainiste de droite Nicolas Dupont-Aignan et de l’inclassable et folklorique Jacques Cheminade, n’étaient pas connus.

La-Croix.com avec AFP

Sun, 22 Apr 2012 20:13:00 +0200

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